J’ai toujours eu du mal à considérer Isaac et Ismael comme un simple « épisode ». Je crois qu’il est autrement plus marquant pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, parce qu’il est impossible d’oublier le contexte particulier dans lequel il a été écrit et diffusé. Lors du premier visionnage (surtout que France 2 l’avait diffusé peu après fin 2001), ce qui m’avait frappé, c’est la capacité de recul, l’effort de pédagogie dont Sorkin a été capable juste dans la foulée des attentats. Quand on y repense, comment est-ce possible d’écrire un tel épisode dans un tel contexte ? Alors que, au mieux, c’était l’émotionnel qui dominait encore tout (les épisodes spéciaux de NY911 jouent d’ailleurs dans ce registre, tout en restant une sobriété suggestive), quand on ne tombait pas dans la caricature haineuse.
De plus, si on fait abstraction de tout cela, son contenu même le place à part. Bien sûr que TWW a eu d’autres épisodes d’une force/portée impressionnante, donnant plus que matière à réfléchir. Mais Isaac et Ismael dépasse le cadre de la série, de par le contexte dans lequel il s’inscrit, de par le message qu’il contient. C’est la capacité didactique d’une série poussée à son extrême. Est-ce seulement une fiction ? Le cadre même devient anecdotique, pour s’effacer devant le message. C’est le petit écran qui est utilisé comme vecteur pédagogique pour désarmer les réactions instinctives, expliquer, rassembler…
A mes yeux, Isaac et Ismael symbolise sans doute à l’état le plus pur l’esprit de TWW. Dans son contenu, comme au regard du contexte dans lequel il intervient, ça respire un idéalisme qui n’a rien d’utopique. Et on y trouve une forme de noblesse de l’écriture assez à part et caractéristique.
Après, certes, les ronchons diront que Sorkin fait *encore* la leçon, mais quand même quel épisode.
Un bon épisode pour se mettre à la série je pense, vu qu’il est hors-contexte mais qu’on y retrouve une grande partie de son essence (en version tout de même plus calme et apaisée, avec moins de déambulations, mais toujours des joutes verbales intéressantes).
J’avais trouvé que c’était une façon intéressante d’aborder le 11 septembre sans jamais en faire vraiment état, le rendant plus « généraliste ».
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J’ai toujours eu du mal à considérer Isaac et Ismael comme un simple « épisode ». Je crois qu’il est autrement plus marquant pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, parce qu’il est impossible d’oublier le contexte particulier dans lequel il a été écrit et diffusé. Lors du premier visionnage (surtout que France 2 l’avait diffusé peu après fin 2001), ce qui m’avait frappé, c’est la capacité de recul, l’effort de pédagogie dont Sorkin a été capable juste dans la foulée des attentats. Quand on y repense, comment est-ce possible d’écrire un tel épisode dans un tel contexte ? Alors que, au mieux, c’était l’émotionnel qui dominait encore tout (les épisodes spéciaux de NY911 jouent d’ailleurs dans ce registre, tout en restant une sobriété suggestive), quand on ne tombait pas dans la caricature haineuse.
De plus, si on fait abstraction de tout cela, son contenu même le place à part. Bien sûr que TWW a eu d’autres épisodes d’une force/portée impressionnante, donnant plus que matière à réfléchir. Mais Isaac et Ismael dépasse le cadre de la série, de par le contexte dans lequel il s’inscrit, de par le message qu’il contient. C’est la capacité didactique d’une série poussée à son extrême. Est-ce seulement une fiction ? Le cadre même devient anecdotique, pour s’effacer devant le message. C’est le petit écran qui est utilisé comme vecteur pédagogique pour désarmer les réactions instinctives, expliquer, rassembler…
A mes yeux, Isaac et Ismael symbolise sans doute à l’état le plus pur l’esprit de TWW. Dans son contenu, comme au regard du contexte dans lequel il intervient, ça respire un idéalisme qui n’a rien d’utopique. Et on y trouve une forme de noblesse de l’écriture assez à part et caractéristique.
Après, certes, les ronchons diront que Sorkin fait *encore* la leçon, mais quand même quel épisode.
Un bon épisode pour se mettre à la série je pense, vu qu’il est hors-contexte mais qu’on y retrouve une grande partie de son essence (en version tout de même plus calme et apaisée, avec moins de déambulations, mais toujours des joutes verbales intéressantes).
J’avais trouvé que c’était une façon intéressante d’aborder le 11 septembre sans jamais en faire vraiment état, le rendant plus « généraliste ».