Joue-la comme Cabrel

24 juin 2009 à 7:14

Il n’y a pas grand’chose qui m’énerve autant que les « c’était mieux avant ». Ah, si, je sais : les « c’est mieux maintenant ».
L’un comme l’autre sont profondément invalides à mes yeux. Et, comme je dis à mon chat lorsqu’il me harcèle alors qu’il reste des croquettes dans la gamelle : « argument non-recevable ». C’est rien que des conneries, tout ça (pardon my French).

Il n’y a pas de raison qu’une décennie soit meilleure qu’une autre, la seule chose qui a changé, c’est l’attention portée aux fictions télé, en général comme en particulier (et encore, ça dépend des fictions de quel pays on parle). Vous aviez quel âge lorsque vous êtes réellement devenu téléphage ? C’est la condition de tout.

Ce n’était ni mieux ni pire, avant. Exactement comme aujourd’hui, il y avait de bonnes choses, et de moins bonnes. Je ne m’érige pas en experte, mais j’ai la chance d’être suffisamment curieuse pour comparer, au moins à mon échelle.

Depuis des mois et des mois, je vous parle de séries quasiment néandertaliennes, genre Three’s company, Gilligan’s Island ou The White Shadow. Je n’en ai pas parlé faute de temps mais j’ai aussi eu l’occasion de tester les pilotes de That Girl, Land of the Lost, ou encore I Dream of Jeannie. Du noir et blanc, du papier peint marronnasse, et tout ce qui s’ensuit. On a aussi effleuré d’autres séries anciennes via le jeu des génériques, dont j’ai tenté une bonne partie des pilotes, comme Police Woman, Logan’s Run ou Honey West. J’en oublie forcément.

Et dans tout cela, il y avait du bon (je continue de suivre Three’s company avec plaisir, lorsque mon emploi du temps téléphagique me le permet), du moins bon mais pas catastrophique (That Girl) et du déplorablement barbant (Quincy). de la même façon que cette saison passée nous aura apporté aussi bien Nurse Jackie, Better Off Ted… que Roommates. Du bon comme du mauvais. On pourrait aussi dire qu’il y en a pour tous les goûts, si on voulait faire dans le politiquement correct.

Alors pourquoi comparer des époques ? (fussent-elles séparées d’une seule décennie, parfois… car les plus passéistes d’entre nous ne sont pas forcément ceux qu’on croit)

C’est vrai que de décennie en décennie, et ça me semble difficile à nier, la télévision a évolué, sur la forme, le fond, l’industrie, les moyens, la promo, la reconnaissance publique, et tout le reste. Stylistiquement et esthétiquement, on peut au premier coup d’oeil reconnaître l’époque d’une série (bon, à l’année près, je ne peux pas, cela dit).
Mais scénaristiquement ?

L’histoire et le propos du Prisonnier n’ont pas vieilli (j’attends de voir le remake avant de m’avancer jusqu’à dire qu’il n’était pas nécessaire, cependant). L’humour de Three’s a company fonctionne toujours. Le personnage de That Girl est aussi vif et charmant qu’à son apparition.
Sitôt qu’on fait abstraction de ce qui marque l’âge des séries, on s’aperçoit qu’un grand nombre d’entre elles sont intemporelles… Et elles n’ont pas besoin d’être aussi travaillées et/ou conceptuelles que Le Prisonnier pour toujours émouvoir ou interroger le spectateur qui leur donne leur chance.

Alors, bon. Si vous avez envie de dire que « c’était mieux avant » ou « c’est mieux maintenant », c’est votre droit le plus strict. On est sur internet, dans un pays libre (pour l’instant ?), vous faites comme vous voulez.
Mais pas ici.
Les plus bornés d’entre vous sont priés de prendre la porte… ou, s’ils consentent à un effort, à visiter les posts relatifs aux séries citées dans ce post, pour commencer.
Ah, la magie des tags…

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4 commentaires

  1. David dit :

    Tu as raison, dans toutes les époques dites « l’âge d’or », il y a des eu des bouses comme des succès, et ce, depuis que les séries ont envahies les écrans.

    Je ne suis pas du genre à me dire c’était mieux hier et ce sera pire demain.

    Non, je me laisse vivre avec les séries qu’elles soient bonnes ou mauvaises pour telle ou telle personne.

    Chacun voit le pire ou le meilleur devant sa porte.

    Pourvu que ça dure !

  2. ladyteruki dit :

    Comme tu le dis il y a eu des bouses dans le passé. Le refrain « c’était mieux avant » correspond en effet à une mémoire récalcitrante concernant les bouses qui, par nature, sont vite oubliées dans leur grande majorité.

    (tandis que le « c’est mieux maintenant » est simplement la marque d’une manque de curiosité)

    Mais ça va forcément durer, puisqu’il est dans la définition-même des grilles qu’on y trouve l’excellence comme la nullité. C’est vital pour la pérennité et le renouvellement à la fois de ces mêmes grilles.

  3. Nakayomi dit :

    Je pense qu’il y a surtout des cycles, des périodes où l’on retrouve peut-être plus de meilleur que de pire ou vice-versa et que c’est peut-être ce qu’on retient en priorité. Effectivement, après, c’est pas parce qu’il y a une forte majorité de bouses qu’il n’y a pas eu quelques jolies séries ou le contraire ! (Par exemple, en ce moment, on peut sans doute parler de période un peu creuse, si l’on regarde sur un espace-temps réduit).

    Mais la Trilogie, c’était mieux avant !

  4. David dit :

    Naka marque un pounds, la trilogie c’était vraiment mieux avant ^^

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