Un village français s’enorgueillissait de plusieurs choses. D’une part, une campagne publicitaire menée tambour battant, avec des publicités sur les bus (au moins de la capitale, en tous cas), des trailers réguliers sur France 3 et d’autres outils du même type, comme un générique emprunté à Band of Brothers, ou par exemple un slogan de killer : « Vivre, c’est choisir ». Et jusque là je dis oui.
C’est après que les choses se compliquent, quand Un village français prend un malin plaisir à sacrifier à absolument tous les torts des séries françaises. C’est pénible !
France 3 aussi a donné, dans la collection « j’aurais pu mieux faire mais je ne veux pas », notamment au niveau de la diffusion. Certes, c’est une soirée de lancement, et on veut ferrer le poisson, je
comprends bien. Mais les deux premiers épisodes de la série étant espacés d’une douzaine de jours, une diffusion au rythme américain (1 épisode = 1 semaine) aurait été très logique pour entrer dans la chronologie telle que décrite. Ah, les ravages de la précipitation…
Mais revenons-en aux problèmes de la série en elle-même.
Le pilote commence par planter le décor mais ne parvient pas à jouer sur la problématique pourtant intéressante des choix que chacun doit faire en temps de crise. C’était pourtant l’angle que la série avait prétendument choisi d’aborder, mais au final ce premier épisode n’est qu’une redite de ce qu’on a vu cent fois sur les mêmes circonstances. Alors d’accord la guerre c’est mal et les Allemands sont tous méchants, on sait, merci, mais à un moment, il faut s’affranchir de tout ça et se trouver une personnalité propre. Ça fait bien longtemps qu’il n’y a plus aucun doute sur le fait que la fiction française peut faire de la série de reconstitution historique, avec ce qu’il faut d’engins peints en kaki et d’horreurs de toutes sortes, mais à quoi bon nous en fournir une de plus quand justement on en a déjà tant vues ?
Le reproche que je fais à Un village français ne se situe pas tellement au niveau de son cast, relativement honorable bien que composé de talents assez hétérogènes (la blonde qui sert d’institutrice baisse beaucoup la moyenne générale, par exemple). Il ne se fait pas vraiment à la mise en scène, elle aussi très convenable et parvenant à éviter un certain nombre d’écueils. Non, le problème c’est tout simplement… le scénario. Triste comme un jour sans milk shake à la fraise, il ne cherche pas à offrir quelque chose de nouveau. On passe tout le premier épisode à cocher mentalement les poncifs du genre auxquels la série s’attaque, un à un : le mec riche avec une épouse prétentieuse, le médecin qui sauve des vies, le flic droit dans ses bottes, le flic je-m’en-foutiste, et bien-sûr l’attaque du village, l’arrivée des allemands en ville, les premières pertes humaines… Nom de nom, mais on n’arrive à rien ! Tout ça on le sait déjà, on pourrait le présenter, si ce n’est différemment, au moins plus rapidement. Et passer directement au nerf de la guerre (pardon pour le jeu de mot) : les choix.
Parce qu’avec ce concept de choix (déjà pas absolument révolutionnaire), les auteurs d’Un village français, ils tenaient un bon truc. Ils tenaient un angle. Et un angle, c’est une bestiole très rare dans nos contrées. Il ne fallait pas la lâcher dans la nature. Mais rien à faire, en fait d’angle, le premier épisode patine dans la semoule et reste le plus neutre possible. Et on reporte, et on reporte, et on attend que ça vienne, et ça ne vient pas.
J’entends dire que la série espère atteindre une belle longévité, comme par exemple, soyons humbles, 6 saisons.
C’est bien, mais il faudrait être autrement plus courageux pour les mériter, ces 6 saisons. Ce qui n’exclut évidemment pas de les obtenir, les spectateurs français lambda étant peu éduqués télévisuellement.
Au deuxième épisode, effectivement, les premiers choix commencent à se faire. Enfin, j’ai envie de dire. Sauf qu’arrivés au deuxième épisode, les spectateurs ont choisi depuis longtemps, eux.
Je n’ai vu que le début (d’autres obligations ailleurs) mais c’est moi où ils ont piqué le générique de Band of Brothers ?
C’est exactement ce que j’ai dit en début de post et sur mon Twitter, Eske ^_^ La ressemblance m’a semblée flagrante.
Hum, ça m’apprendra à commencer par le deuxième paragraphe…