L’embarras du choix. En voilà une expression qui exprime bien mes possibilités en ce moment pour vous parler d’un film en particulier. Oh, évidemment, il y a toujours ce post sur The Breakfast Club que je n’ai pas fini alors que le coup de cœur date de février. Et puis, il y a des millions de films que je connais par cœur et dont je pourrais vous parler des heures.
Bon d’accord, pas des millions. Mais quelques uns.
Vous avez vu Dune par exemple ? Question idiote, tout le monde a vu le Dune de David Lynch dans sa version director’s cut de 3 heures, et croyez-moi, si vous ne voulez pas être un paria sur ce blog, il vaut mieux pour vous, soit que ce soit vraiment le cas, soit que vous fassiez semblant le temps de rattraper votre retard pendant que j’aurai le dos tourné.
Bon alors : quel film ? Eh bien pourquoi pas celui que j’ai regardé cette nuit, par exemple… Pourquoi ? Eh bien parce que c’était un bon film, voilà pourquoi. Meilleur que Dune, non. Que The Fall non plus, évidemment. Mais c’était un bon film, alors…
C’est quoi le nom du film ? The Life Before Her Eyes
C’est plutôt quel genre ? Mortel
Qui on connaît là-dedans ? Uma Thurman, que je ne vous fait pas l’affront de vous présenter, et Evan Rachel Wood, principalement connue des téléphages pour Once & Again, et à présent il parait qu’elle est (mais ce n’est pas moi qui irai vérifier) dans True Blood.
Ça date de quand ? 2007, mais date de sortie en 2008
En résumé, de quoi ça parle ? Des conséquences d’un massacre dans un lycée.
Et ça finit comment ? Comme j’aurais dû le prévoir si je ne m’étais pas laissée berner.
Pourquoi c’est bien ? The Life Before Her Eyes possède une narration bien particulière, qui met en parallèle trois ingrédients : d’une part, l’adolescence de Diana et Maureen, d’autre part, l’une d’entre elles parvenue à l’âge adulte, et enfin, et je pense que ça fait partie du récit, des plans contemplatifs lents et sourds. Cette expérience en trois dimensions est particulièrement intéressante parce qu’en fait elle attire toujours l’attention du spectateur sur un des deux autres axes que celui dont on vient de parler, permettant d’entretenir une sorte de suspense sans employer les ressorts habituels du thriller. C’est très habile, et c’est d’autant plus épatant quand on en est à la fin du film et qu’on se dit que, punaise, on aurait dû le voir arriver. Mais voilà, on est tombé dans le panneau, et pourtant Dieu sait que…!
Pourquoi c’est pas bien ? Narration très habile, on l’a dit. Esthétisme très convenable, pas forcément imaginatif mais très honnête. Excellente interprétation. Mais bon sang, tout le reste ! En fait, une fois arrivée à la fin du film, je me suis demandée si on s’était pas un peu foutu de ma gueule. Quelle est la morale à retirer de tout ça ? Je crains d’en avoir une idée. Le vrai problème de ce film, et j’ai mis un fichu temps à m’en apercevoir… c’est son histoire !
Ah, les joies du cinéma ! Les types qui font les castings sont des gens formidables, le dira-t-on jamais assez. Ils vous trouvent des ressemblances là où vous n’aviez jamais pensé en voir avant ça. Mais là, penser à mettre Evan Rachel Wood et Uma Thurman dans le même film, bon sang, c’est au moins aussi sadique que mettre Rosemarie DeWitt et Mary-Louise Parker dans le même film, vous voyez le truc ? Complètement dérangeant. Les types qui font les castings sont des gens tarés. J’ajoute que si j’étais Evan Rachel Wood, je le prendrais mal, physiquement.
La réplique qui tue : Tout au long du film, les scènes se succèdent pour nous montrer des photographies de l’adolescence de Diana et Maureen, le plus souvent ensemble ; leurs conversations sont alternativement anodines et pleines de petites perles de sagesse comme on a l’impression d’en sortir à 16 ans quand on se pose des questions sur… la condition humaine. Une fois, les deux jeunes filles se promènent près d’arrosoirs automatiques qui font tomber de fines gouttes de pluie sur elles ; Diana dit alors : « Peut-être qu’on est comme la pluie qui s’évapore, et qu’on va retourner dans l’atmosphère ? Regarde toute cette brume… Hm… Je me demande qui on est en train de respirer à cet instant ? ».
