Avec l’arrivée de Parenthood ce soir sur NBC (et si le post d’hier ne vous l’avez pas rappelé, SeriesLive s’en est également chargé), j’ai repensé à ces histoires de films qu’on transforme en série…
C’est vrai ça ! Aujourd’hui on parle surtout du trajet inverse, avec toutes ces séries qui sont adaptées pour le cinéma… ou celles dont on espère que ce sera le cas sans trop y croire… et du coup on oublie un peu souvent que ça s’est aussi pas mal fait dans l’autre sens.
Pour une liste (non-exhaustive) de bides, je vous encourage à vous reporter à l’excellent article de Television Without Pity qui recense quelques navets issus de films ayant toutes les apparences de l’honorabilité (enfin, je vous dis ça, mais je confesse n’en avoir pas vu la moitié ; et quand j’ai vu le film, c’est la série qui manque à mon tableau de chasse). C’est vrai qu’on pourrait aussi mentionner les adaptations réussies, mais où serait le plaisir ?
A première vue, ces adaptations télé ont l’air de toutes se ressembler, du moins sur le principe. Le motif semble évident : purement pécunier. Sans rire, vous ne pensiez tout de même pas que c’était pour l’amour de l’art, dites ? Un film rencontre du succès, pouf, on en fait une série. Plus rare est le cas du film qui fait un bide retentissant et se voit offrir une suite, avouons-le.
Mais alors justement, s’agit-il forcément d’une suite ?
Ça pourrait sembler logique de prime abord : la série permet alors de voir ce que deviennent les personnages qu’on avait aimés pendant le film, et qu’on était forcés d’abandonner au bout de 2 heures. Mais voilà, la plupart des acteurs reprennent pas leur rôle au moment de l’adaptation télévisée (alors que dans l’autre sens, c’est bizarre, faut moins les supplier ! Et après ça on nous dira que non-non, la télévision n’a plus rien à envier au cinéma de nos jours…). Donc par la force des choses, les personnages changent, puisqu’ils sont interprétés par de nouveaux acteurs.
Quand ce n’est pas, plus simplement, de nouveaux acteurs qui interprètent des personnages qui n’étaient pas du tout dans le film… Voilà, comme ça c’est clair.
Je récapitule donc les trois possibilités :
– mêmes personnages, mêmes acteurs que le film
– mêmes personnages, acteurs différents du film
– autres personnages, acteurs différents du film
Avec Parenthood, c’est finalement cette dernière solution qui a été retenue. Il était évident que les mêmes acteurs n’allaient pas resigner 20 ans après pour incarner à nouveau les mêmes personnages. Par contre, on aurait pu imaginer, 20 ans après, que la série tente de parler de la même famille à travers les yeux des dernières générations. Ce n’est pas le choix qui est fait. Le choix est au contraire radical, puisque Parenthood (la série de 2010) ne s’intéresse pas à la même famille que Parenthood (le film de 1989), qui avait pourtant été de la partie, bien qu’avec un nouvel éventail d’interprètes, dans Parenthood (la série de 1990). Vous m’suivez ?
Donc là, obligé, on se demande : attends deux secondes, ce ne sont plus les mêmes acteurs, ce ne sont plus les mêmes personnages, ce n’est même pas la même famille 20 ans après… euh, pourquoi ça s’appelle Parenthood, au juste ?
Bonne question, merci de l’avoir posée. On pourrait opter pour la réponse cynique : c’est juste histoire de capter l’attention du public qui connaît le film. Sinon, il y a, plus rassurante, la réponse porteuse d’espoir : c’est parce que la série va employer le même ton.
Mais comme je vous le disais hier dans mon bilan du film, il est difficile aujourd’hui d’avoir le même point de vue à la fois drôle et tendre qu’un film des années 80. La fiction a changé et le public attend plus spectaculaire (et il a raison, du moins en partie). Il faudra briller par la pertinence de son regard et se singulariser par son approche des rapports familiaux.
C’est donc là le défi de Parenthood, la série de 2010, si elle veut éviter le sort de Parenthood… la série de 1990.
Bon, honnêtement, je vois pas tous ce qu’ils trouvent à Jack Nicholson d’abord (bouuuh, c’est un acteur de ciné de toute manière, il ne peut être que mauvais). Je le trouvais très bien dans son rôle Paul Gross dans Eastwick (même si j’ai pas vu le film).
Sinon, faut bien que les séries aient le droit à une contrepartie en fournissant des scénarii tout prêt pour le ciné ! Mais dans un sens comme dans l’autre, on se rend compte que c’est pas si évident que ça d’appliquer la recette… Peut-être justement parce que le médium est différent et que ça ne peut pas fonctionner de la même manière. Je suis plus enclin à voir finalement les adaptations tirées de films que les films eux-même (Les Chroniques de Sarah Connor par exemple).