Houston, dame desu

6 août 2009 à 23:53

Hm ? Plaît-il ? On me dit que Futatsu no Spica n’est pas la version live action de l’anime Gunbuster. Au temps pour moi, mais pour ma défense, il fallait vraiment le savoir. Le principe est en effet le même : une jeune fille dont le père était astronaute, décide de devenir astronaute elle-même. Par contre c’est vrai que les tenues sont un peu plus sexys dans Gunbuster
Alors, comment devient-on astronaute ? Pour une fois, la parole est au Japon dans ce nouveau post La preuve par trois.


Tout commence il y a 9 ans avec, je vous le donne en mille, un décollage qui tourne mal (j’étais étonnée de ne pas en voir dans Defying Gravity, d’ailleurs). Eh oui, l’espace, c’est dangereux. Et ce n’est pas facile d’y aller. A l’école qu’intègre Asumi, on ne se gène pas pour le faire remarquer. Alors qu’ils ne sont que lycéens, les personnages principaux sont soumis à une éducation quasi-militaire qu’il est bon de voir. Comme dans beaucoup de dorama « professionnels », il y est question d’effort, mais, une fois n’est pas coutume, d’effort pas toujours couronné de succès. De compétition et d’élimination. Devenir astronaute, ce n’est pas si simple (même si tenir le rôle principal aide, évidemment). Et l’être non plus.


Si quelques scènes (a contrario de Defying Gravity, elles sont ultra-minoritaires et secondaires à souhait) nous rappellent qu’on va une fois de plus avoir droit au sempiternel love interest (et tout aussi sempiternel triangle amoureux), ainsi qu’aux problèmes liés à l’âge des personnages (et notamment la réaction des parents de chacun d’entre eux), on a tout de même plus souvent droit à des scènes plutôt dure sur l’entrainement qui attend tout ce beau monde, même si pour l’instant ils se plaignent mais sont relativement pépères. Le corps professoral est d’ailleurs captivant, car il représente assez bien la dureté du métier (en fait, le prof le plus cool n’est pas pris un seul instant au sérieux par le spectateur qui le trouvera instantanément trop idéaliste). La question des connexions de cet univers relativement fermé va également être intégrée à l’histoire progressivement et avec brio, montrant à quel point la conquête spatiale est, une fois de plus, un environnement des plus hostiles à l’homme, et pas juste parce que ce dernier n’est pas fait pour respirer à pleins poumons dans le néant, si vous voyez ce que je veux dire…


Si vous avez lu Ender’s Game (à défaut de pouvoir le voir un jour au cinéma), vous ressentirez probablement le même intérêt que moi pour cette longue phase du pilote, qui en casse un peu le rythme mais lui donne aussi un caractère insoupçonné, lorsque 5 des étudiants doivent faire face à un teste, et que ce n’est pas leur réussite au test qui compte mais la façon de le réussir. Atmosphère étouffante, stress de l’horloge qui défile, esprits qui s’échauffent, le huis clos est à son comble, et diablement efficace. S’il ne fait pas grand doute sur l’issue de ce test d’aptitude (qui gère avant tout l’aptitude au travail en équipe), au moins le passage se montre particulièrement intéressant. D’ailleurs, en réagissant d’abord comme des enfants, à se disputer, puis en essayant de devenir rationnels, nos cinq cobayes vont faire la démonstration de ce qui va certainement leur être le plus difficile à surmonter : leur immaturité. Ca fait d’ailleurs un peu mal au coeur de voir ça…

Sans être révolutionnaire (notamment dans sa réalisation), Futatsu no Spica nous offre un point de vue peu abordé. Il faudra une somme d’efforts, de travail, de connaissances… et aussi de compétences humaines, pour que son héroïne ait une chance de partir dans l’espace comme elle le souhaite. Et j’ai bien dit une chance. D’ordinaire, on t’envoie tout ça sans sourciller dans l’espace et au-delà, trois petits essais en vol, et c’est fait, mais ici on ne prend pas le premier des as du forage pour aller dans l’espace, on crée bel et bien une élite qui va devoir faire un nombre inquantifiable de sacrifices (à commencer par leur propre jeunesse) pour accomplir ce but.
Si Futatsu no Spica ne délivre pas un message particulièrement différent de nombreuses autres séries se déroulant dans une profession donnée, je trouve quand même que c’est l’une des rares fois où on nous montre qu’être astronaute n’est pas une partie de plaisir, et pas à la portée du premier venu. Et personnellement, je trouve qu’il fallait quand même le dire, à un moment.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

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