Ah, vous revoilà ! Ça tombe bien, je n’avais pas fini de vous raconter mon weekend. Ce soir je vais vous glisser un mot sur Cat Street, une série au nom un peu étrange, d’ailleurs je n’ai pas très bien compris d’où lui venait ce titre. En général, les titres de séries sont (volontairement) transparents, même pour les titres japonais qui, bien que témoignant d’une démarche un peu différente des séries occidentales, restent cohérents avec le contenu de la série elle-même.
Quelque chose qui m’a frappée à propos de Cat Street, c’est d’abord son actrice principale. Si vous avez vu 14 Sai no Haha (il n’est pas trop tard pour bien faire, les amis…), vous connaissez sans doute Mitsuki Tanimura qui y a interprété le rôle d’une jeune fille brisée par un évènement passé dont elle n’a pas encore cicatrisé, et qui reste en marge de la société.
Je vous le donne en mille : dans Cat Street, Mitsuki Tanimura interprète le rôle d’une jeune fille brisée par un évènement passé dont elle n’a pas encore cicatrisé, et qui reste en marge de la société. Typecasting quand tu nous tiens…!
Mais ici, l’héroïne Keito a vraiment, vraiment morflé. Son choc à elle s’est déroulé à l’âge de 10 ans, c’est sans doute une explication. Mortellement blessée par l’univers du show business, sa vie s’est arrêtée comme une montre défectueuse. Pourtant tout lui souriait, à Keito : elle avait du talent, une maman qui l’encourageait, et l’opportunité unique d’entrer dans la troupe d’une grande comédie musicale, dans le rôle principal. Le hic, c’est que personne ne l’avait préparée à la froideur, voire la brutalité, de ce monde. Et les blessures d’amour propre peuvent y être mortelles…
Le talent de Cat Street ce n’est pas de déposer un dossier à charge contre le monde du show business et ses travers. En définitive, il est probable que, d’ailleurs, Keito aurait été blessée par le même comportement dans d’autres circonstances. Non, Cat Street s’avère avoir l’œil quand il s’agit de dépeindre une personnalité brisée.
C’est comme si le cœur de Keito s’était arrêté de battre ce soir-là et n’avait jamais repris le mouvement en 7 ans ; la série retranscrit formidablement ce qu’on peut ressentir à la fois de colère et de vide après un traumatisme (fût-il jugé bénin par l’entourage), c’est même impressionnant de donner autant de corps à ce sujet. Franchement, chapeau.
Mais Cat Street, c’est avant tout une histoire de renaissance, puisque Keito va être « récupérée » par un proviseur qui, par hasard, tombant sur elle, essaye de la rescolariser, puisqu’elle a totalement arrêté d’aller en cours depuis l’incident qui l’a bouleversée. Ce serait d’ailleurs bien que dans les épisodes prochains (même si je sens bien que ce n’est pas le sujet) on approfondisse un peu cette histoire de lycée alternatif, parce qu’il y a un sujet par-là, quelque chose que j’aimerais pourvoir approfondir. Mais soit. Donc ce lycée permet à des élèves sortis du système scolaire de ne pas tout-à-fait sortir de la société, et d’avoir une chance de compléter leurs études, même si c’est à leur rythme et sans la moindre contrainte (franchement on se demande comment ça peut marcher, moi je demande à voir). Et en fait, les élèves ne sont pas vraiment de grands marginaux, si on regarde bien : il y a celle qui est partie parce qu’elle refusait l’uniforme (qu’elle ressentait comme une négation d’elle-même), il y a celui qui bégaye (ouais, et ça suffit pour se faire sortir du terrain de jeu scolaire, apparemment), il y a aussi celui n’est pas à l’aise en société et préfère la compagnie des ordinateurs (la geekette qui rédige sont post à 23h30 compatit). Vous le voyez, ce ne sont pas des délinquants juvéniles, on est loin de l’école de la dernière chance type Cœurs Rebelles, Cat Street détruit juste le mythe de l’école unique. Tous les élèves ne peuvent pas rentrer dans le moule, mais le système s’en fiche et les expulse. Je vous le dis, cette thématique mérite d’être approfondie.
Bon, hormis les bases du pitch, en fait, on sent que Cat Street a tout de même de grandes chances de se présenter comme une énième série sur l’amitié juvénile, Orange Days mais avec des autistes de la vie au lieu d’une sourde si vous voulez, un petit hymne à la liberté d’être soi (mais pas chanté trop fort), et je ne demande qu’à être surprise mais je pense qu’il n’y a pas lieu de placer mes espoirs trop hauts.
Mais bon, franchement, rien que ces quelques axes donnent une saveur certaine à Cat Street, un petit anticonformisme pas trop remuant qui permet de se sentir un peu hors du monde sans vraiment prendre la porte, et ça suffit aussi, dans le fond. A tous ceux qui avaient un rêve, et qui n’ont pas pu le réaliser, et qui n’avaient pas de plan B, Cat Street permettra de donner un peu d’espoir, et une série qui part du négatif pour aller vers le positif avec candeur, finalement, ça ne se refuse pas, par les temps qui courent.
J’aurai envie de rapprocher « cat street » de chat de gouttière, chat errant, et donc d’assimiler les héros (de ce que tu en décris dans ton post) à ces chats-là (j’sais pas)…
Sinon, si on retombe dans le trip « amitié »… C’est p’têt un peu dommage… Enfin, surtout s’il n’y a que ça…