En préambule de ce post, je tiens à dire que, tout ça, c’est la faute de Nakayomi.
Oui, toi ! A cause de toi, j’ai replongé dans mes premières reviews de dorama, mes premières amours pourrait-on dire, et donc à cause de toi, j’ai revu le pilote de Kamisama, Mou Sukoshi Dake. Je ne te dis pas merci, parce que franchement on a connu plus joyeux…
Kamisama, Mou Sukoshi Dake, pour ceux qui parmi vous ne pratiquent pas le japonais (et j’en suis, à vrai dire), signifie grosso-modo : « Mon Dieu, donnez-moi un peu plus de temps ». Tout de suite, ça donne le ton, non ?
Pour ceux qui sont habitués aux dorama bon enfant, aux gentilles comédies adolescentes et autres séries où l’enjeu est que le personnage A entame une nouvelle carrière dans un métier peu excitant tout en tombant amoureux du personnage B et finit par vaincre l’adversité… Kamisama, Mou Sukoshi Dake est là pour remettre les pendules à l’heure, et rappeler que parfois, le pitch d’un dorama peut avoir des couilles.
Et donc, à série exceptionnelle, post exceptionnel : je m’essaye aujourd’hui à la review factuelle d’un épisode.
Je suis comme vous : j’ignore ce que ça va donner. Mais on tente !
L’histoire est la suivante : d’une part, on a une adolescente, Masaki, dont la vie est extraordinairement quelconque et fade. Et d’autre part, on a Keigo, un talentueux producteur et auteur de chansons, à qui tout semble en apparence réussir. Deux personnages qui à la base, n’avaient rien en commun. Mais qui ont, étrangement, ceci de similaire : ils se sentent incroyablement vides.
Masaki tente de remplir sa vie comme elle le peut en sortant avec ses amis après les cours, chaque après-midi, mais la seule chose qui parvient à faire battre son coeur, ce sont les paroles des chansons de Keigo, qui la touchent véritablement. Nul doute que ces paroles touchent n’importe laquelle des milliers d’autres adolescentes en son genre qui sont elles aussi fans de Keigo, et dont la vie morne est rythmée par les sorties avec les copines après les cours, mais voilà, Masaki, elle, elle a conscience, en tous cas vaguement, du vide de son existence, et il lui pèse de plus en plus même si elle ne sait pas quoi faire pour le combler.
Keigo, lui, prépare le dernier concert au Japon de la chanteuse qui interprète ses chansons, avant de partir en tournée aux USA pour plusieurs mois, mais à vrai dire le coeur n’y est pas. Le coeur n’y est d’ailleurs plus depuis bien longtemps, et l’homme n’a pas été fichu d’écrire une seule nouvelle chanson depuis des lustres. Tout sonne creux pour lui. Il fait des accès de mégalomanie, il pique des colères, il est tyrannique… mais même ce genre de choses ne parvient pas à le tirer du silence sourd de son âme.
Ignorant complètement l’état dans lequel se trouve son idole, et ce pour des raisons assez évidentes, Masaki est toute à la joie d’avoir réussi à obtenir une place pour le tout dernier concert de cette année au Japon, et projette d’y aller avec une amie. Mais par un malheureux concours de circonstances, elle oublie son portefeuille dans une cabine téléphonique, et celui-ci contenait les entrées au fameux concert. Seule solution : acheter un billet sur le marché noir, à l’entrée du concert, mais évidemment, ça va coûter les yeux de la tête.
