Est-ce que les choses seraient différentes si je n’étais pas seule ?
Je me pose la question mais je ne sais pas trop pourquoi au juste, vu que je sais pertinemment que je ne veux pas de quelqu’un dans ma vie à court ni même moyen terme (je sais qu’il n’y a aussi que les imbéciles qui ne changent pas d’avis, tout le monde me le répète, mais voilà, en ce moment c’est comme ça).
Ce doit être l’image que les autres me renvoient via diverses conversations qui me font me questionner. Alors qu’en fait je sais bien ce que je veux pour le moment, c’est-à-dire personne, mais par contre tout le reste. Pas faute d’avoir éloigné tous ceux qui s’approchaient de près ou de loin (à croire que j’ai inconsciemment déclenché certains bugs informatiques pour m’en assurer, même, tellement ça tombait à point nommé !).
Mais quand une certaine personne a souligné que je vivais dans mon petit monde, j’ai cherché en moi les arguments pour m’en défendre, et il n’y en avait pas.
Elle a dramatiquement raison, et ça me fait mal de l’admettre. Seul compte mon nombril, et à la rigueur l’univers qui accepte de graviter autour. Je ne fais rien pour l’étendre. Je ne fais rien pour rencontrer des gens. Je ne fais même rien pour garder ceux qui ont essayé de s’approcher ne serait-ce qu’un peu. D’un côté je me dis « ah zut, J est vexé, il vient même plus parler séries sur mon blog téléphagique », et puis de l’autre, dans la seconde qui suit, comme par un haussement d’épaules intérieur, je me dis « il se vexerait pas s’il me comprenait : s’il s’éloigne, c’est qu’il n’a rien à faire dans mon entourage ». Belle technique pour faire le vide, mais on serait en droit d’attendre un peu mieux de ma part, surtout maintenant que je fréquente moins les abysses.
Je vois mal, il est vrai, comment accorder ce qu’il faut d’attention à d’autres personnes alors que moi-même je suis en train de réapprendre à apprécier ma propre compagnie, et à aménager le temps passé avec moi-même de façon la plus agréable possible. Je suis encore en train de chercher mon équilibre, je serais incapable de regarder ailleurs que mes pieds sur le filin pour le moment, soyons sincère. Mais d’un autre côté je n’aime pas tellement plus la perspective de me fermer aux autres durablement. Je lis le blog de F et je me dis que, merde, elle aurait besoin d’une tape dans le dos, au moins pour les choses dont je peux parler avec elle facilement (séries, tenue de blog, etc…), pour ce que ça vaut ce serait déjà bon à prendre je pense, mais je peux pas être partout, et là c’est le sentiment dominant. Mais ça signifie aussi laisser passer des opportunités de me faire des connaissances moins superficielles, au moins un peu. Elle m’a tendu la perche, en plus. Mais j’ai les yeux braqués sur mes pieds et rien ne compte autour. C’est bien de se concentrer pour ne pas tomber, mais je ne suis pas non plus seule sur Terre, et quand je lèverai le regard, faudra pas s’étonner que le chapiteau est vide, j’aurai tout fait pour ça, contente ou pas.
Parfois je me demande si je prendrais plus de plaisir à certaines choses dans la vie si j’avais quelqu’un auprès de qui revenir pour dire « eh, ma journée s’est passée comme ci et comme ça », car c’est vrai qu’il n’existe plus, depuis bien longtemps, quelqu’un de ce genre dans ma vie. Et quand il y avait quelqu’un de ce genre dans ma vie, il n’y avait rien à lui raconter, puisque j’étais au chômage et donc toute la journée à la maison avec lui ! On va JAMAIS y arriver…
J’aime être seule, le soir, et je ne rentre pas avec un poids dans la poitrine en me disant « oh non, je vais encore être seule ce soir », je suis au contraire plutôt contente de ma façon de gérer les moments où je ne suis pas au boulot, on dirait que ça s’équilibre tout doucement même. Mais c’est vrai qu’en-dehors du travail, je ne parle avec personne, il faut bien l’admettre.
Parfois je tente ce genre de choses, plus ou moins consciemment ; j’essaye de nouer un contact avec des gens qui ne font pas partie de mon univers professionnel pour avoir un semblant de relation avec eux. Mais ce n’est pas concluant du tout parce que je manque vraisemblablement de technique, et que je ne choisis pas forcément les bonnes personnes pour ça.
