Depuis quelques jours, ma marotte, c’est BOSS, l’une des séries qui a le plus marché au printemps. Et c’est justement pour ça que je n’y avais pas encore touché, en fait. Il faut dire que quand on voit que des Mei-chan no Shitsuji remportent des récompenses, on développe une certaine méfiance vis-à-vis des séries couvertes de statuettes. Évidemment, j’étais aussi pas mal refroidie par l’idée de regarder une série policière, car comme chacun sait, c’est loin d’être mon violon d’Ingres.
Pourtant, en décidant de sauter le pas, j’ai pris la bonne décision. Comme quoi, même les plus curieux d’entre nous gagnent à se pousser à encore plus de curiosité !
Contrairement à mes craintes, BOSS n’est pas une pâle copie d’un show américain genre Les Experts Santiago, mais parvient tout de même à se démarquer pas mal de séries japonaises d’enquêtes (bien que je confesse avoir plutôt regardé des Maid Deka ou Q.E.D. que des séries strictement policières). L’équilibre se trouve dans le fait que si on y trouve effectivement une équipe de police où chacun a ses compétences techniques, avec passage au labo et tout, en revanche on s’y autorise d’une part des personnalités plus ambivalentes (les personnages sont des ratés, c’est même pour ça qu’on les a regroupés dans la même unité) et un aspect plus feuilletonnant autour des déboires de l’unité pour se trouver une crédibilité.
BOSS parvient également à surprendre dans ses orientations scénaristiques. Les rebondissements surprennent réellement, du moins une bonne partie d’entre eux, et on n’a pas ce sentiment désagréable d’avoir résolu l’enquête avant tout le monde, qui en ce qui me concerne est assez récurrent (sauf quand le scénario fait exprès de me laisser dans le noir, ce qui m’agace au moins autant). Non, ici, quand on entend les conclusions de l’héroïne principale, Eriko Osawa, on se dit « mais ouiiiiii ! je l’avais vu ça en plus ! mais c’est tellement évident ! », le genre de réaction que j’aime bien avoir devant une série policière, en fait.
Ce que j’aime aussi, c’est la façon dont la comédie est présente, mais largement moins appuyée que dans des NCIS qui se targuent d’être des comédies policières mais ne font que tartiner indéfiniment les mêmes gags d’épisode en épisode. Non, ici c’est plus subtil. Par exemple dans le pilote, l’assistant d’Eriko, un jeune flic pas bien mature, à qui il faut dire que la porte se tire au lieu de se pousser, ça dure 2 secondes, ya pas de musique débile, on est dans le pince sans rire le plus total, et pouf, c’est déjà oublié, l’enquête suit son cours. Un regard, une phrase, c’est tout. Cette façon de ne pas chercher à faire rire mais juste de ménager des respirations, ça marche à fond sur moi.
BOSS utilise aussi un grand nombre d’effets spéciaux (dont la majorité se trouve être très réussie), d’effets de montage (la caméra donne l’impression d’être perpétuellement en mouvement alors qu’on a juste retiré 1 seconde au plan pour lui donner un effet de rapidité), de jeu sur les musiques (pour l’instant le deuxième épisode a été le plus doué à cette petite technique), bref, les petites idées fusent pour qu’on sorte de la routine télévisuelle, et ça fait un bien fou.
Du coup, moi qui ne suis pas tellement branchée séries policières, vous savez quoi ? En 48h, j’ai déjà regardé 4 épisodes.
Je me prends presqu’à rêver que pour une fois, celle-ci va être prolongée… c’est pas totalement exclu mais hélas c’est quand même trop rare pour que je me berce d’illusions. Dommage, mais du coup je vais savourer les quelques épisodes qu’il me reste à découvrir avec d’autant plus de bonheur.
Dans le genre policier, j’ai pas encore vraiment vu d’Experts-Like du côté de nos amis nippons… Alors pourquoi pas un jour…