Hit the wall, Jack

11 janvier 2010 à 17:31

Imaginez une série qui soit précédée de sa réputation, en des termes peu flatteurs. Genre :
– il y a un lapin en peluche qui parle dedans
– c’est un mauvais remake de Mariés, Deux Enfants
– elle a été classée par TV Guide comme la 30e plus mauvaise série de tous les temps
Après ça, étonnez-vous que ma curiosité ait été piquée…

Pourtant le pilote d’Unhappily Ever After n’est pas si mauvais. Au point que c’est quasiment une déception. Bon, si, effectivement, les deux premiers points ont tendance à se vérifier. D’ailleurs pour commencer, le décor est exactement le même. On pourrait se dire que c’est parce que ça a été tourné dans le même décor, mais non, non pas du tout, parce que Mariés, Deux Enfants était toujours en cours de diffusion à l’époque où Unhappily Ever After a été lancée ! C’est donc un acte délibéré !
Outre le décor, il y a la famille : le fils sans succès auprès des nanas, la fille totalement superficielle… et évidemment les vannes entre époux.

Non, entre ex-époux. Et c’est là ce qu’on trouvera de plus original, d’ailleurs. A contrario de ce bon vieux Al qui a signé pour l’éternité avec Peg, Jack et Jennie ont divorcé. Ou plutôt, Jennie a viré Jack de la maison familiale. L’ambiance dans la famille étant ce qu’elle est, les enfants ne sont pas spécialement traumatisés.
« Hey papa, où tu étais ?
– Ta mère m’a foutu dehors il y a deux semaines.
– Sans déc’ ? Eh bah… à plus.
– Salut papa !
– Salut mon bébé… euh, tu savais que j’étais parti, n’est-ce pas ?
– Papa, je suis tellement égocentrique que je ne m’étais même pas rendue compte que tu es là maintenant. »
Vous voyez le tableau.

Comme vous le voyez, la dynamique familiale ne fait que confirmer les soupçons de paternité avec la série de la FOX. Et les quelques références à connotation sexuelle (en général assez négatives, genre : « si je t’avais pris quelque chose, je te l’aurais rendu ! »/ »comme ma virginité ? »/ »vois ça avec un autre ma belle ») ainsi qu’aux moyens financiers limités du paternel sont de taille à effectivement laisser persister l’impression.

Mais c’est la lecture de Wikipédia qui m’a convaincue pour l’histoire de la 30e série la plus mauvaise de l’histoire de la télévision… Je résume, accrochez-vous…
Le principe, c’est que la mère, Jennie, était sur le point de commencer une nouvelle vie suite à son divorce, mais au bout de quelques épisodes la série a été réécrite pour que le père, Jack, désormais quasiment à la rue (dans un appartement qui ressemble plus à un taudis qu’à la garçonnière de Gary Unmarried), commence à développer une schizophrénie qui lui fait imaginer que Mr Floppy, le lapin en peluche que son fils lui a donné, parle. C’est pas fini. La mère de Jennie, qui apparait dés le pilote ainsi qu’au générique, finit la première saison en mourant et en étant brûlée au fond du jardin (je crois que ça veut dire que l’actrice n’avait pas l’intention de revenir. Encore que, ça veut rien dire, attendez). Il en reste. Au bout de trois saisons, réorientation de la série pour mettre en valeur Nikki Cox, qui interprète la fille et qui commençait à avoir la côte. De plus en plus d’épisodes se déroulent au lycée puis à la fac, et les scénaristes tuent Jennie devenue inintéressante, mais les audiences chutent et Jennie est ressuscitée quasiment par décret ! Après son retour, elle devient lesbienne et s’enfuit avec une femme, et là comme l’actrice avait vraiment claqué la porte, on n’en a plus reparlé. On est presque arrivés. Du coup, Nikki Cox reprend la vedette avant de signer pour une autre série (Nikki), ce qui provoque l’arrêt de la série. Dans un final qu’on ne peut qu’imaginer époustouflant, Jack se débarrasse de Mr Floppy qui meurt, avant de se raviser et ressusciter le lapin en peluche (décidément, c’est une manie).
Sans déconneeeeeeeeeeer ?!

Quand on sait tout ça sur Unhappily Ever After, on comprend difficilement que la série ait survécu pour 100 épisodes. De nos jours, la plupart des chaînes arrêteraient les frais bien avant que l’humiliation ne soit aussi complète et totale. On se demande comment il est possible de faire pire.

J’ajoute qu’on trouve pas mal de têtes connues au générique de la série : Geoff Pierson (que je connais depuis Une Maman Formidable et dont je suis incapable de dire du mal), Nikki Cox donc (faisant ce qu’elle sait faire de mieux : être rousse et aguicher), mais aussi Justin Berfield (pré-Malcolm, dans un rôle quasiment à la Dewey d’ailleurs). Et puis, je soupçonne aussi que Debra Messing ait été figurante dans le pilote, cachée sous cette perruque blonde.

Mais on n’en aura probablement jamais la confirmation…

Reste que d’une certaine façon, j’ai reçu une grande leçon de télévision avec cet épisode, confirmant le dicton célèbre qui dit, notamment quand on regarde un sitcom navrant : « tu crois que ça pourrait être pire, dis-toi qu’il y a forcément une série où ça l’a déjà été ». Hm ? Vous dites ? Cet adage n’existe pas ? Maintenant, sa nécessité est prouvée.

Et pour ceux qui manquent de culture… SeriesLive n’a pas osé en faire de fiche, dites donc.

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5 commentaires

  1. Scarlatiine dit :

    Juste pour ma culture perso, j’aimerais bien savoir quelle est la 1ère série la plus mauvaise de l’histoire de la télévision ^^

  2. ladyteruki dit :

    Linky linky !

    Apparemment, par « The 50 Worst TV Shows of All Time » (qui date de 2002, donc bon, il manque Valentine, Cavemen, Gossip Girl ou encore Eastbound and Down), TV Guide comprend toutes les émissions télé, séries ou non. Mais TV Guide a aussi placé Cop Rock dans le top en question, alors que vaut-il vraiment, ce classement ? Je te le demande.

  3. Scarlatiines dit :

    La crédibilité de ce top en prend un coup, en effet

  4. Tanja dit :

    waou effectivement… j’imagine qu’il serait impossible maintenant qu’une série comme celle-ci existe. Elle serait arrêté très rapidement.

  5. Nakayomi dit :

    Comment ça il manque « Valentine »… Mais non, mais non, une série avec Kristofer nominécrivable (Pohala je crois, je me souviens jamais) ne peut pas être mauvaise… Je persite et signe (faudra que je la vois un jour sans sous-titre tiens… Personne n’a voulu les faire… Sniffouille).

    Sinon, ma foi, ça m’a l’air plutôt marrant comme sitcom… ^_^; Les remaniements en cours d’histoire m’ont l’air sympa et j’adore l’aspect fantastique qui se dégage… (*ironie*)

    Ca aurait sans doute pu finalement faire quelque chose de barré quoi… Mais pas forcément l’impression que ce soit le résultat que ça donne.

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