Il y a quelques jours, M6 commençait à diffuser Rome (et je peux continuer de me vanter d’avoir vu la série avant sa diffusion quand même, et toc), et je voulais vous en reparler même si, c’est vrai, on pourrait croire que j’en ai tout dit l’autre fois. Et donc, en dépit de l’heure tardive, j’étais devant, dimanche. Je ne sais pas encore comment je vais m’organiser pour les semaines à venir (désolée de bosser, hein M6) mais j’ai quand même quelques remarques.
D’une part, j’ai été surprise de la signalétique « -12 ». Je ne sais pas trop comment ça s’est goupillé sur Canal+, je n’ai pas bien suivi et en plus je n’ai pas la chaîne (déjà en clair, c’est limite…), mais ça me semblait quand même drôlement sous-estimé, et ce tant niveau sexe que violence. Et c’est d’autant plus incohérent que l’heure tardive de diffusion laisse penser qu’un créneau était hors de question plus tôt, même en semaine.
Du coup ça rejoint un peu le débat de la semaine dernière sur l’éternelle question des jeunes devant la télé.
La diffusion de Rome telle que choisie par M6 donne l’impression d’un triple verrou : la signalétique « -12 », la diffusion le dimanche soir, et l’heure tardive. Overkill. Et ça pose donc la question suivante : si l’heure de diffusion ne suffit pas, si le jour de diffusion ne suffit pas, qu’attend-on au juste de l’efficacité de la signalétique ? Normalement ces éléments sont des garde-fous, mais si elle en a besoin de trois pour se compléter, n’est-ce pas un aveu d’impuissance ?
Ah, évidemment, il y a l’autre interprétation à ce geste, selon laquelle ce créneau sert de poubelle à une diffusion que M6 n’avait pas envie de mettre en valeur. Mais là on rentre dans un autre questionnement, celui de la présence d’esprit des chaînes françaises qui font des acquisitions pour ensuite ne les diffuser qu’avec négligence et mépris. Vaste sujet que, si vous le voulez bien, on explorera une autre fois et avec le concours de psychiatres.
Et puis, il y a ma deuxième remarque : deux épisodes, c’est tout simplement du vice. Évidemment, comme je n’avais vu que le pilote jusqu’alors, j’étais contente de me voir offrir la possibilité de découvrir la suite sans attendre le dimanche suivant. Je ne vous cache pas qu’un « aaaah » d’enthousiasme m’a échappé lorsque la mention « tout de suite – Rome » s’est affichée à l’écran. Ça se pose comme une évidence sous cet angle, effectivement. Mais si on se raccroche à cette seule logique, dans ce cas autant diffuser l’intégrale de la série en nocturne pour être certain de ne pas faire patienter le spectateur, à ce stade. Mais l’heure choisie pour diffuser la série était déjà assez peu pratique, était-il utile d’en rajouter en optant pour deux épisodes ? Ça faisait quand même beaucoup. Déjà, en général, je fais partie des partisans du « normalement, c’est conçu pour qu’il y ait un épisode par semaine, je ne vois pas pourquoi nous, petits Frenchies, on doit s’en farcir plusieurs d’un coup », mais alors là on est dans l’absurde le plus total. Et pourtant je me vante d’être une noctambule mais à un moment, on a envie de ne pas passer son lundi férié à comater devant la télé juste pour les beaux yeux de M6. Ça s’appelle vraiment se tirer dans le pied !
Parce qu’on ne me fera pas croire que le public se sent incité à regarder une série :
– qui de loin ressemble à un péplum avec des vieillards en robe
– qui passe à des heures indues
– qui oblige à se coucher à plus de 2h du mat’ en semaine
Ce qui aurait pu être une excellente idée devient donc, une fois de plus, une mauvaise blague de la part de M6. On a vraiment l’impression que la chaîne manque cruellement de confiance dans son programme, alors qu’il s’agit probablement de son choix le plus ambitieux depuis Oz. Il faut dire que ça date, et qu’en plus ladite diffusion n’avait servi qu’à rabattre les spectateurs sur Série Club, la chaîne ne jugeant opportun que de diffuser la 1e saison, et soigneusement lardée de publicités pour sa petite sœur.