J’appelle T une fois ou deux, comme si je ne m’étais pas tout-à-fait résolue à avoir perdu le T auquel je pouvais raconter ma vie, alors que je sais très bien que ce T-là n’existe plus. Je finis par m’ordonner de l’appeler moins souvent, je ne peux plus lui parler comme avant et dans le fond, c’est assez normal que j’aie ce blocage après tout ce qui s’est passé ; faut pas croire aux miracles, non plus, les plaies sont toujours là, pas pour rien qu’on finit toujours par en reparler même si c’est sur le ton de la plaisanterie… Non, T, ya pas moyen, il ne sera plus jamais l’ami avec qui je pouvais papoter des heures et ne pas avoir envie de raccrocher.
J’ouvre un Twitter en espérant que ça intéresse au moins une personne et qu’on noue ainsi un contact plus avancé, voir même, osons le tout pour le tout, une sorte de nouvelle amitié. Mais rien ne se passe et c’est normal : je ne veux pas vraiment m’investir.
En fait je voudrais qu’on vienne me chercher et qu’on me dise « toi, toi vraiment, j’ai envie que tu sois mon amie », comme à l’école primaire (hm, non, attendez, ça ne se passait pas du tout comme ça pour moi à l’école primaire… putain je suis contente d’avoir 27 ans maintenant que j’y pense, saloperies de mômes quand même). Mais puisque je fais le vide autour de moi depuis des mois, faut pas s’étonner que les gens gardent leurs distances.
Et ça c’est juste pour l’amitié, ne parlons même pas du reste qui est tout simplement hors de propos.
Mais les choses seraient-elles différentes si je faisais l’effort de faire de la place dans ma vie pour autre chose que mon travail et mes loisirs ? Si je faisais de la place pour des gens, histoire de voir ?
Je me sens bien, toute seule, en fait. C’est vrai que je vis dans mon petit monde et qu’à l’heure actuelle, même si parfois j’aimerais qu’il y ait des gens qui soient en demande de moi, je suis très satisfaite de mon sort dans ce domaine. Je suis si préoccupée par le reste que je ne ferais pas une amie convenable, probablement.
Mais je me pose, encore et encore, la question.
L’essentiel est que tu fasses comme bon te semble, après tout, si tu as besoin d’être seule pour l’instant, accorde-toi au moins ça. Se forcer dans des amitiés qu’on ne veut pas, c’est le meilleur moyen pour s’en défaire très vite.
Nonpasçaaaaa!!
« et quand je lèverai le regard, faudra pas s’étonner que le chapiteau est vide, »
NOOOOONNNNNN, que le chapiteau SOIT vide !!!
Ah horreur !
Bon je venais du blog de Maître Eolas, j’y retourne de ce pas, je ne peux pas lire des choses pareilles.
Et puis bon, les introspections intérieures ça se fait chez le psy, pas sur un blog.
Si tu veux rester seule, reste seule, t’inquiète, les gens qui sont vexés parce qu’ils ne peuvent pas sortir avec toi, se trouveront rapidement quelqu’un d’autre, internet c’est fait pour ça.
Allez, tu devrais regarder kung fu panda, tu es qui toi? le méchant tigre?
Chez Maitre Eolas, je ne mets pas le lien vers ce blog mais celui sur les séries (http://ladytelephagy.canalblog.com/).
« L’introspection intérieure » (sic) tu l’as bien cherchée et vu le nom du blog, tu aurais pu deviner ce que tu allais trouver ici avant même de cliquer.
Le yoga c’est pas mal pour tenter de trouver un équilibre
N’en déplaise à « l’huître », J ne cherchait pas une petite amie sur le web et contrairement à ce que tu penses, je ne suis pas vexé, juste las.
Comme tu l’as si bien écrit, tu n’as pas ton pareil pour faire le vide…
Mériter ton respect et ton amitié relève de l’impossible tant tu places la barre haut et c’est injuste, car s’éloigner de toi devient un calvaire.
Tu as tant de talent que tes textes en deviennent addictifs et même en colère, on ne peut que se blâmer de passer à côté d’une personne si intéressante.
Alors, fais un peu de place sur ton bûcher et laisse ceux qui le souhaitent partager ton supplice !
Tu n’en serais que plus sereine et te ferais peut-être 1 ou 2 relations sincères et durables…