Comment mentionné récemment, il y a une sorte de snobisme parmi les blogueurs téléphagiques lorsqu’il s’agit de séries étrangères. C’est un snobisme rampant qui consiste à ne parler que de séries américaines (souvent la série canadienne anglophone y est assimilée), voire si on a de la chance, les séries britanniques. Les plus aventureux s’offrent parfois un frisson avec une série australienne de temps à autres. Et globalement ça s’arrête là. Je dis snobisme, je pourrais dire fainéantise, ça dépend de mon humeur.
Je connais bien ce snobisme pour l’avoir pratiqué très longtemps, considérant qu’en-dehors de la fiction américaine, point de salut. Alors on me le fait pas.
On connait cette même tendance dans la presse spécialisée dans les séries télé, qu’elle soit au format papier ou informatique, beaucoup de sites pourtant français persistant pendant longtemps à regarder le monde comme s’ils étaient américains, les américains ayant eux-mêmes une ouverture sur le monde particulièrement limitée (c’est d’ailleurs ce qui les pousse à faire des remakes de séries qui sont déjà dans leur langue…). Donc on se prend pour un spectateur américain lambda, si je puis dire, et on se dit que vraiment, la fiction télé, c’est l’Amérique ou ce n’est point.
Et donc ça parle d’actu (américaine), de pilotes (américains), de jolies actrices (américaines), de projets (américains). On fait des dossier et des trucs et des machins, et c’est toujours du même pays qu’il s’agit, la note d’exotisme provenant d’autres pays anglo-saxons que j’ai cités plus haut. Que ce soit pour les choses les plus complexes ou les plus banales (alors que pardon, mais des photos de jolies comédiennes japonaises, c’est pas ça qui manque, surtout qu’elles passent leur temps à faire des photoshoot pour des magazines).
On va être clairs : je n’ai jamais vu qui que ce soit faire un récapitulatif de la saison allemande ou d’une nouveauté en matière de telenovela brésilienne.
Ce sont des pays où, visiblement, il nous apparait comme évident que le seul but de la fiction locale est soit de faire des remakes de séries américaines, soit de nourrir les décideurs américains pour faire leur propre remake (Ugly Betty parvenant d’ailleurs à répondre aux deux caractéristiques). En-dehors de ça, la fiction ne semble pas exister dans ces pays, ni les autres. Si ça ne parle pas une langue anglophone, c’est qu’on n’y fait pas de la télévision. Ça rejoint un peu ce que nous laissent penser les émissions de fin d’année lorsqu’il y a un zapping « télés du monde » et qu’irrémédiablement la seule émission de télé japonaise qu’on y voit, c’est un jeu débile où quelqu’un se casse la figure ou fait un truc décalé, évidemment, sous-entendu : il n’y a rien d’autre à voir chez ces cons de nippons.
Ah, si : le magazine Générique(s) s’est bien encanaillé une fois à parler de séries étrangères, un numéro où à ma grande surprise, nulle mention n’était faite du Japon et de la Corée du Sud, pourtant deux secteurs télévisuels en ébullition, surtout la Corée qui s’exporte incroyablement bien en ce moment, et de la Chine uniquement pour sa version d’Ugly Betty ; mais bon, pourquoi pas, mais c’est bien tout.
Moi-même, ça m’a pris pas mal de temps de m’affranchir d’un tel mode de pensée. Toute sensibilisée que je sois à la culture japonaise depuis mes 15 ans (à l’époque j’ai commencé plutôt par un trip culture traditionnelle et littérature contemporaine, puis il y a eu les mangas et l’animation pendant un an ou deux avant de revenir aux fondamentaux), j’ai mis à peu près 8 ans à venir à la musique japonaise, 10 ans à venir à la télévision du même pays, 12 pour oser m’intéresser à la Corée… je sais bien ce que c’est. J’arrive à bientôt 30 ans et j’en suis encore à pousser les limites de ma propre curiosité (pas encore vraiment touché à Taïwan, par exemple, en-dehors de deux pilotes ; et concernant le reste du monde, j’ai par exemple encore beaucoup de mal avec la Grande-Bretagne).
