Me voilà confrontée à un nouveau cas de conscience : un drama coréen peut-il être rangé dans la catégorie Dorama Chick ? Je vais pas en dormir de la nuit…
Un peu dégoûtée de la fiction anglophone pour quelques heures, j’ai décidé de me tourner vers la solution de facilité : l’exotisme. Mais plutôt que de revenir une fois de plus à mes amours nippones, je me suis dit « tente le coup pour une série coréenne, ça te changera ». D’ailleurs ce n’était pas juste une question de changement d’horizons mais aussi une petite expérience pour un post à venir. ‘Verrez.
Des dramas coréens, jusqu’à aujourd’hui, je n’en avais vu aucun. Mais j’avais entendu parler de quelques uns d’entre eux et, ma priorité, c’était d’éviter les niaiseries romantiques à tout prix, ou alors à la condition que la série n’ait pas que cela à offrir. Mon choix s’est donc porté sur City Hall, un série empruntant à la fois à la comédie d’amuuuur, et à la série politique. Bah tant qu’à faire, hein.
Je ne m’attendais pas à trouver avec City Hall une version matin calme d’A la Maison Blanche, et c’est tant mieux car la finesse du second n’est guère présente dans le premier. Je dois dire que j’ai même levé un sourcil sceptique à plusieurs reprises et notamment devant une scène interminables aux relents scato. Oui, vous aussi, hein ? Et encore, moi, j’ai vu cette scène. Il me faudra vivre avec…
Cependant, je dois bien admettre que j’ai été surprise. Surprise parce que le portrait de la vie politique à la mairie d’Inju était dépeinte avec une certaine sagacité. D’une façon générale, les scènes touchant au monde politique ne sont pas dénuées de pertinence, comme l’excellente scène d’ouverture qui montre le déroulement d’une élection locale et qui est entrecoupée de citations particulièrement bien trouvées, et qui, si elles cassent un peu le rythme de l’intro, ont au moins le mérite de tout de suite démontrer que la politque est aussi boîteuse du côté des élus que des votants. Un propos qui a le mérite de l’honnêteté, nous évitant de tomber dans la caricature.
Les personnages qui hantent les couloirs de la mairie sont d’ailleurs un peu dans le même discours : il y a les pourris, les arrivistes, les intègres, et aussi ceux qui sont là non pas par conviction ou ambition, mais parce qu’il faut manger, et être fonctionnaire, c’est quand même bien confortable.
A ce titre, l’héroïne Shin Mi Rae est absolument délicieuse. La politique, elle n’en a rien de rien à faire. Si l’intro nous montre une jeune femme qui n’aime pas se décider entre deux options (politiques, mais aussi culinaires par exemple), on comprend bien vite que ça ne l’empêche absolument pas d’être une grande gueule, un peu à contre-courant, et pas tellement adepte du politiquement correct, c’est le cas de le dire. Mais on s’aperçoit aussi progressivement qu’elle n’est pas juste une chieuse, c’est simplement une nana avec un passé complexe qui a les pieds sur terre et ses propres problèmes, probablement un peu trop pour se préoccuper des magouilles politiques des uns et des autres. Une nana normale, quoi. Mais vraiment normale. Pas avec des travers charmants, non, des vrais défauts. C’était rafraîchissant.
City Hall n’est pas la série ultime que je recommanderai encore dans 5 ou 10 ans. Elle a des faiblesses assez difficiles à surmonter pour qui est habitué aux séries américaines, notamment au niveau rythme, par la multiplicité de personnages secondaires pour le moment particulièrement inutiles, sans compter que le pilote dure une heure avec des scènes parfois interminables (notamment celle qui est si grotesquement stupide que je cherche à l’effacer de ma mémoire). Mais il reste que cette plongée dans le monde de la politique coréenne, avec ses personnages tous plus imparfaits les uns que les autres, a quand même pas mal de charme. On pressent bien comment critique de la politique politicienne et comédie romantique vont se mêler, et les choses sont relativement prévisibles, mais ça n’en est pas moins agréable.
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture coréenne : la fiche City Hall de SeriesLive.