Re-United

21 mars 2010 à 13:56

Au bout de quasiment un an, j’avais perdu l’habitude : avec United States of Tara, les épisodes sont toujours trop courts. Ce qui s’avère être aussi bien une bonne chose qu’une mauvaise. Je me rappelle avoir ressenti cette même circonspection à la fin du pilote, mais elle avait disparu avec le temps… et la revoilà !

Il faut du temps pour renouer avec la famille Gregson, d’abord parce que, pour eux aussi, le temps a passé : Kate en a fini avec le lycée, la relation de Charmaine semble durer (je sais ! moi aussi j’ai fait cette tête incrédule !), et Tara n’a pas eu à céder la place depuis trois mois maintenant (elle a en effet repris son traitement). On essaye donc de se remettre dans le bain tout en reconstituant le puzzle. C’est un épisode d’exposition qu’on nous offre là, finalement, car peu de personnages ne sont à reprendre là où ils en étaient restés. Seuls Max, solide comme un rock, et Marshall, guère plus avancé sur ses questionnements amoureux, ne subissent aucun décalage horaire.

On a l’impression de rencontrer Tara pour la première fois pendant cet épisode : elle est euphorique, passe son temps à plaisanter, on la sent en pleine renaissance. Elle reprend possession de sa vie, c’est agréable à voir. On aimerait profiter plus de la vraie Tara avant que, irrémédiablement, elle ne se fasse ensevelir à nouveau. La petite famille n’a pas l’air plus habituée que nous. On sent Max encore sur ses gardes. Il a évidemment raison : la quasi-hystérie de Tara annonce, avant même qu’il ne se produise quoi que ce soit, que tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes.

Mais si ce season premiere est aussi l’occasion de créer un évènement perturbateur, le problème est qu’il intervient bien trop vite. Oh, on se doutait bien que la bande de Tara n’allait pas restée terrée dans son trou médicamenteux bien longtemps, simplement on a tout juste raccroché les wagons que le train repart déjà… Qui plus est, deux nouveaux personnages entrent en scène, et si on prend le temps de plutôt bien cerner l’un d’entre eux, l’autre ne trouve pas le temps de se montrer crédible.

Le résultat est assez perturbant ; l’élément déclencheur de l’intrigue de la saison 2 aurait aussi bien pu intervenir dans l’épisode suivant, personnellement je me serais sentie moins bousculée par cette équation à rallonge « mettons-nous au courant de ce qui se passe chez les Gregson »+ »rencontrons les nouveaux »+ »voyons les choses basculer »+ »accueillons un alias perdu de vue ». Ça fait beaucoup.

Et puis, je trouve assez étrange que plus personne ne fasse mention au passé de Tara. Comme si, en apprenant que ce n’était pas le viol qui avait allumé la mèche, on n’avait plus du tout envie de comprendre comment elle est tombée malade, si j’ose dire. C’est assez curieux, quand même, que n’avoir aucune réponse semble couper court à tout questionnement sur l’origine du mal.

On sent que, de nouveau, United States of Tara a envie de dire beaucoup de choses, que les idées se bousculent mais qu’elles n’ont pas toutes la place de s’exprimer correctement. Nul doute que les épisodes à venir permettront de prendre le temps de délayer les intrigues qui méritent d’être passées à la loupe, mais en attendant, le résultat est un peu frustrant.

Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche United States of Tara de SeriesLive.

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