Ah l’été ! Oui, l’été, cette saison-même pendant laquelle tout est différent. Nouvelles séries, nouveaux univers, nouveaux horizons inexploités… et puis, plein de séries qu’on aurait aussi bien pu voir le reste de l’année. Comme The Glades, par exemple. Bon alors, en fait, c’est simple, si vous aimez les séries policières pas trop compliquées pendant la saison « normale », mais que vous en avez marre des mêmes villes encore et toujours, eh bien voici The Glades qui se passe sous le soleil de la Floride. Moui, comme Les Experts Tbilissi, bon. Nan mais, tout de suite, je vous sens négatifs, là… Bref The Glades, c’est la même chose que d’habitude, mais pas au même endroit que d’habitude, et ça c’est exactement ce qu’on cherche dans une série d’été, n’est-ce pas ?
Non ?
Ah. Vous non plus, hein…? Bon. Je pressens le post ravageur.
Chez A&E, on est des petits malins. On a bien compris que s’il fallait braconner sur les terres des networks, c’était pendant les vacances, quand les séries qui rameutent du peuple sont en hiatus. Et c’est probablement la raison derrière l’achat de The Glades, qui picore à tous les râteliers. Par exemple, le coup du flic pas très conventionnel et qui tape sur les nerfs de tout le monde, mais super doué, on ne nous l’avait pas fait du tout avec The Mentalist. Oh mais pardon ! Là c’est différent, car Jim Longworth a la particularité de… de… eh bien, il pose des questions. Vous admettrez que c’est pas courant, pour un flic. Bon, et il se repose sur les preuves aussi. Aha ! Ça c’est très anticonformiste ! Sans compter que, pour capitaliser sur une mode dont je parlais récemment avec Memphis Beat, on a ajouté un truc qui fait vaguement couleur locale, puisque le premier crime se déroule au coeur des Everglades, et que vu le titre de la série, on devine que ça ne va pas s’arrêter là. C’est bien, ça donne l’impression de voyager tout en contenant les spectateurs locaux, c’est vraiment la marotte télévisuelle du moment, ça.
Mais dans le fond, le téléphage averti a vite une overdose de tous ces éléments tellement familiers. Et l’intrigue peu stimulante n’arrange rien à l’affaire : il suffit de voir comment les rebondissements s’enchaînent sans nous émouvoir, comment les personnages nous désintéressent totalement de leur vie, comment les pistes explorées ne suscitent pas le moindre intérêt. Alors, forcément, quand survient le petit retournement final, on n’en a plus rien à faire, surtout que ça semble passablement cliché. Pour résumer : si je m’étais intéressée à l’épisode, je l’aurais probablement vu venir, mais je n’en étais même pas là.
Reste Jim qui cabotine, et cabotine, et cabotine encore ; et il a raison d’en faire des tonnes, la série ne tient que sur ça, sur ces quelques passages pendant lesquels le héros va se rendre indubitablement irritant, mais tellement drôle finalement. Essentiellement parce qu’on n’est pas convaincus qu’il se rende compte du niveau de ridicule de son manège pour se rendre intéressant. Mais on le sait que tu es le héros de la série, on le sait Jim, cesse d’en faire des tonnes, tu vas te la taper la petite Kiele !
Je veux bien que l’été soit une période pendant laquelle on se détend, et pendant laquelle on accepte d’être juste un peu moins regardants. Je regarde Royal Pains et (presque régulièrement) Drop Dead Diva, au nom du ciel, vous pensez que je ne le sais pas ? Mais enfin, soyons clairs… la saison d’été a vu le jour pour qu’on évite les rediffusions, alors est-ce vraiment raisonnable de nous fourguer des polycopies pareilles ? Je vous le demande.
De toute manière pour moi, les Everglades, ça restera Invasion avec son park ranger et pis c’est tout !
En tout cas, quand tu aimes, tu sais donner envie… Et quand tu n’aimes pas… Tu sais aussi ne pas donner envie d’y jeter un oeil. (Bah ça tombe, j’en avais pas l’intention…).