On dit que le monde est petit. On n’a pas idée. Et la téléphagie est là pour le prouver, si jamais on venait à l’oublier.
J’avance dans la saison 3 de Rude Awakening (c’est d’un plaisir sans nom !) et je m’y retrouve en terrain familier ; à l’exception d’un ou deux épisodes, je m’aperçois que je l’avais vue en intégralité, même quand je n’ai pas réussi à en tirer une VHS puisqu’à l’époque je devais compter sur des proches qui avaient Jimmy pour me donner ma dose de Rude Awakening, et cela entrainait un grand turn-over de cassettes (sincèrement je ne suis pas sûre que le cagoulage d’aujourd’hui soit inférieur en termes de volume…), et je ne pouvais pas toujours tout garder. Mais c’était pas mon sujet d’origine, pardonnez-moi.
Donc, je me retrouve en terrain familier, avec des épisodes que je n’ai vus qu’une fois de toute ma vie mais que j’ai l’impression de déjà connaître sur le bout des doigts ou quasiment, c’est vous dire la forte impression que m’avait fait la série à l’époque. Si je pouvais craindre, avec presque 10 ans d’écart, que l’image que j’avais gardée de la série n’ait été un peu embellie par mon sentimentalisme, tout doute est à présent écarté : j’adore toujours autant (voire plus, cf. post d’hier matin).
Vient cet épisode que je me rappelle avoir aimé, et, soudain… soudain…
Mais je te connais, toi !
C’est la phrase qu’on a tous sortie des dizaines de fois (et quand je dis dizaines, je veux dire centaines). En tant que téléphage, on regarde tellement de choses qu’on finit par regarder beaucoup de gens. Et du coup, on mémorise une somme incroyable de visages et de noms ; à vrai dire, personnellement c’est un peu à géométrie variable avec les noms, mais globalement je retiens quand même très bien ce genre de trucs (par contre, ne me demandez pas ce que j’ai mangé hier). A force de regarder des dizaines de séries (et quand je dis dizaines, je veux dire centaines), chose que j’ai commencé à faire de façon quasi-industrielle peu après la période pendant laquelle j’ai découvert Rude Awakening, on garde en mémoire l’identité d’une foule d’acteurs et d’actrices, qu’ils aient tenu un rôle principal dans une série méconnue ou un téléfilm, ou qu’ils aient passé leur carrière à jouer les guests. Certaines séries se sont même fait une spécialité d’être des séries « à guest » (et Glee, dans sa fringale de noms à ajouter au générique, n’a certainement pas inventé ce concept), si bien qu’on finit par avoir un répertoire de « connaissances » assez incroyable. Alors, « mais je te connais, toi », on l’a tous crié sous le coup de la surprise devant un épisode ou un autre.
Mais ce qui m’est arrivé aujourd’hui tenait du paradoxe temporel, en quelque sorte. Car j’ai reconnu dans un petit rôle de l’épisode un acteur que j’ai découvert dans un film il y a maintenant deux ans et demi… Et le voilà dans un épisode d’une de mes séries préférées mais que je n’avais pas pu regarder depuis des lustres. Il faut le faire, quand même !!!
Oui, il s’agit de Troy Garity, l’autre acteur épatant de Soldier’s Girl, un film dont je vous ai parlé il y a quelques temps maintenant. D’ailleurs, si l’un de vous a vu ce film depuis que j’en ai parlé, que cette personne (fut-elle timide) n’hésite pas à s’exprimer dans le post que j’en avais fait quelques mois après l’avoir découvert…
Soldier’s Girl est l’un des deux films qui ont servi de déclic pour que mon approche du monde des films change, alors inutile de vous dire que repérer ce visage en particulier dans un épisode que j’ai regardé il y a 10 ans ou presque m’a vraiment fait un drôle d’effet. Ce n’était pas juste le fait de reconnaitre quelqu’un, mais en particulier, de reconnaitre quelqu’un qui est apparu dans deux fictions qui comptent à mes yeux. Qui ont eu de l’influence sur moi.
C’était comme si, tout d’un coup, j’avais réduit mon Bacon number avec moi-même. C’était du hasard, on est d’accord, mais ce ne pouvait pas être une coïncidence. Je me suis dit que quelque part, je devais être destinée à aimer Soldier’s Girl. Je sais que ça semble un peu ridicule à dire, mais je me suis fait la réflexion que, quand même, c’est dingue.
De la même façon que j’ai toujours trouvé agréable l’idée que Jonathan Penner ait joué dans Rude Awakening ET Une Nounou d’Enfer, j’aime jouer avec l’idée qu’on retrouve toujours, si on cherche bien, un point commun entre deux fictions qu’on aime. Les années qui ont séparé la découverte de Rude Awakening et celle de Soldier’s Girl renforcent encore plus cette impression, parce que je me dis que même sans y penser, j’ai finalement été constante, d’une certaine façon, dans l’univers que j’ai abordé. D’autant que, même si je n’ai vu Troy Garity que dans ces deux circonstances (pour autant que je le sache ; mais après cette amusante découverte, comment en être sûre ?) et qu’en fait c’est peut-être juste l’acteur qui n’est pas très original, j’ai été étonnée de constater qu’en plus les deux personnages interprétés en ces deux occasions différentes m’ont semblé avoir quelque chose en commun. Quelque chose dans les yeux… Un grain de folie et de désespoir…
En tous cas la lady d’il y a presque 10 ans a été impressionnée par le même acteur que la lady d’il y a deux ans, sans le savoir, et je trouve cette idée à la fois attendrissante et intéressante. Est-ce que mon subconscient s’était rappelé de Troy Garity tout de même quand j’ai abordé Soldier’s Girl ?
Et si je fouille dans la filmographie de tous les acteurs qui ont figuré dans des fictions qui me sont chères, est-ce que je vais m’apercevoir d’autres manifestations de ce phénomène ?