Réorientez vous… vers une autre chaîne

26 janvier 2010 à 23:18

Au Japon, la saison hivernale 2010 semble avoir pour thématique le monde du travail. Certains pitches promettaient d’être sans concession, comme Nakanai to Kimeta Hi et son exploration du harcèlement professionnel. D’autres laissaient en revanche plus dubitatif quant à ce qu’on pouvait réellement en attendre.
Angel Bank était de ceux-là. Songez donc : une prof qui décide de changer de vie, et qui se trouve elle-même dans la position d’un conseiller en réorientation professionnelle… on pouvait en attendre le pire comme le meilleur.

Et c’est très précisément ce qu’on trouve dans le pilote.

Alors : comédie ou drame ? Les deux, en fait. Principalement le premier, et c’est dommage, car la réorientation professionnelle de Mamako, l’héroïne, fait plus figure de prétexte que d’acte fondateur. Là voilà en quelques minutes en train de se demander quelle est sa valeur sur le marché du travail, et hop ! Elle rencontre le grand gourou de la réorientation professionnelle, qui, ni une ni deux, la prend comme stagiaire. Le mot « facilité » vient à l’esprit.

Mamako va donc aider sa première cliente, une mère au foyer sur le point de divorcer, dont le futur ex-mari l’a mise au défi : soit elle trouve un boulot qui rapporte plus d’argent que lui dans le mois qui vient, soit elle perd la garde de leur fille. C’est donc là qu’interviennent les violons.

Ce n’est donc pas tellement dans le scénario précipité et peu original qu’il faut chercher l’intérêt d’Angel Bank, mais plutôt dans les dialogues, et notamment dans chacune des apparitions de Yasuo Ebisawa, le fameux réorienteur professionnel. S’il est vrai que beaucoup de ses tirades sont à l’économie ce que les termes techniques de Star Trek sont à la science, ça reste quand même bien le seul élément qui apporte de la valeur ajoutée à la série, et élève le niveau du débat.

Les mécanismes économiques dont il est (hélas rapidement) question une fois ou deux présentent un réel intérêt, mais la production n’a pas joué le jeu jusqu’au bout. Afin que la série conserve un maximum de spectateur, on préfère introduire un maximum d’éléments simples à comprendre (maman veut garder enfant, papa très méchant parce que maman pas esclave docile, entreprises pas assez compréhensives, grand gourou franchement antipathique, etc…), voire carrément simplistes. L’autre passage obligé était apparemment de caser une moue différente de Kyouko Hasegawa dans chaque scène, ce qui forcément est un autre genre de contrainte scénaristique.

Bref, Angel Bank gâche lamentablement son potentiel, scène après scène, alors que visiblement il y avait de bonnes bases.
Ce qui signifie que dans le monde de ma téléphagie, cette série a une valeur de zéro. Comprenne qui pourra.

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