Ah, des posts La preuve par trois, vous n’avez pas fini d’en voir ! Et heureusement, j’ai envie de dire, parce que je sens que certains d’entre vous ont grand besoin de cours de rattrapage, et que je fais partie de ceux bien disposés à en dispenser. Combien de fois ai-je lu des « cette série ne me dit rien »/ »ah, je ne connaissais pas » en commentaire ? Je me rappelle l’avoir lu à propos d’Une Maman Formidable, aussi je me permets de vous offrir une leçon avec le pilote. Voilà, comme ça, vous n’avez plus d’excuse.
Le plus dur, ça va être de ne choisir que trois extraits à commenter. Mais qui est l’imbécile qui a pondu le concept de « trois captures, pas plus » ?! Hm ? Ah. Bon. Bref. Ahem. Passons.
Ah et, je tiens d’avance à m’excuser pour les quelques secondes qui manquent au tout début dont je vous avais parlé dans un post antérieur (qui parviendra à dire ce qu’il y avait sur la cassette 253, juste avant ce pilote ?), c’est mon magnéto de l’époque qui était un peu lent au démarrage… Pour le reste, c’est vraiment la VHS telle quelle.
Après une introduction dont je vous ai déjà parlé (voilà qui m’économise déjà un dilemme sur les captures), on met en place les principaux protagonistes et l’ambiance de la série. C’est bien simple : arrivée à son générique (dont vous aurez remarqué que France3 n’a pas hésité pour de sombres questions de droits musicaux à placer dés le pilote le générique d’une saison plus avancée… surtout que dans le pilote, c’est un autre petit garçon qui joue Quentin, ça la fout mal), la série ne s’encombrera plus de présentations pour ses personnages, et on va entrer dans la partie « histoire » de la chose. Alors suivez bien ! Cette scène en voiture est donc très claire sur la personnalité de Grace, et surtout elle est hilarante. John Goodman y apparait en flic complètement dépassé par le charisme de notre blonde… Un départ sur les chapeaux de roues, et ça va être tout le long comme ça. En fait, on va vite s’apercevoir que Grace a tendance à souvent user voire abuser de son cynisme dans les situations critiques. C’est ce qui fait son charme, mais comme tous les hommes qu’elle croise n’ont pas nécessairement son intelligence aigue, on se dit qu’elle est aussi un tantinet manipulatrice… et très franchement, je trouve que ça lui donne encore plus de substance. Il y a quelque chose de très féministe dans cette série, de toutes façons.
Et puis il y a aussi d’autres choses que j’aime. Comme toujours dans une comédie, je recherche le petit détail qui va aussi me briser le cœur, afin de compatir avec le personnage. Il n’y a pas à chercher longtemps dans ce pilote, Grace annonce la couleur à plusieurs reprises. Mais la scène la plus touchante est celle qui correspond à cette capture. Quentin #1 s’est battu à l’école et Grace doit quitter son job à la raffinerie (où pourtant elle n’a même pas encore commencé à travailler) pour venir le chercher. Alors qu’elle le sermone, il lui explique que quand il est en colère, il ne se contrôle pas.
« Le jour où t’es en colère contre moi, tu vas me taper dessus ?
– Non, j’suis pas comme mon père. »
Ouh putain. Je regarde ce pilote pour, allez, la dizième fois, au moins. Et chaque fois je me prends cette réplique dans la tête. Le dialogue qui suit est tuant de franchise. Les répliques drôles fusent dans cet épisode, mais Une Maman Formidable parvient aussi à instaurer un cadre très dur, celui de Grace, l’ex-alcoolique, ex-femme battue, mère célibataire… il n’y a aucune concession sur ces angles-là. On discute très franchement du divorce, du passé, des blessures, des déceptions. On se dit souvent en regardant la série (et donc ce pilote aussi) que s’il n’y avait pas les enfants, Grace s’obligerait peut-être un peu moins à rire des choses pas drôles, et là ce serait sinistre. Mais l’équilibre est là : c’est drôle alors que souvent ça ne l’est pas. Pour moi ça tient du miracle.
Allez, on finit avec le sourire : la rencontre de Grace et Russell. Elle intervient plus tôt dans l’épisode et est déjà très drôle, mais j’ai droit qu’à trois captures. Cela dit, le premier dîner en amoureux (puisque Nadine, amie et voisine de Grace, a joué les entremetteuses) est savoureux au-delà de toute description. Au lieu de se courtiser l’un l’autre, ils finissent par ressortir leurs vieux dossiers respectifs et se plaignent de leurs ex-conjoints respectifs. On sent que de part et d’autre, on tient deux excellents comédiens, et le dialogue est en plus écrit avec la plus grande intelligence. C’est donc un festival, et les deux amis (puisqu’il est évident qu’ils resteront amis et que ça n’ira pas plus loin) finissent par faire un concours pour savoir lequel a l’ex le plus pénible. Je vous laisse découvrir qui gagne…
Ah, il y aurait encore tant de choses à dire ! Tous les dialogues de cet épisode sont bons ! Les dialogues entre Nadine et Grace, Quentin et sa mitraillette, et puis la Suffragette à la raffinerie, enfin bon, pour bien faire, il faudrait que vous regardiez l’épisode et que vous me donniez à votre tour trois passages qui vous semblent particulièrement marquants.
Mais je sais pas comment on pourrait faire ça, rha, zut de zut…
Bon, je sens que tu vas être plus rapide à nous culturer que moi à regarder, donc je remercie, j’ai ça sous le coude… ^_^ (Et advienne que pourra !)