Keep the best of you, do the rest of you

16 janvier 2010 à 13:22

Depuis quelques jours, plus précisément : depuis 15 jours, je crois que le mot qui qualifie le mieux ma vie est « changement ».

On ne peut pas dire que ma vie ait changé, pourtant. Elle a gardé toutes les apparences de la routine qui était la sienne ces derniers mois. Et pourtant, le changement me semble présent à chaque minute. Je n’ai d’ailleurs même pas vraiment décidé de tout changer, j’en suis juste à opérer des changements.

Le 2 janvier, je suis allée chez le coiffeur et j’ai coupé mes cheveux ; c’est un excellent exemple parce que cette coupe n’est pas radicalement différente, mais elle a résolument imprimé, à son échelle, un mouvement nouveau dans ma façon d’être. Je me lâche plus souvent les cheveux, je les coiffe de façons plus variées, je les touche, j’en joue un peu, et surtout je n’en fais plus de tresse comme avant (ils sont coupés de telle façon que ce n’est plus possible de toutes façons). Et juste à cause de ça, quelque chose a changé au quotidien. Personne n’a semblé remarqué que je les avais coupés, mais tout le monde a remarqué que quelque chose a changé dans ma façon de les porter. Et c’est finalement l’essentiel.

Parmi les nombreuses et pourtant insignifiantes démarches de détail effectuées ces quinze derniers jours, aucune ne provoque un bouleversement. Ma vie est, au fond, la même. Mais plus tout-à-fait. C’est comme si depuis le début de l’année, j’avais résolu de commencer à opérer de minuscules changements de direction, me tournant degré par degré. Le plus important, c’est certainement de ne pas avoir décidé de changements, et plus encore, de changements radicaux.
Rien à voir avec cette nuit de novembre 2007 où je me suis assise dans mon lit, rallumant la lumière et balayant la pièce du regard, en murmurant : « il faut que ça change ». Ça ne se passe pas du tout comme ça. D’ailleurs ça n’a même pas été aussi conscient que ça. Mais à travers ce qui ressemble, en définitive, à un changement de mentalité, je commence à imprimer un mouvement vers le changement. Un changement qui ne se réalisera sans doute pas avant des semaines ou des mois…

Ainsi, je remets en question à la fois mon mode de vie et celui des autres. Je ne veux pas me changer. Je ne veux pas vivre la vie des autres. Ce qui est merveilleux, c’est que chaque petit changement résulte à la fois d’une longue réflexion et d’un coup de tête, et que cela garantit, étrangement, que le changement se fasse sans que j’y fasse réellement attention. Peut-être que c’est comme ça qu’il perdurera. Je ne regrette pour l’instant rien, je ne me dis pas que ce n’est pas moi. Cette nouvelle coupe, ce nouveau manteau, cette nouvelle façon de s’habiller, étrangement, c’est déjà moi. Mais un moi amélioré, un moi différent. Un moi déjà hybride.

J’ai rédigé ce post dan un MacDonald’s vide. Je m’étais levée pour aller chez ma psy et, au lieu de rentrer chez moi comme d’habitude, j’ai pris le train pour le centre commercial le plus accessible que je connaisse, et arrivée là je me suis dit : « il est 9h, pourquoi ne pas prendre un petit déjà au McDo ? ». Et je l’ai fait. J’ai choisi le seul siège violet du restaurant, face à une immense baie vitrée, j’ai regardé passer les voitures en mangeant un sandwich bouillant, en pensant un peu à ma grand’mère et ce qu’on venait d’en dire chez la psy, mais sans y penser vraiment. Et puis, pendant que mon chocolat refroidissait, j’ai sorti mon calepin et j’ai tranquillement commencé à écrire. Tout-à-l’heure, j’irai m’acheter des chaussures, un vêtement, du fond de teint, on verra. Je rentrerai tranquillement. Je taperai ce post sur mon blog et je passerai certainement le weekend devant un écran ou un autre, comme souvent. Mais quelque chose sera fondamentalement différent ce weekend.

Comme quand je vais au travail mais que je ne me sens presque plus touchée par ce qu’il s’y passe, et que je hausse les épaules quand ma collègue me dit qu’elle veut se tirer de là au plus vite parce qu’elle n’en peut plus de cette violence rentrée qui exsude à chaque minute. Je hausse les épaules parce que je suis déjà ailleurs. Je fais mes heures, je fais mon travail, je souris, je discute avec Blue, mais, résolument, quelque chose a changé.

Et le pire, c’est que je ne l’ai même pas fait exprès. Je me contente de faire bouger, degré par degré, ces petits éléments de détail de ma vie qui, il me semble en tous cas, ne changent rien, et changent tout.
Je crois qu’à ce rythme, 2010 s’annonce comme une sacrée aventure.

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