La curiosité, ça prend du temps, dans tous les sens du terme.
Mais enfin, même sans parler d’Asie, qui est une culture à part et qui ne parle pas à tout le monde…
Pourquoi n’y a-t-il personne pour parler de séries africaines, ou indiennes, ou sud-américaines, ou que sais-je ? Qu’on n’ait pas la même curiosité que moi, je le conçois… Mais qu’on n’en ait aucune ?
Bien-sûr qu’il y a une difficulté pour voir ces séries.
Bien-sûr qu’il y a la barrière de la langue (encore que, tout dépend de vos propres origines… sur tous les foyers possédant un accès aux chaînes du bassin méditerranéen, on ne va pas venir me raconter qu’aucune série du cru n’est diffusée en France ? Sinon comment j’aurais découvert Kasamh Se, d’ailleurs ?).
Et bien-sûr beaucoup de blogueurs téléphagiques aiment la facilité. Sinon comment expliquer les 712 reviews par semaine de Desperate Housewives ? Ce sont des blogueurs et ils aiment leurs statistiques comme n’importe qui d’autre, après tout. Je vois bien les miennes baisser dés que la rubrique s’appelle Dorama Chick (c’est mécanique, pour ainsi dire) et je le conçois, cette rubrique ne s’adresse pas au grand public.
Mais une fois de temps en temps, quand même ? Regarder un peu ailleurs… non ?
Car bien-sûr qu’il y a des séries étrangères ailleurs. Et d’ailleurs tout le monde tombe des nues quand un Un, Dos, Tres ou un Destin de Lisa déchaîne les passions et attire le spectateur, fût-il lambda. « Oh tiens bah merde alors, des fictions européennes ? Que les gens regardent ? Sérieusement ? On l’avait pas vue venir celle-là. On n’y croyait pas vraiment quand on l’a programmée », semblent dire les décideurs devant ces découvertes ahurissantes.
Mais vous croyez que depuis Un, Dos, Tres, l’Espagne ne produit plus de fiction maison ? Vous croyez même que le Destin de Lisa/Bruno/Hilda, c’est tout ce que les scénaristes allemands peuvent faire ?
Regardez-moi le nombre de pays qui produisent potentiellement des séries (et n’attendons quand même pas de Wikipedia anglophone qu’il les recense toutes, bien que le nombre de séries indiennes listées en ses colonnes soit par exemple impressionnant, même si facilement explicable).
Regardez-moi ça !
Et une fois de temps en temps, ça tuerait les blogueurs de choisir un pays ou deux dans cette liste, et d’en parler ? Ça me révolte autant que ça me décourage.
Après, je ne suis pas non plus en train de vous dire qu’aucun blogueur téléphagique ne parle de séries asiatiques. J’ai essayé de les pister, ces gens-là. Ils ne sont pas légion, mais surtout dans leur immense majorité, ils ne parlent QUE de séries asiatiques. Et là c’est l’excès inverse…
En-dehors de ça, peu, très peu de pluralisme auprès des blogueurs téléphagiques. Pour ne pas dire aucun.
Je suis par exemple navrée pour Speedu d’Analyses en séries qui n’a pas réalisé qu’il pourrait coller parfaitement à sa ligne éditoriale avec des séries asiatiques (entre les jambes illusoirement interminables des actrices coréennes, les pitches des séries de TV Tokyo genre Shimokita GLORY DAYS, et les séries d’action genre IRIS…).
Mais surtout, vous savez ce qui me tue ? C’est que toutes les sources d’information en matière de séries asiatiques soient anglophones. Bon, maintenant il y a un peu SeriesLive (où je fais mon possible, c’est-à-dire souvent pas assez vu l’ampleur de la tâche), mais sinon ? Toutes mes news basées sur des infos occidentales, je vais les chercher sur des sites et des blogs anglophones (quand j’ai vraiment du temps je cherche des news en VO, je m’éclate, mais c’est un autre sujet). Et quand je vois ces ressources, je me dis « mais où est l’équivalent français ? où se cache la curiosité des téléphages français ? ».
