Me voilà à commencer la saison 3 des Craquantes (après un petit détour par le cinéma, ainsi qu’un épisode de SNL de 1979), et je dois dire que chaque épisode qui passe est une merveille de plus.
Oh, tous les épisodes ne se valent pas, bien-sûr. Mais il y a quand même des tas de choses que j’apprécie dans chacun d’entre eux. Moi qui ne regardais plus de sitcom ou quasiment (j’ai dû me menacer d’une arme pour regarder l’épisode de The Big Bang Theory de cette semaine !), je retrouve la joie de regarder ce type de série sans même y songer à deux fois.
Parmi les choses que j’aime, il y a par exemple les conversations des héroïnes dans la cuisine, en général autour d’une part de cheesecake, où chacune échange des anecdotes. On ne trouve pas ça dans la plupart des séries, parce que tout simplement les personnages ne sont pas assez vieux pour avoir autant d’anecdotes ! Mais là, chacune a toute une vie derrière elle, et plein de souvenirs à partager. Je trouve ça génial. Les anecdotes en question sont souvent hilarantes, mais il y a en même temps une certaine tendresse qu’on ressent à les voir raconter toutes ces choses plus ou moins intéressantes. Tenez, les histoires de Rose sur son bled de St Olaf… toujours un plaisir. Rose raconte souvent ses souvenirs avec tendresse, car ce sont toujours de bons souvenirs pour elle, mais les histoires en question sont souvent totalement absurdes et/ou ridicules, et c’est très drôle. A cela s’ajoute la réaction de ses colocataires, souvent complètement fatiguées d’entendre les histoires de ce bled paumé et de ses péquenots ; mais elles offrent aussi de superbes variations autour de ce gag récurrent : tantôt elles tentent d’y échapper, tantôt elles sont incrédules devant l’énormité de l’anecdote, tantôt elles échangent un regard complice qui montre à quel point elles sont atterrées par les histoires de Rose. Voir toutes ces scènes étalées sur plusieurs épisodes en une courte période de temps (au lieu de les voir une fois par semaine comme les spectateurs américains l’ont fait lorsque la série a été diffusée) me permet de profiter encore plus de ce genre de détails.
Ah, il y a aussi les quelques épisodes « à flashback ». On connait tous ce procédé. Les sitcoms des années 80 et 90 en usaient, et même parfois abusaient. L’épisode « à flashback », c’était le truc qui coûtait pas cher et servait de magnifique best of, par exemple en fin de saison quand les sous viennent à manquer. Je revois assez nettement Madame est Servie faire le coup, et si on rigolait sur le coup, à la fin de l’épisode, on se sentait quand même un peu volé.
Eh bien dans les Craquantes, pour le moment, les épisodes « à flashbacks », ce sont des épisodes où tout est inédit. Les choses commencent pourtant de la même façon : sous un prétexte futile, on se retrouve dans la cuisine (autour d’une part de cheesecake, évidemment) pour se raconter des souvenirs ; « oh, tu te souviens quand on t’a organisé une fête surprise ? » lance l’une des craquantes. Uh oh, épisode « à flashback, se dit-on la première fois que ça arrive, tout en essayant de se rappeler dans quel épisode c’est arrivé. Eh bien, dans aucun. Les flashbacks sont entièrement inédits. Et s’ils sont souvent drôles, ils peuvent aussi, parfois, être touchant, comme quand Rose se rappelle du dernier anniversaire qu’elle a fêté dans sa maison de St Olaf. Il faut voir cet épisode pour le croire, mais on arrive à rire et pleurer en même temps…
Ainsi, sur la forme comme sur le fond, Les Craquantes parvient à me surprendre régulièrement.
Le premier épisode de la troisième saison, que j’ai regardé ce soir, ne fait pas exception. On y trouve non seulement un décor autre que la maison de nos héroïnes (un fait qui semble se multiplier à mesure que la série avance, c’est mignon), mais aussi un sujet difficile (et un autre, abordé en une seule réplique, et absolument superbe), et une chute, une fois n’est pas coutume, simplement triste. Plus la série avance et plus elle se permet plus franchement ces passages un peu plus amers. Il s’agit de rire de plein de choses, qui de prime abord ne semblent pas nécessairement faciles à prendre comme sujet pour des plaisanteries pourtant, mais de plus en plus, il s’agit aussi d’incorporer, toutes proportions gardées, un certain réalisme.
J’aimais Les Craquantes lorsqu’elles étaient « seulement » hilarantes, mais on dépasse largement ce stade quand la série commence aussi à m’émouvoir. Attention ! C’est quand on commence à faire ce genre de choses qu’on prend le risque de devenir l’une de mes séries préférées !
Eh, s’il y a bien une chose à apprendre de cette série… c’est qu’il n’est jamais trop tard.