Aujourd’hui, mon site, mon petit site à moi, Teruki Paradise… a 5 ans.
Après des mois, voire une bonne année, de souffrance, d’hésitations, de découragement, d’impatience… finalement Teruki Paradise a 5 ans et je mesure le chemin parcouru à l’aune de tout cela, en fin de compte.
Ce site, c’est ma chair. Je ne pourrais m’en défaire quand bien même je le voudrais. Et parfois, je l’ai voulu. Mais c’est dans l’ordre naturel des choses, quand on met autant de soi dans un projet, que parfois la route soit cahoteuse et que ça fasse autant de mal que de bien de réaliser qu’on s’est impliqué. Et tout ce que j’espère, c’est que les prochaines années continueront d’apporter le même lot d’inquiétudes et de satisfactions.
Avant quoi que ce soit d’autre, ce site me met face à moi-même, sans faux-semblant. Je ne peux rien me cacher quand il s’agit de ce site. La seule façon dont il est né, a grandi et vit désormais, c’est déjà tout dire de moi, quelque part.
Je venais de déménager à Nantes, pour y rejoindre mon copain de l’époque, T. Et je ne trouvais pas de travail. Et moins j’en trouvais moins j’étais motivée pour en chercher. Et finalement, cette passion pour la Jmusic qui venait de naître a eu toute la place pour s’épanouir quand, au bout d’un an, vidée de ma sève et d’un certain nombre de mes illusions, j’ai lancé ce petit site en html avec trois pages bricolées à partir d’une canevas créé par un ami. Ce n’était pas énorme. Mais une mise à jour quotidienne me permettait de me maintenir dans un certain climat d’excitation intellectuelle. C’était un nouveau challenge, mais en même temps c’était un refuge. Chaque jour, il y avait Teruki Paradise au bout de la route, et ça suffisait à me faire tenir le coup, la plupart du temps.
Il y a eu un nouveau défi : le passage à la v2, avec l’aide de G qui s’était impliqué comme je ne l’aurais jamais pensé. En six mois, le miracle était accompli, le site transformé. Ma vie pas tellement mais pendant cette période où les choses étaient dures par ailleurs, il y avait Teruki Paradise, une motivation, parfois la seule motivation, pour aller jusqu’au jour suivant. Pas de travail, pas d’argent, et à un moment pas de nourriture non plus, mais je me disais qu’une mise à jour de 6 ou 8 heures sur le site, ça ferait plaisir aux gens, et donc que ça me donnait une raison de ne pas baisser les bras.
La période suivante, disons, les deux dernières années, c’est devenu plus compliqué que ça. Parce que j’ai recommencé à travailler à un rythme correct. Fini les CDD, à moi mes bien-aimées heures supplémentaires (cf. post précédent), il fallait trouver du temps pour TP au lieu de trouver l’énergie de m’en déconnecter. L’ajustement a été long et n’est, pour tout dire, pas entièrement maîtrisé encore à l’heure actuelle.
Pourtant, si internet devait prendre feu, encore aujourd’hui, c’est Teruki Paradise que je sauverais en premier.
Parce que ce site représente tant d’investissement, de rencontres, d’opportunités personnelles (pas tellement professionnelles, mais comme ça n’a jamais été mon ambition), d’acharnement et de travail sur moi-même, que c’est, vraiment, une partie de ma chair. Parfois une jambe dont j’ai besoin pour marcher, parfois juste un appendice qui semble ne servir à rien, mais c’est une partie de moi, il n’y a simplement pas débat.
Tout ce que ce site m’a appris techniquement, et surtout personnellement, rien ni personne d’autre n’aurait pu me l’apprendre.
Du haut de ce site, ce sont 5 années de ma vie qui me contemplent, et pas juste des activités annexes. Être la créatrice de Teruki Paradise, ce n’est pas un statut social, c’est juste une caractéristique de qui je suis.
Au bout de 5 ans, me voilà avec un travail qui marche bien, un salaire dont je n’ai vraiment pas lieu de me plaindre, des projets personnels, professionnels… et comme toujours des projets pour TP, dont j’espère bien qu’ils aboutiront correctement. Mais qui peut savoir. Il s’est déjà passé tant de choses en 5 ans, et j’ai tant changé.
C’étaient 5 années incroyables. En dents de scie, certes. Mais incroyables. J’ai hâte de vivre les suivantes. Pour moi, et pour ce site qui représente tant à mes yeux.
Joyeux anniversaire, TP.
C’est tellement dommage qu’il ait fermé..