Elle n’est pas dans cette poche. Pas dans celle-là non plus. Je suis pourtant presque sûre qu’elle est quelque part.
J’aimerais bien vous dire que SeriesLive va faire ce bond vers la curiosité, au moins pour ce qui est de l’Asie dont je suis la rédactrice spécialisée.
Il y a eu, en public et en privé, des appels qui m’ont été lancés dans ce sens, des lecteurs de SeriesLive qui ont remarqué les news, les 280+ fiches série (dont il n’existait pas plus d’une trentaine avant que je n’arrive en août dernier, la plupart déjà envoyées par mes soins à Eske et Maxx ; je confesse n’être pas spécialement mécontente du boulot effectué), les incalculables fiches personnalité, les articles de fond, etc… et qui ont appelé de leurs vœux quelque chose de plus franc dans ce domaine. Certains ont proposé un sous-site à part (je ne suis pas favorable à cette idée, mais pourquoi pas), d’autres juste qu’une section « séries du monde » sur le site serait suffisante (j’avoue que cette possibilité me plairait et ouvrirait des horizons). Mais rien. On me dit qu’on va en parler et étudier ça et il n’en sort jamais rien de concret.
Les news, les fiches série, les fiches personnalité, les articles de fond continuent d’être noyés dans la masse, parce que la direction de SeriesLive me donne régulièrement un petit nonos à mordiller, genre « ah c’est bien ce que tu fais, on va te donner tous les accès, on va te permettre de faire des choses », mais le peu qui a été fait il y a quelques mois a disparu rapidement sans explication, plusieurs des accès promis n’ont jamais été donnés, etc…
Mais bon, il y a à intervalles réguliers quelqu’un de l’équipe dirigeante pour me dire que le boulot accompli est visible et qu’on me remercie pour ça, alors je continue d’attendre qu’on me permette de pousser plus loin.
C’est toujours mieux que ce que Critictoo m’a permis : je pouvais faire des reviews (j’en avais déjà envoyée une ou deux, peut-être même trois, qui n’ont jamais été publiées alors qu’après réécriture, elles avaient été jugées conformes) et j’avais été plutôt bien accueillie… à la condition de donner mon prénom. J’ai refusé car j’ai une politique intraitable sur le sujet : j’écris sur internet sous mon pseudo, et rien d’autre. Après cette réponse, plus jamais personne ne m’a adressé la parole, même pas pour me dire qu’on allait arrêter là, parce que sur Critictoo, si tu n’as pas de prénom, tu n’as pas le droit d’écrire de review sur les séries asiatiques, et tu n’as même pas droit à un mail pour te dire que tu es virée. Bon, ils ont maintenant quelqu’un qui s’en charge, quelqu’un avec un prénom, au moins l’Asie n’a pas complètement disparu de Critictoo, c’est déjà ça.
La curiosité, ça prend du temps, je l’ai dit, mais surtout, la curiosité, ça s’apprend. Et à l’heure où internet nous permet de découvrir avec moins de difficultés des horizons insoupçonnés jusque là (je n’ai pas dit qu’il n’y avait plus de difficulté du tout, mais quand même moins que quand j’ai commencé à être une téléphage acharnée dans les années 90), je trouve absolument révoltant que ceux qui ont le pouvoir de rendre les gens curieux, c’est-à-dire les blogueurs téléphagiques et les sites téléphagiques, renâclent tant à tenter l’expérience, surtout quand il existe un vivier de rédacteurs motivés (plus motivée sur la fiction coréenne et téléphagiquement cultivée en général que Livia, par exemple, je ne connais pas tellement).
On continue de rester chacun chez soi, ceux qui regardent des séries asiatiques et ne parlent que de ça, ceux qui regardent des séries américaines et ne parlent que de ça, et un triste no man’s land au milieu.
Et comme dans la rubrique Point Unpleasant, j’ai coutume de parler de ce qui ne me plait pas, je pensais nécessaire de signaler que, vraiment, ce comportement me chiffonne. M’attriste. Me révulse. Me révolte.
