Il y a plusieurs raisons qui m’ont fait tester Seigi no Mikata. La première, c’est que je souhaitais savoir à quoi ressemblait récemment le jeu de Mirai Shida, qui y tient le rôle principal, puisqu’à la rentrée elle jouera dans Shoukoujo Seira, c’est-à-dire Princesse Sarah, où elle tiendra le rôle-titre. Et puis du coup, en faisant mes recherches sur son parcours, je suis tombée sur la photo promotionnelle de Seigi no Mikata, et alors là, franchement, je l’ai trouvée géniale.
Le problème, c’est qu’une bonne photo de promo, ça ne fait pas tout. Aussi, c’est avec un sens aiguisé du sacrifice que je me suis lancée dans le pilote. Et franchement, en dépit de mes appréhensions (principalement dues à des séquelles de mon visionnage de Joou no Kyoushitsu), j’ai bien ri.
Certes, Seigi no Mikata est assez typique des comédies japonaises, mais au lieu de se contenter de sortir des gags qui ne font plus rire personne tant ils sont codifiés, elle a vraiment mis du cœur à l’ouvrage, et ne se prive d’aucune excentricité. En choisissant de ne pas se limiter à de la comédie gentillette, en allant au bout de son concept, en ne lésinant pas sur ses effets (musique, montage…), Seigi no Mikata atteint son objectif : nous faire rire sans retenue sans pour autant nous prendre pour des spectateurs au Q.I. négatif.
Et pourtant ce n’était pas garanti : l’histoire de cette petite adolescente malmenée par sa sœur à qui tout réussit, ça sentait quand même bien le réchauffé. D’ailleurs au début, entre l’adolescente encore mal dégrossie et l’altière grande sœur d’une perfection sans nom, on fronce un peu les sourcils. Mais fort heureusement, les stéréotypes ne dureront pas. C’est ça qui fait que Seigi no Mikata marche si bien : le personnage de Makiko, la grande sœur, est en fait truffé de vices, et le pilote va s’acharner à les montrer un par un.
On nous présente Makiko comme une personne que tout le monde trouve parfaite, mais en fait son entourage se rend bien compte que la rose a des piquants. Simplement elle inspire bien trop la crainte pour que qui que ce soit le lui fasse remarquer : le père qu’elle appelle par son prénom et dont elle dépense la paie dans de grands restaurants, le patron qu’elle envoie bouler comme le dernier des moins que rien, bref, tous ceux qu’elle juge inférieurs à elle. Et yen a un paquet. Colérique, méprisante, gloutonne, en fait elle n’a rien du tout de la princesse que tout le monde fait mine de voir en elle. Makiko n’a que sa beauté pour la servir. Une beauté qui lui permet de mener tout le monde par le bout du nez, mais qui ne laisse personne durablement dupe.
C’est ce tempérament qui fait du pilote de Seigi no Mikata un régal : la petite sœur Youko n’est pas du tout la seule à voir tout ça, seulement elle est aux premières loges dés qu’il s’agit d’en faire les frais, et s’en plaint plus ouvertement que les autres. En fait, même ses autres victimes n’admettent pas facilement que Makiko a sale caractère, comme s’ils craignaient d’abimer son image. Lors d’une scène où ils se sont réfugiés hors de la maison pour manger une glace, Youko et son père reconnaissent implicitement que la vie à la maison est rendue difficile par la jeune femme (« ça va, tu n’as pas été repérée ? »), mais rien à faire, personne n’agit.
Le pire des travers de Makiko, c’est son égoïsme patent. Chaque scène où elle se sert d’un de ses atouts (beauté, force de caractère, ou tout simplement sa popularité auprès de son entourage), pour qu’on exécute le moindre de ses caprices, est un délice. Par exemple, quand elle a le béguin pour quelqu’un, elle se sert de sa petite sœur Youko comme appât à garçons en lui imposant de se perdre dans la foule, de s’inscrire à des clubs sportifs, ou même… de se fracturer un os (ça, c’était pour le chirurgien orthopédique). Vous voyez le truc ?
Le plus drôle, et c’est quelque part terrible, c’est de suivre toutes les tortures que Makiko impose à son entourage en général, et sa petite sœur en particulier. On aimerait bien prendre la petite en pitié mais c’est vraiment trop drôle de la voir malmenée en permanence ! Elle pourrait être simplement égoïste, elle est aussi profondément malfaisante, ouais, juste pour le plaisir, elle fait de mauvais coups ou des vengeances mesquines.
L’enjeu principal, c’est de voir si Makiko finira par avoir un retour de karma à un moment où un autre, si le monde va arrêter de la mettre sur ce piédestal, et si enfin elle va apprendre à se regarder un peu moins le nombril. La manipulation aura forcément ses limites… d’un côté ce serait dommage pour le spectateur, mais de l’autre, on ne peut décemment pas laisser ce personnage en liberté à la fin de la série, ce serait contre les lois de la nature.
Voilà qui promet en tous cas 10 épisodes de réjouissance parfaitement rythmée, orchestrée, écrite, et interprétée (Yuu Yamada m’a toujours été antipathique, mais là au moins je sais pourquoi), bref, de la comédie bien faite.
C’est le genre de pitch qui est à double tranchant pour moi. Parce que c’est le genre de situation qui va me crisper en général même si c’est basé sur l’humour. Cela dit, c’est quand même un enthousiasme communiquant que tu donnes ici…
(Princesse Sarah en drama… Waouh, sortez les mouchoirs ! Arf !)
J’ai regardé Seigi no Mikata il y a un bout de temps, mais je m’en souviens comme si c’était hier tant il m’a plu.
J’ai adoré la tyrannie et l’égoïsme indécrottables de Makiko, la manière dont elle se sert des autres, en particulier de sa soeur, pour assouvir ses envies.
Les mimiques désespérées, résignées de Youko à chaque nouvel « ordre » de Makiko, toujours plus impossible à réaliser, sont comiques et on ne s’en lasse pas. Mais bien entendu, on ne peut que plaindre Youko et s’y attacher.
Pour moi, c’est avant tout une très bonne comédie.
…et Makiko a une autre qualité : à son boulot, elle peut être une véritable fusée !
Enfin, d’après ce dont je me rappelle c’est surtout quand il s’agit d’être à l’heure à un rendez-vous ou encore de surpasser une collègue. Je n’ai jamais compris si son souci de ne pas gaspiller l’argent public était totalement désintéressé ou non.