Récemment, j’ai dû subir une intervention à l’oreille. Non, non ça va, rien de grave, ne vous inquiétez pas. Je suis shootée aux médicaments pour quelques jours encore, je vois mon spécialiste demain et après, tout ça devrait appartenir au passé.
Mais voilà, ça m’a quand même fait réfléchir.
Parce qu’avant cette intervention, j’ai dû passer une semaine pendant laquelle j’étais dans l’incapacité d’entendre de l’oreille gauche, chose d’autant plus handicapante que mon oreille droite est paresseuse au possible (je l’ai déjà mentionné). C’était une expérience assez embarrassante, et croyez-moi c’est un euphémisme, que d’essayer de vivre ma vie avec une audition aussi restreinte. Vivre ma vie tout court (entendre les voitures avant de traverser, répondre au téléphone au boulot, etc…), certes, était difficile, mais surtout, le défi était de vivre ma vie de téléphage.
C’est donc le moment où je confesse que plusieurs posts que vous avez lus ces derniers jours portaient sur des visionnages datant d’il y a une, deux, parfois trois semaines, à défaut d’avoir du matériau exploitable par la sourde que j’étais soudainement devenue. Soyez chics, ne m’en veuillez pas.
Pour tout de même ne pas me sentir téléphagiquement totalement lésée, j’ai dû revoir certaines de mes habitudes. Et notamment, j’ai dû regarder des films avec des sous-titres, la chose que je ne fais plus en VO depuis plusieurs années (sauf si j’ai de la compagnie), et que je n’ai jamais pensé à faire en VF. Eh bah je vais vous dire, quelle que soit leur qualité, j’étais contente de les trouver, ces sous-titres, ça je peux vous le garantir. Et quand on ne les trouve pas, c’est un peu la définition de l’Enfer.
Mais la raison pour laquelle j’écris ce post, ce n’est pas pour me plaindre de ma surdité temporaire, qui devrait être résolue prochainement (d’après ce que m’assure mon boucher/ORL), mais parce que je me suis fait peur, quand même, dans tout ça. Et parce que je porte aussi des lunettes.
Du coup, je me suis dit : qu’est-ce qui mettrait fin à mes activités téléphagiques d’abord ? Devenir définitivement sourde, ou totalement aveugle ? Accessoirement : est-ce que je dois apprendre en premier le langage des signes ou le braille ?
Bien-sûr, cette période de surdité temporaire (et j’ai hâte qu’elle soit finie, ô combien) m’a appris qu’avec des sous-titres, on peut tout regarder. Mais on perd quand même une grande partie des bénéfices d’une série. On a l’histoire, on a les dialogues, certes, mais il manque les mille variations de voix, et, pour ceux qui parviennent à en profiter, les joies de la BO.
Et évidemment, une série qu’on regarde sans les yeux, ça s’appelle de la radio.
Alors la question à dix briques, la question du moment, c’est de me demander… sur un plan strictement téléphagique, d’accord ? Essayons de nous concentrer uniquement là-dessus ; qu’est-ce qui serait le plus insupportable de tout : perdre l’ouïe ou la vue ? La télévision est évidemment faite pour s’adresser en priorité à ces deux sens, mais si on devait en perdre un, lequel serait le plus/moins dommageable pour notre passion ?
Et ça, c’est la série dont je vais vous reparler dans le cadre de mon cycle sitcoms. Plus marrant, non ?
C’est marrant, parce que sans avoir eu de réel problème de vue ou de surdité temporaire, je me suis déjà posé la question de comment je ferais si un jour je ne devais plus voir (oui, parce que… lunettes aussi quoi en fait…). Parce que la téléphagie, c’est un peu quand même une grande partie de moi, même si on doit forcément apprendre à relativiser dans ces cas-là et à « voir les choses autrement »…
A ce grand dilemme (oh chouette, je me croirais déjà sur W9 dis donc), j’avoue que… Bah avec la vue, on peut toujours profiter des images et des torses-nus d’Eddie… Ca me rassure quelque part (même si ça n’immerge pas autant sans le son, on est d’accord et que pour apprécier un concert de Mylène, ça m’embêterait aussi -qui a dit que de toute manière on l’entendait pas ???-).
Et si j’apprécie avoir toujours un fond musical quand je suis chez moi, j’avoue que mettre la télé en mode radio, j’apprécie pas plus que ça. Donc ouais, je crois qu’à choisir, je préfère garder la vue quand même…
(PS : Au passage j’aime beaucoup l’image, le « boucher/ORL »…
Et pour les articles qui datent, franchement, pas de quoi avoir… J’en ai en stock qui ont plus d’un an et qui ne sont toujours pas publiés alors… )
Moi c’est le cancer des poumons qui aura ma peau avant de toute façon !
Intéressant ton article ! J’ai une amie qui a eu un problème de surdité, et en tant que musicienne ça lui a pourri la vie. Enfin je veux pas te foutre de pression…!
Sinon, t’as un épisode de Curb Your Enthusiasm où Larry David n’entend plus avec son oreille gauche et c’est savoureux, comme toujours ! (ép.6×04)
Bien sûr, ce serait comme choisir entre la peste et le choléra, mais je crois que, téléphagiquement parlant, je préférerais être sourde qu’aveugle. Avec les sous-titres, il y a toujours moyen de se débrouiller. Et je préfère voir ce qui se passe à l’écran plutôt que de l’imaginer.
(Et bibliophagiquement parlant, la question ne se pose même pas ^^)