L’accent australien m’étant à peine plus compréhensible que l’accent britannique, on imagine aisément pourquoi une série sans doublage ni sous-titre me prend plusieurs semaines à découvrir : il faut environ deux mois au préalable avant de faire preuve de volonté, pour enfin réussir à lancer le pilote. Et je confirme : j’ai vraiment du mal avec l’accent.
Mais est-ce qu’on va se laisser freiner pour si peu ? NON ! On est des téléphages oui ou non ? OUI ! On va parler du pilote de Tangle ? OUI !!!
Nan mais.
Mais le problème de Tangle, finalement, ne réside pas uniquement dans l’accent. La vie téléphagique serait si simple, si ça n’était jamais qu’une question d’accent…! Non, Tangle est aussi terriblement froide. Concrètement, 90% de ses personnages sont épouvantablement distants. Et ce faisant, ils s’aliènent le spectateur, qui n’a vraiment qu’un intérêt très modéré à les suivre leurs aventures plus ou moins captivantes.
Et je dis bien « plus ou moins », car le pilote lambine pas mal en chemin. Il pose, à n’en pas douter, de nombreux éléments qui seront, j’imagine, importants par la suite, mais pour un pilote, il reste quand même très poussif. Le retour de Nat aurait dû être un prétexte à remuer les habitudes de chacun, mais le clash met des plombes à se produire. Elle-même a l’air totalement désintéressée de ce qui se passe, ce qui franchement, me décomplexe ; elle passe le plus clair de son temps à ne rien foutre, on sait pas ce qu’elle fait là, on sait pas ce qu’elle compte faire de ses journées, et si vous voulez mon avis, c’est quand même faire beaucoup de kilométrage juste pour venir se vautrer sur un canapé.
Bien-sûr, Tangle pourrait s’abaisser à profiter de ce retour pour placer quelques enjeux (je n’aime pas ce mot d’ordinaire, mais là, il faut bien dire que l’épisode est un peu tout nu), mais la confrontation entre la revenante et les autres protagonistes est réduite à sa plus simple expression. Rien ne sort. Il y a juste une scène, à l’issue de la fête d’anniversaire de Max, qui se montre intéressante, quand soudain Ally sort de son rôle de gentille sœur pour s’énerver, mais ça n’aboutit à rien. Le lendemain, Ally souffre de nouveau en silence et Nat en fait toujours à sa tête (ou ce qui lui tient lieu de).
Ah, on me dit dans mon oreillette qu’il y a des adolescents aussi dans Tangle. Alors, l’adolescent Max, justement ? Dans le genre apathique, il se pose là lui aussi ! L’histoire de l’inconnu mort en forêt démontre bien à quel point ce gamin est, dans le fond, outre un ado morbide (pléonasme), mais surtout un gosse dépourvu d’émotions. Son visage n’affiche rien quand il découvre le cadavre. Il rentre comme si de rien n’était, et revient plus tard pour mieux observer. C’est à ça qu’on repère les psychopathes, vous savez ? A leur absence d’émotion dans des situations pareilles.
Mais ils sont comme ça, les personnages de Tangle. Pas communicatifs. Peut-être par CB, et encore. Chacun vit enfermé dans son monde intérieur et ne communique avec le dehors qu’en cas d’absolue nécessité. Et tant pis si ça les rend antipathiques pour le spectateur, il n’a qu’à faire l’effort.
Ça ne marche pas comme ça. Pas pour moi. J’ai du mal avec les frustrés. Si vous ne communiquez pas avec moi, comment suis-je sensée m’intéresser à vos problèmes ?
Euh, bon, à part ça, une bonne nouvelle… Voyons, qu’est-ce que j’ai bien aimé dans Tangle ?
Ah oui ! Son générique.
Dis donc, j’avais pas franchement envie de lancer une cagoule, mais là, tu as su calmer toutes les minuscules ardeurs qui auraient encore pu exister !