Si vous ne le faites pas par curiosité, faites-le par dépit : il parait que Desperate Housewives est de plus en plus décevante, et vous ne savez pas encore ce que vous regarderez une fois Lost fini. Alors…?
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture, mais qui veulent y remédier : le groupe « Dorama » de SeriesLive. Qui commence un peu à avoir les coutures qui craquent, mais bon, on fait avec ce qu’on a.
Générique(s) a tout de même une rubrique régulière qui met en avant des fictions de certaines nationalités diverses et variées… C’est déjà ça (même si ce n’est sûrement pas assez pour se faire une idée concrète).
Maintenant, si le net est en effet un immense espace ouvert qui peut ouvrir la curiosité et qui donne cette possibilité, il reste des freins : la langue, les sous-titres, la distribution des séries… Là, je crois que ça passe globalement par nos amis anglophones avant toute chose. Parce que je pense que la plupart des sous-titres français des séries coréennes ou japonaises sont basés sur des versions anglaises… Donc le temps que ça fasse ricochet en plus, il va se passer encore un peu de temps (cela dit, je suis aussi conscient qu’il y a une bonne partie des téléphages français qui n’ont besoin que des sous-titres anglais, mais c’était pour souligner le chemin qui serait encore long avant que ça se décante).
Et c’est vrai que les autres pays n’ont visiblement pas d’ambassadeurs comme le manga et l’animation ou même la musique pour forcer les gens à s’intéresser aux à-côtés et donc aller voir du côté de la fiction par exemple. Il faut pas se leurrer, cette ouverture provient de cette brèche. On pourrait d’ailleurs appliquer ce manque d’ouverture à tout un tas de choses, comme la musique (peut-être plus accessible cependant, puisque pas besoin de sous-titres et avec des clips ou du stream facilement disponible pour peu qu’on sache chercher sans doute).
L’une des rares séries espagnoles que j’ai vu sous-titré ces derniers temps (pour ne pas dire l’unique en fait), c’est la série d’origine qui a donné naissance à notre remake français made in M6 du Pensionnat.
Mais dans vingt ou trente ans, qui sait…
Attends, je suis désolée, la langue c’est une fausse excuse. Des millions de personnes en France sont bilingues, sont les ambassadeurs de leur propre culture en France, et regardent des séries sur CanalSat à la maison sans l’ombre d’un téléchargement ni d’un sous-titre amateur, avec les bouquets étrangers (cf. lien dans le pseudo : 14 chaînes étrangères dispo, + 9 chaînes africaines dans un bouquet spécialisé), sans compter les nombreux abonnés à Arabsat.
Où on peut les lire, ces téléphages-là ?
Je suis cité, quel honneur
Ceci dit, tu as parfaitement raison. Il n’y en a que pour les séries américaines live de prime time et c’est dommage. Je l’ai vu sur le podcast. Simplement parler des séries anglaises qui sont pourtant bien importées et bien présentes en France, c’est la croix et la bannière. Alors des séries d’ailleurs …
Pour mon cas personnel, effectivement, quand je lis tes fiches sur SL ou les deux pages sur les fictions live dans Animeland, je vois pas mal de pitchs qui pourraient m’interesser. Je me dis que je devrais essayer mais je ne le fais pas. Pourquoi ? Probablement une accumulation de choses qui, prises individuellement ne sont pas forcément un obstacle : la langue évidemment, la disponibilité du produit, le prix, la culture différente, le temps tout simplement …
En plus, les rares expériences que j’ai pu avoir avec des séries live asiatiques ne m’avaient pas fait une bonne impression, en raison du surjeu notamment. En animation, cela passe mais en live non. Tiens, j’ai encore tenter le dernier sentai Goseiger et c’était une catastrophe (Kamen Rider passe mieux par contre).
Ca a peut-être changé dans les « vraies » fictions depuis mes souvenirs de la soirée asiatique de SerieClub il y a quelques années déjà, je ne sais pas. Il faudrait que j’essaye. Mais là, vu que les saisons us se terminent, j’aurais plus de temps et je vais essayer IRIS.