Rome ne proposant que deux saisons, et donc peu de perspectives d’avenir, elle en est donc réduite au statut d’alibi, là où elle aurait pu redorer le blason de la « chaîne des séries ». Au moins qualitativement, quoi, à défaut de drainer les spectateurs par millions, chose qui ne se serait sans doute pas produite même dans des conditions optimales, il faut le reconnaître.
Encore que… on n’est pas à l’abri d’une surprise, après tout. Je me faisais l’autre jour la réflexion, devant la saison 2 de The Tudors, que ces fictions semblent de prime abord arides mais sont tout justement étudiées pour éviter d’être barbantes. Par le biais d’action, de sexe, de violence et d’intrigues empruntant à des genres plus grand public (complots, coucheries et tromperies, etc…), elles sont finalement assez accessibles sitôt qu’on franchit la barrière psychologique de la série d’époque en costumes (que, comme vous le savez, j’ai moi-même mis beaucoup de temps à dépasser). Mais la plupart des spectateurs n’ont aucune chance de le savoir. Une fois de plus, on ne permet pas aux gens d’avoir accès à des fictions différentes qui pourraient leur permettre de s’éduquer télévisuellement.
Une fois de plus il ne faudra donc pas compter sur M6 pour faire un effort. Comme un peu trop souvent à mon goût, ce sera au spectateur de faire preuve de bonne volonté… Ce qui est un peu un comble sur le papier ! Ce doit être ça, finalement, l’exception culturelle française : les français qui ont de la culture télévisuelle sont une exception. Les autres n’ont qu’à se ruer sur la viande qu’on leur jette comme à des chiens, même si c’est diffusé dans le désordre, même si les rediffusions sont mêlées aux inédits, même si ça fait quatre fois qu’on a vu la même enquête cette année.
Je vais finir par rompre avec cette chaîne aussi… et après, il ne faudra pas s’étonner, M’ame Albanel !
Ah mais ce n’était donc pas le retour du téléfilm érotique ? J’croyais…
Il est vrai qu’à cette heure-ci, deux épisodes, c’est ardu (surtout que les épisodes varient entre 50 minutes et une heure si mes souvenirs sont bons)… Mais il y a bien des films ou téléfilms, même si c’est pas la même chose… On pourrait aussi arguer que c’est juste pour vendre des enregistreurs numériques en fait… Enfin, c’est pas quelque chose de nouveau (Femmes de Footballeurs le lundi sur la même chaîne).
Je ne compte plus sur les chaînes pour regarder mes programmes d’en de bonnes conditions. C’est de plus en plus agaçant de suivre une série. Entre les épisodes dans le désordre, censurés, changés de case horaire, rediffusés jusqu’à overdose…
Désormais j’ai le « pouvoir » grâce aux dvd (et autres ^^), je choisi quoi, quand, combien…
Idem que Mylou, après faut pas s’étonner que les chaines ne font pas d’audiences, mais en même temps, Rome n’est pas pour les petits téléspectateurs en culotte courte qui font de la résistance à leurs parents ^^. Donc ça passe tard, très tard, ronronron…
Les Suisses c’est pire, je ne tiens plus le lundi soir pour voir Prison Break saison 4, à 00h00, je n’arrive pas, je suis out !
Je dirais aussi tout pareil que Mylou…
Le « pouvoir » me fait désormais classer les séries en 2 catégories:
– celles assez bonnes pour devoir perdre son temps à se les procurer en DVD ou « autres » moyens
– celles juste bonnes à voir à la télé entre le mélange impec et/ou surf web donc sans intérêt pour les histoires parallèles.
Donc je continue à apprécier M6 pour la diffusion de certaines séries que je regarde en période de vache maigre.