Qu’est ce qu’« être téléphage » aujourd’hui ?
Sous cette question se tient peut-être un piège. Lorsqu’on me demande si je suis téléphage, je réponds que oui, c’est une telle évidence qu’il est inutile de nier. Je l’ai toujours été. Rien ne peut le remettre en question. Personne ne peut me le retirer vraiment. Je suis téléphage au fond de moi.
Je passe beaucoup de temps à expliquer ici comment je vis en tant que téléphage. Pas par fierté, mais plutôt par envie de partager. C’est la téléphage que je suis : j’ai envie de partager mon expérience de la téléphagie avec le plus grand nombre. Après, c’est vrai, ladytelephagy ne peut pas accueillir tous les néophytes du monde. Mais enfin, j’essaye, globalement, de donner sa chance à chacun. C’est ma croyance la plus intime : tout le monde devrait avoir une chance de vivre un jour comme un téléphage.
Pourtant, si je ne vois pas le mal qu’il y a à faire l’apologie de mode de vie purement téléphagique, quand on me demande : « qu’est-ce que c’est qu’être téléphage ? », je le ressens comme une menace sourde. Suis-je à même de définir la téléphagie ? Ce serait une erreur de me poser en maître-étalon. Suis-je une téléphage typique ? Pas sûr. Pourtant qui oserait prétendre, après m’avoir lue, que je n’ai pas une passion pour la fiction télévisée ?
C’est que, quand on me demande ce qu’est la téléphagie, on sous-entend qu’il existe une réponse, et une seule, nette, située dans une zone de blanc. Et qu’elle va exclure ceux qui n’y répondent pas parfaitement se trouveront dans la zone de noir, elle aussi très nette.
Or être téléphage, c’est explorer en permanence plein de zones de gris.
Le téléphage est-il celui qui aime et suit une série depuis 10 ans ? Ou celui qui tombe amoureux d’une nouvelle série tous les 3 mois ?
Le téléphage est-il celui qui cagoule les nouveautés ? Ou celui qui achète systématiquement des DVD ?
Le téléphage est-il celui qui regarde ses épisodes en langue originale pour ne pas perdre les subtilités ? Ou celui qui attend une VF pour être certain de tout comprendre sans rien laisser échapper ?
Le téléphage est-il celui qui sait tout de l’actualité des séries récentes ? Ou celui qui regarde des séries datées d’il y a une à plusieurs décennies ?
Le téléphage est-il celui qui regarde une série de bout en bout pour avoir une vue d’ensemble ? Ou celui qui se fait une opinion dés le pilote qu’il décide alors, ou non, de creuser ?
En fait le téléphage peut être l’un, ou l’autre, voire même souvent les deux selon les cas, le sens du vent, le nombre de barreaux de chaise et la grille de rentrée. Si j’admets qu’on me demande, quand je manifeste l’un ou l’autre de ces comportements, si je suis vraiment une téléphage… est-ce que je n’admets pas que potentiellement on rogne mon identité de téléphage au nom de critères ridiculement noirs ou blancs ? Dans mon cœur, je suis téléphage.
Et celui qui en doute n’a qu’à regarder tout ce que je regarde, acheter tout ce que j’achète, cagouler tout ce que je cagoule, commenter tout ce que je commente, et revenir me dire en me regardant droit dans les yeux que, peut-être, je ne suis pas une « vraie » téléphage.
Quelle bonne question qui est posée !
Pour ma part, je suis téléphage pour toutes les raisons que tu cites mais aussi et simplement car chez moi, je ne peux imaginer une journée sans TV.
Je n’écoute jamais la radio (sauf dans la cuisine car pas de TV et dans la voiture !) par contre ma TV tourne en permanence chez moi, même si je ne la regarde pas, j’ai besoin de ce bruit de fond.
Alors oui par contre être téléphage, parfois ça fait mal aux yeux (certains programmes de TF et M et toutes leur filiale sur la TNT).
Mais bon c’est aussi ça être téléphage, c’est s’empifrer de TV jusqu’à saturation parfois !
Je pense même à mon niveau ce n’est plus de la téléphagie mais carrément une addiction, je suis une droguée de la TV ! (Et je pense que personne ne pourra me sauver, le mal est fait !)
Une question d’actualité (elle est où la préfecture ? ). En tout cas, je suis effectivement d’accord pour dire qu’il n’y a pas qu’une seule réponse aux critères nets et précis… On peut sûrement être plus ou moins téléphage peut-être par rapport à une quantité d’heure passée devant la petite lucarne, mais sinon, il y a autant de critères que de téléphages dont pas un ne se ressemblera vraiment…
Parce que même si on vit notre téléphagie différemment, je reste impressionné par tout ce qui est traité ici…