Au passage, pour les bouquets de chaine, ils ne sont quand même pas donnés sur neuf tv (avec des prix communs sur free). 49 euros pour JSTV 1 et 2, 8.88 pour le bouquet Chine avec plus de chaines infos qu’autre chose, et 10 à 12 chaque bouquet autre (espagnol, allemand, arabe, …). A rajouter à l’abonnement mensuel bien sur et à l’obstacle de la langue pour moi (hormis l’anglais, il me faut des ST qui n’existent pas bien sur). Tout le monde ne peut pas se permettre d’investir ces tarifs pour simplement essayer.
@Speedu : Bon, en même temps, pas sûr que le sentai soit l’aspect le plus représentatif de l’autre versant de la fiction nippone live ! J’ai adoré le drama live de Sailormoon -mon premier- et j’ai peut-être été vacciné du coup, mais là, c’était quand même de la kitscherie totalement assumée… A côté tout le reste est moins surjoué, mais quand même… En fait, ça dépend aussi du ton général de la série. Dans les séries a tendances un peu comiques, ils vont pas y aller avec le dos de la cuillère par exemple. Après y’a plus fin.
@lady : mais est-ce que seulement ces téléphages là sont téléphages et ont envie d’écrire un blog pour nous en parler, ou bien simplement est-ce comme une grande frange de la population, des téléspectateurs lambda qui regardent sans aller plus loin ? Non parce que y’en a plein qui regardent la télé. Et peu qui écrivent vraiment dessus. Alors après, trouver la perle rare qui est téléphage, sériephile et qui a envie d’écrire son blog, qui réussisse à trouver son chemin de manière exposée…
Après pour moi, ça ne résout qu’une partie du problème… Parce que j’allais peut-être déjà dans l’étape suivante, qui est que c’est bien de faire découvrir… C’est mieux quand après on peut tester, histoire de pas être frustré (le laboratoire des curiosités de Générique(s) est un bon exemple de cette frustration. Parfois ils parlent de trucs que j’aimerai bien voir mais… Bah euh… Pas trouvable quoi). Parce que pour voir fleurir ce genre d’articles, il faut que ça intéresse d’une manière ou d’une autre et si ce n’est pas trouvable, si ce n’est pas regardable, je pense que c’est un inévitable frein à la curiosité…
Ok, juste une question vite fait, histoire de faire une petite vérification vite fait : tout le monde est blanc ici, en fait, non ? Non parce que, des francophones qui parleraient déjà une langue arabe ou africaine, et qui auraient déjà les chaînes en question à la maison, vous allez pas me dire que ça n’existe pas.
Effectivement, juste pour la beauté du geste téléphagique empli de curiosité, je suis d’accord que tout ça fait un peu cher, beaucoup même, mais tout le monde ne part pas de zéro. Nous oui. Pas tout le monde. Je ne parle aucune langue arabe ou africaine, mais, bon, je suis « caucasienne », comme on dit, c’est assez normal, cependant je ne crois pas me tromper en avançant que ce n’est pas le cas de tout le monde.
Après, l’envie, comme tu le soulignes Speedu, c’est autre chose, mais je ne vois aucune raison pour laquelle les téléphages français blancs seraient plus capables de tenir un blog ou de participer à un site que des téléphages français un peu moins blancs, ou de couleur, ou pas blanc du tout, ou Dieu sait quel est le terme politiquement correct qu’il faut utiliser cette année.
@Naka : pour ce qui est de faire tester soi-même… tout dépend à quel point on prend au sérieux le problème de la légalité. S’tu veux. Voilà voilà, quoi. De toutes façons la curiosité ne sera jamais mainstream, donc oublions le spectateur lambda dans ce raisonnement, et voyons déjà ce qu’on peut faire pour les téléphages avérés qui, eux, ont déjà des pratiques peu hadopiennes et ne sont donc pas à ça près, et ont juste besoin qu’on leur ouvre des horizons.
Du coup j’en profite pour rappeler à tout le monde (et je touche pas un rond, je le jure) que sur DramaPassion.com (linky linky), on peut tester de la série coréenne sans débourser un rond, tous les pilotes étant gratuits (et même le second épisode). C’est un début. Même en streaming.