La scène qui tue : Je vais demander au moins de 16 ans de sortir de ce post, car la scène qui tue… tue vraiment. C’est la scène de la fusillade et c’est l’acte fondateur de tout le film. Mais ne croyez pas que je vous spoile quand je vous mets cette scène qui, d’ailleurs (et contrairement au nom du fichier), n’est peut-être pas vraiment la scène par laquelle commence le film, mais c’est tout comme. Franchement, cette scène, vous allez la voir trois ou quatre fois pendant le film si vous le regardez, donc sérieusement, il n’y a pas de suspense à ce stade. Chaque mot de ce post est pesé, croyez-moi ya pas l’ombre d’un spoiler dans ce post, et cette affirmation inclut le très violent (psychologiquement) passage ci-dessous. Comparativement, l’affiche en dit plus que moi sur l’issue du film !
Une note ?
Loin d’être le film qui va vous posséder pendant des semaines comme d’autres le font, The Life Before Her Eyes n’a rien d’un classique du cinéma, mais les critiques sont tout de même dures avec lui car, si on le laisse faire, ce film réussit tout-à-fait son entreprise.
Bilan : Un peu plus haut, je vous parlais de la structure du film. Elle fait partie de ses artifices, ne nous le cachons pas. Mais c’est aussi la grande force de The Life Before Her Eyes, dans le sens où ses trois volets, mis en parallèle, font leur œuvre lentement mais sûrement. Les nombreuses scènes de l’ordre du contemplatif, que j’évoquais, jouent parfaitement leur rôle à la fois de description (le film est l’adaptation d’un livre, après tout) et de plongée dans une certaine ambiance morbide. Bien-sûr que ce film parle de la mort, vous vous en doutiez déjà parce que j’en parle en ce moment, ce qui ne peut être anodin, et également parce que vous avez lu le résumé et que vous n’êtes pas plus bête qu’un autre ! Mais les très nombreuses scènes de ce type s’intercalent dans la narration pour donner une impression de malaise. Ça n’a pas été sans me rappeler les effets similaires dont je parlais dans Le Lagon Bleu, il y a quelques mois, on repose sur le même mode à vous montrer des choses qui en apparence, sont jolies, mais cachent en fait quelque chose de glauque et de sinistre sitôt que l’œil s’attarde. Et l’œil s’attarde. Parce que la caméra s’attarde. Je le disais, c’est habile.
Le film soulève aussi (à dessein) les questions sur la conscience, la culpabilité et d’autres valeurs morales qui semblent, après réflexion, peut-être un peu teintées de religion. Mais ne craignez pas l’endoctrinement, c’est juste mon interprétation… vous me direz ce que vous, vous en pensez.
Mais bien sûr que j’ai vu Dune, voyons ! Moi qui adooore la science-fiction… Hrmm. (Et je ne désespère pas de voir The Fall un jour, mais sans sous-titres, j’avoue que j’ai la flemme ^^ Mais j’ai cagoulé grâce à tes oeuvres les trois premiers épisodes des Golden Girls, ça compense un peu, non ? =P)
Sinon, pour le film qui nous intéresse présentement, je suis une grosse chochotte et je n’ose même pas regarder l’extrait que tu as posté xD Ce sera donc sans moi.
Bien que je n’aie jamais chercher à l’écouter (j’aime trop la voix de Lee Pace), je présume qu’il doit y avoir une VF pour The Fall… puisque le film est sorti dans nos contrées cet été : http://tinyurl.com/25yhkob
Bon, passe pour cette fois parce que tu ne peux pas non plus cagouler TOUT ce que je recommande en une semaine. Mais que je ne t’y reprenne pas.(quoique The Fall, ça fait un bout de temps que je le répète mais passons, passons)
PS : je vais avoir le dos tourné aujourd’hui. Tu sais ce qu’il te reste à faire.