Victoire écrasante pour Maude à notre petit vote à main levée, c’est vrai que je vous avais présenté les choses de façon pas vraiment impartiale mais All in the Family n’a vraiment eu aucune chance sur ce coup.
Du coup, comme je vous ai présenté la série un peu plus tôt la semaine dernière, et que j’ai donné mon avis sur ses grandes lignes, ce post La preuve par trois sera plutôt succinct (pour autant que je puisse faire quelque chose de succinct, je veux dire), mais ne vous inquiétez pas, on retrouve les contractuelles trois captures, ni plus, ni moins, je suis pas du genre à brader mes cagoules, vous le savez bien.
Ah, les années 70 et leur désormais célébrissime papier peint marronnasse (et ses variations en jaunasse, verdasse…) ! C’est toujours un plaisir. Dés le début on comprend combien Maude est un personnage entier. Dans la bouche de certaines personnes, le qualificatif « entier » peut paraître péjoratif, mais elle a un tel charisme (et de si bonnes répliques) qu’on a vite fait d’entrer dans son jeu. Comme tant de grandes héroïnes de sitcom avant elle, et après elle, elle capte toute l’attention et le personnage comme l’actrice ont bien du mal à laisser un peu d’espace au reste du cast. Du reste, je ne m’en plains pas car si certains personnages, dans ce type de configuration, ont vite tendance à s’avérer irritants voire carrément bons à baffer, Maude est tellement géniale qu’on la suit sans même sourciller, même si elle est excessive. Je vous ai déjà parlé de cette scène dans mon post précédent, eh bien sachez que vraiment c’est une réussite, depuis l’entrée en scène de Carol jusqu’à la conclusion de cet acte, la tension monte et l’humour est au rendez-vous, comprenez par là que j’étais conquise dés que je l’ai vu sortir son mouchoir. Avec une tenue à motif zèbre et des cheveux juste un peu plus crépés, je croirais voir Sylvia Fine, mais ça aussi je vous l’ai déjà dit.
C’est vrai que le rôle de Walter (peut-être simplement du fait de l’intrigue de l’épisode qui tourne autour de la relation entre mère et fille, peut-être plus probablement parce que Maude a besoin d’un personnage dans son genre pour compenser) est assez peu mis en valeur, mais j’aime particulièrement la façon dont il interagit avec Maude. Il n’est pas son opposé. Il n’est pas non plus dans son ombre. Il aime bien la taquiner mais ce n’est jamais méchant, et il n’hésite pas à la réconforter aussi, par exemple après une dispute avec Carol. On sent que c’est pas un mauvais bougre, ce type, et de ce fait les petits échanges plein de malice qu’il a avec Maude (et où elle aussi oscille entre le besoin d’avoir son avis et l’envie irrépressible de lui asséner le sien sans qu’il ait à discuter… un bon exemple de ce que le féminisme apporte de contradictions, quelque part) sont un vrai petit bonheur, parsemés comme ça, au gré de l’épisode. Si je vous montre cette capture, c’est parce que j’ai ri aux éclats dans la seconde qui a suivi, mais je veux pas vous spoiler.
Maude commence par s’arranger pour décrocher un rendez-vous chez le psy de sa fille pour mettre les points sur les « i ». Il faut déjà voir de quelle façon elle s’y prend, c’est déjà épique. Mais la confrontation avec ce personnage rationnel est absolument énorme. Le pauvre homme essaye de faire entendre raison à Maude, mais à mon avis celui qui parviendra à ce miracle n’est pas encore né. Une sorte de rapport de force s’instaure immédiatement et une fois de plus, Maude fait son numéro de la femme qui ne s’en laisse pas compter. Elle est tellement excessive qu’on se demande comment elle n’a pas rencontré de psy plus tôt, parce que franchement, il faut canaliser toute cette combativité ! Et c’est pour finalement conclure sur une note encore plus hilarante que se finira cette confrontation, avec Maude rentrant chez elle pour… non, je n’en dis pas plus, mais la conclusion était vraiment bien trouvée.
J’aurais voulu vous en montrer plus, mais les règles sont les règles, aussi ne mentionnerai-je pas la scène avec le solliciteur qui a le malheur d’essayer de soutirer quelques sous à Maude en faisant du porte à porte, je n’insiste pas sur la bagarre épique avec une Carol qui prouve que le fruit n’est pas tombé loin de l’arbre, et surtout je ne parle pas du formidable épilogue de cet épisode, un vrai régal. Mais si jamais, on sait pas ce qui peut arriver hein, vous tombiez sur ce pilote, par un hasard incroyable et qui peut dire, ça peut se produire d’un instant à l’autre… donc si jamais vous tombiez sur le pilote de Maude, attendez bien la fin, c’est du bon.
Quel bonheur ce pilote ! Très drôle, Maude crève l’écran, il n’y en a que pour elle et c’est tant mieux, on ne s’en lasse pas. J’ai trouvé la partie chez le psy un peu moins rythmée mais les échanges Carol/Maude/Walter sont excellents