Concernant la Corée en tous cas, il n’existe plus d’excuse valable. Les autres pays, bon, malheureusement…
Je suis d’accord avec toi. Les excuses pour ne pas regarder de fictions étrangères hors USA sont légions, et pour la plupart de mauvaise foi. Tu as été confrontée à pas mal d’obstacles…
De mon côté sur le forum où j’officie (top-series.net), j’ai lancé une section asiatique japonaise et coréenne(alors qu’il existe déjà une section française et UK). Je trouve ma satisfaction en donnant l’eau à la bouche de quelques uns. Mais le manque de temps combiné au manque de réponses ça ne permet pas de provoquer un plus grand déclic.
J’ai toujours été très humble, je suis un autodidacte, un amateur un peu éclairé, je ne me prétends pas grand spécialiste, j’ai juste vu un assez grand nombre de séries japonaises et coréennes depuis 2005 environ (séries diffusées antérieurement et postérieurement à cette date). Je n’ai pas le niveau de connaissances que tu as au niveau du Japon, pour la simple et bonne et raison que la musique japonaise, les mangas et les anime, ça n’a jamais été mon truc (à quelques exceptions près, tout de même). Donc forcément ça n’aide pas pour déchiffrer tous les codes culturels, mais j’ai toujours soif d’apprendre. J’ai toujours cette curiosité. Et c’est vrai que c’est très frustrant de voir que les autres téléphiles n’ont pas cette curiosité, ce courage. A l’heure d’internet, c’est pourtant si facile d’essayer…
Mais je crois à l’effet déclic. Il suffit de montrer la bonne série à la bonne personne. Quand j’essaye de conseiller une série, je suis bien embêté, parce que ça dépend vraiment de ce qu’on recherche, de ce qu’on aime dans une série (dialogues, rebondissements, émotion, peinture sociale, etc…), de son rapport à la culture du pays. Et plus que tout, je crains l’échec, que la série ne plaise pas, qu’elle en devienne représentative des séries asiatiques.
La réponse de Speedu en est l’illustration parfaite qui a un mauvais essai : pourtant moi je regarde pas de sentai, j’aime beaucoup les séries humanistes, les séries romantiques (désolé ladyteruki ), on a chacun nos propres arguments pour aimer les séries asiatiques.
En fait, il faudrait faire un test pour conseiller une série japonaise ou coréenne: selon les aspirations télévisuelles de chacun (multi-critères :
genre : drame,comédie, romance, action, fantastique, policier,…
aimez vous les dialogues ciselés,
aimez vous les rebondissements
rythme lent ou rapide
etc…
Pourquoi je parle de ça ? Parce que je me rends bien compte que même les critiques asiatiques que l’on poste ne sont pas lues. Les gens zappent sitôt que c’est asiatique. A quoi bon tenter de donner l’eau à la bouche, si on est même pas lu.
Une autre façon d’amener les gens, c’est par un biais. Après tout, je n’ai commencé à regarder des séries coréennes qu’après avoir apprécié la découverte des films coréens. Donc pour les gens qui sont aussi un peu cinéphiles, leur proposer des films coréens pour espérer les entrainer vers ce monde là. Exemple : si vous avez aimé « my sassy girl » (version originale bien sûr par l’immonde remake américain), vous êtes prêt pour les comédies romantiques coréennes.
Tout ça pour dire que je comprends ce combat. Ma fiancée (oui c’est quasi officiel ) n’est pas du tout branchée dans le monde asiatique, j’ai bien réussi à lui montrer des séries asiatiques (en intégralité) : Summer Snow, Last Friends, Hotaru no Hikari, Coffee Prince mais j’ai eu des échecs . Et pour ça je suis passé par plein de films asiatiques, connaissant ses goûts : My Sassy Girl, Windstruck, April Snow, A moment to remeber, Be With You (Ima, Ai Ni Yukimasu), etc..
@lady : c’est pas tant le problème de la légalité hadopienne (effectivement, c’est pas un frein à mon sens pour le moment), c’est juste la disponibilité (j’en reviens à mes fameuses histoires de gentils sous-titreurs et distributeurs quoi)… ~_^