J’avais quelques appréhensions quant à Flash Forward. De toutes les séries que je n’attendais pas spécialement en cette rentrée, c’était certainement celle que j’attendais le plus, en fait.
Et soyons honnêtes, la raison principale était la suivante :
I’d hit it…
La raison n’est pas aussi crapuleuse que la capture le laisse penser, c’est le regard de Joseph Fiennes qui m’avait conquise à l’époque de Pretty Handsome. Mais la conclusion était la même et me voilà, un dimanche midi, une fourchette dans une main, un couteau à steak dans l’autre, prête à déguster du Joseph Fiennes. Un peu tremblante, parce que j’espère que la cuisson est à mon goût.
Fidèle à mon habitude, je n’ai pas lu (pour le moment) les reviews d’autres téléphages sur la série. Mais je suis prête à parier que tout le monde a déjà largement commenté la paternité évidente, dés les premières images, avec Lost. L’atmosphère post-apocalyptique, les cris de douleurs, le héros qui court parmi les décombres et tente d’aider son prochain… sans parler du flashback, devenu un incontournable du genre (quand on a une intro un peu convenue, rien de tel que de s’amuser avec la chronologie de l’épisode, ça fait cache-misère). Et arrivée là, je pense que j’en avais un peu lourd sur l’estomac tant la redite était frappante. D’un autre côté, je t’échange Joseph Fiennes contre Matthew Fox anytime. Mais ça faisait un peu léger dans la colonne des bons côtés.
Mais petit-à-petit, le pilote se détend un peu. Oh, c’est sûr que Joseph au ralenti dans les rues de L.A., ça m’a plus que fait tiquer, mais vous me connaissez, j’ai rapidement surmonté ce type d’inconvénients quand j’ai vu la désolation un peu partout en ville… j’étais encore bloquée sur la comparaison avec Lost, mais c’était pas grave. Je n’arrêtais pas de me répéter : « attention lady, c’est comme ça que ça a commencé avec Lost, et tu as vu comment ça a fini, ne t’emballe pas ! ». Mais bien que sachant que Lost m’a fait effet une dizaine d’épisodes, grand max, je ne pouvais m’empêcher de trouver tout ça de bonne augure.
Et puis, de temps à autres, il y avait une scène un peu plus fine que les autres, notamment autour du médecin suicidaire Bryce, dont le flash forward est traité très différemment des autres. Tandis que pour Mark ou Olivia, le flash forward est une source d’angoisse, avec des images brouillées, rapides, faites de scènes qui se mélangent sans raison, pour Bryce, on ne connait pas le flash forward mais on a au contraire une vue calme, lente, contemplative, de son regard nouveau sur le monde après s’être réveillé. D’une façon générale j’aime la façon dont est traité le personnage de Bryce. Il y a quelque chose de quasiment poétique dans cette direction que la série n’a pas totalement snobé, et il m’a semblé que ce genre de détails donnaient une profondeur, certes réduite, mais tout de même résolument existante, à la série. Il ne s’agit pas juste de faire du mystère, pas complètement, on aborde aussi quelque chose d’un tout petit peu moins cartésien que la recherche de la vérité sur l’avenir ou sur ce qui a causé ce flash forward, et c’était très appréciable.
A gift
Sans éviter quelques clichés par ailleurs, mais avec une volonté nette de bien faire son boulot, Flash Forward oscille ainsi entre action, émotion un peu facile, mystère, et une pointe de mysticisme, qu’on retrouve dans l’esthétique recherchée de la série. On peut trouver qu’à un moment il faut lâcher l’outil « lens flare », mais ça reste quand même du beau boulot, avec un travail sur les lumières et les couleurs qui dépasse le cadre de ce que beaucoup de séries de ce genre offrent déjà. J’ajoute qu’une ou deux fois, je me suis dit que la musique aussi avait son charme, ce qui de la part de quelqu’un qui ne prête qu’assez peu attention aux musiques de background, est une sorte de compliment ultime, si vous voulez.
Il ressort de ce pilote une impression de compétence. Ceux qui sont derrière ce projet, à toutes les étapes, maîtrisent clairement l’intégralité des outils techniques, ils connaissent aussi les rouages de l’industrie, et concrètement ils me semblent avoir trouvé, au regard de ce seul pilote en tous cas, un bon compromis entre les impératifs pour une série de network, et les ingrédients pour en faire quelque chose d’un peu plus grand que le frisson du jeudi soir.
Donc vous vous doutez bien que je vais m’attaquer au second épisode sans plus trainer. Je n’ai peut-être pas encore eu de pilote coup de cœur en cette rentrée, mais Flash Forward est ce qui s’en rapproche le plus, même si à l’instar de Lost je devais plier bagages dans quelques semaines.
Et puis, il y aura toujours Joseph Fiennes…
I’d hit it…