Mon premier tag sur cette série, c’est émouvant…
Jusque là, sur Weeds, j’avais été très sceptique. Le générique me plaisait bien, c’est sûr, mais ça ne fait pas tout, non plus.
Je me rappelle avoir regardé le pilote, ou du moins avoir essayé, il y a très longtemps de cela, probablement même dés qu’il a été disponible. Mais la première scène m’a semblé si rasoir, et la seconde manquait tant de finesse, que j’ai vite laissé tomber. Le contraste entre les deux était voulu, mais justement trop facile ; la situation semblait caricaturale et pas vraiment enthousiasmante. Bref j’ai décroché assez rapidement, et même si je ne considérais pas qu’il s’agissait d’une odieuse bouse (voir aussi : Gary Unmarried, Eastbound and Down, The CW…), j’avais l’impression persistante que la série était très largement surestimée. J’avais beau en lire plein de choses (essentiellement des critiques généraliste, pas des reviews épisode par épisode, ça a peut-être eu son importance), j’avais complètement rayé cette série de ma liste des choses à surveiller.
En fait, à travers cette anecdote, je vous raconte aussi celle d’une autre hérésie, celle de n’avoir pas su apprécier Breaking Bad (mon premier tag sur cette série aussi, tiens). La crème de la crème téléphagique pense pourtant qu’il s’agit des meilleures séries du moment, je suis navrée, mais même en ayant été nourrie par des séries que je pense être de grande qualité (A la Maison Blanche, Oz…), je n’ai jamais pu m’y faire.
C’est probablement le fait d’avoir ramené hier chez moi Jonathan Rhys-Davies, ironiquement, qui m’a fait retenter le coup. J’avais sous les yeux, avec les DVD des deux premières saisons de The Tudors, une nouvelle preuve qu’il ne faut jamais dire jamais. Que peut-être, quelque part, dans le fond, il était éventuellement possible et envisageable que mes goûts aient changé en matière de téléphagie. Que certaines barrières soient tombées.
Avec la révélation que j’étais passée à côté de quelque chose pour Rome et The Tudors, est née la conviction que j’avais peut-être fait pareil avec d’autres séries ; pas des cas comme Friday Night Lights où, ayant testé tout le pilote, j’étais en droit de me dire que j’avais peut-être des raisons de réviser mon jugement, mais des cas où, ayant fait l’impasse sur tout ou (très grande) partie au moins du pilote, mon jugement expéditif, voire mes préjugés, m’avaient peut-être privée de quelque chose de très bien.
Forte de cette bonne résolution, j’ai donc regardé à nouveau Weeds, mais cette fois, lorsque j’ai poussé mon premier soupir de frustration, j’ai tenu bon, serré un peu les dents, et attendu. Sur les 31 minutes qu’a duré le pilote, mettons que les 5 premières étaient une sorte de torture douce masochiste, du style « ya pourtant la saison 2 de The Tudors qui m’attend, pourquoi je me fais du mal ? ». La première scène avec les deux mioches de Nancy, dans la maison (6mn 45 à ma montre) a donné le coup d’envoi du revirement. J’ai commencé par être amusée, et c’était un bon début. Mais c’est à la 11e minute qu’enfin l’horizon s’est dégagé et que j’ai vraiment vu poindre de l’amusement. Une fois lancée, une fois ces premières minutes derrière moi, j’ai enfin apprécié. A partir de 16 minutes, j’étais en zone sécurisée et toutes mes défenses étaient tombées.
En fait, ce qu’il me fallait, ce n’était pas juste Nancy Botwin mais bien toute sa fine équipe, avec une dynamique particulièrement appréciable côté enfants, et surtout la conviction qu’elle n’était pas hypocrite, avec d’un côté le caricatural conseil de parents d’élèves, et d’autre part le deal d’herbe. Non, c’est une nana qui s’est vraiment affranchie des impératifs de son milieu, un électron libre, et ce n’est qu’une fois certaine de cela que j’ai vraiment commencé à me détendre. Tant qu’elle semblait jouer sur les deux tableaux, genre « je deale uniquement pour maintenir mon niveau de vie », je n’étais pas intéressée. Mais quand ça s’est décanté et que j’ai pu constater qu’elle avait un regard différent sur le mode de vie en banlieue BCBG, là j’ai vraiment accroché.
Une de mes séries préférées ? Peu de chances, faut rien exagérer. Une série à mes yeux réhabilitée dont je regarderai les épisodes en cas de vaches maigres ? Déjà plus.
Alors moi je n’ai jamais réussi à accroché à l’esprit de Weeds, pourtant mes tendances masochistes m’ont poussées à regarder l’intégralité de la première saison, mais rien n’y fait, c’est comme le Journal intime d’une call girl, quand j’ai l’impression qu’on cherche à me vendre de la pseudo-provoc’, j’ai du mal. Je n’ai jamais réussi à dépasser cette impression et j’ai donc eu du mal à voir une véritable critique originale de la vie en banlieue BCBG. Peut-être à réessayer dans quelques années…
Ah bah pour le coup, Journal Intime passe beaucoup mieux que Weeds… De toute manière, Journal Intime est loin d’être provoc’, c’est juste très léger et un peu sensuel… Pas de quoi fouetter (quoique) un chat.
Mais y’a quelque chose qui m’a toujours perturbé avec Weeds… On peut rire devant ça ? Nan, j’sais pas, j’ai jamais compris pourquoi elle était placée dans les comédies mais bon… Après, y’a des p’tits trucs qui sont intéressants mais embourbés dans une surenchère propre à beaucoup de séries de la chaîne…
On peut rire devant tout, à condition d’en avoir envie. Mais pour moi qui ai du mal à considérer Sex & the City comme une comédie, je pense ne pas être la mieux placée pour te répondre. Personnellement je n’ai pas ri devant Weeds, j’ai souri, et la différence à est mon avis de taille. Ce n’est pas une série d’humour, mais ça ne l’empêche pas d’être drôle.
Oui, sourire, aussi (mais j’ai quand même du mal avec l’humour pipi-caca qu’a parfois la série)… Y’a le côté cynique aussi… Mais bon, ça me laisse un peu de marbre (par contre, j’avais plus apprécié la saison 2, toujours dans le même ton mais avec une bonne construction de l’intrigue…)