Masaki et son amie entreprennent donc de trouver un moyen rapide de se faire de l’argent. Une chose est sûre : elles ne vont pas coucher avec un vieux porc pour ça ! C’est peut-être ce que font pas mal de leurs copines pour mener la grande vie, mais ça, c’est hors de question. Or, les temps sont durs, et les vieux porcs n’acceptent plus de payer juste pour leur joli sourire… Et, si elles pensent trouver un pigeon à qui tenir compagnie au karaoke en échange de quelques billets, elles vont vite s’apercevoir que ledit pigeon a la ferme intention d’en avoir pour son argent : Masaki échappe de justesse à une tentative de viol. L’odieux personnage prend la fuite, sans oublier d’emporter avec lui le portefeuille de l’amie de Masaki. Cette dernière promet donc à sa camarade de trouver l’argent toute seule pour payer les deux billets de concert ; quand faut yaller…
On va s’arrêter un instant sur ce sujet, qui peut sembler incongru. Ce n’est pas le cas. Wikipedia nous apprend d’ailleurs qu’en 1996, soit à peine deux ans avant que ne naisse la série, une étude sur le sujet indiquait qu’un tiers des cas de prostitution impliquaient des adolescentes au Japon. Employer ce sujet dans le cadre de ce dorama n’est donc pas simplement un artifice scénaristique : il existe une vraie proportion de lycéennes qui monnayent leur temps libre, et parfois même tout simplement leurs faveurs. Se faire entretenir par un papy gâteau libidineux, c’est apparemment plus facile que de demander de l’argent de poche à maman… Donc quand Masaki et son amie entreprennent de se faire payer pour passer un peu de temps au karaoke avec un vieux cochon, mais en se jurant que là est leur limite, ce n’est pas spécialement surprenant.
Le problème, c’est qu’à la suite de ça, Masaki se retrouve face à un type qui est prêt à lui offrir une somme très rondelette pour passer un peu de temps dans un love hotel avec elle, et que ce concert, c’est la seule chose qui compte dans sa vie. Et puis en plus, il lui fait pitié, ce mec… Alors elle couche avec, elle en tire 5 billets, et elle peut s’acheter son ticket de concert, et finalement, c’est un peu humiliant, mais ça en valait la peine, parce que ce concert, c’est la seule chose d’à peu près excitant qui pouvait lui arriver.
Oui, le personnage de Masaki est un peu pathétique, mais le plus grave c’est sans doute que la jeune fille s’embourbe autant dans la plus banale des médiocrités, qu’il ne semble pas vraiment y avoir de moyen pour la sortir de là. La petite est désespérée, donc elle fait des choses désespérées, et le cycle continue encore et encore.
A la fin du concert, le taxi des deux filles croise la route, à un feu rouge, de celui de Keigo. Un Keigo blasé qui n’arrive même pas à être satisfait de ce concert. Et là, sans trop savoir pourquoi, Masaki sort du taxi, court sous la pluie après la voiture de Keigo, et dans un geste de désespoir un peu insensé, brandit la bannière à son nom qu’elle avait amenée pour le concert.
Cette scène est assez incroyable, d’ailleurs. Dans la voiture, Keigo regarde d’un air blasé cette petite jeune fille comme il y en a des centaines, et qui l’idolâtre vraisemblablement, et ça ne l’émeut pas plus que ça. Et Masaki, elle, on sent qu’elle a l’impression de jouer sa vie, qu’elle espère que quelque chose se passera sans savoir trop quoi, et puis… et puis rien. Il ne se passe rien. Elle rentre donc sous la pluie…
Et c’est là que Keigo, mû par on-ne-sait-quel étrange caprice, a décidé de l’intercepter. Et voyant qu’elle est trempée, il propose de la ramener chez lui, ah, nous y voilà, je me disais bien aussi.
C’est vrai que ce stade de l’histoire fait un peu… fantasme de Mary Sue. On a du mal à le croire, mais oui, la gamine quelconque va passer la nuit avec le producteur à succès. Et plus incroyable encore, en rentrant de sa tournée aux Etats-Unis, plusieurs mois après, il va la rappeler.
Sauf que Masaki, elle, elle apprend à ce moment qu’elle est séropositive…
La noirceur des personnages, leur côté dépressif, et ce thème qui se profile… je pense que maintenant vous comprenez pourquoi Kamisama, Mou Sukoshi Dake joue dans la cour des grands. Tout ce qu’il vous reste à faire, c’est donc aller découvrir cette série sur le champs.
« Sauf que Masaki, elle, elle apprend à ce moment qu’elle est séropositive… »
Cette dernière phrase, ça m’a tué… Quand on pensait que ça ne pouvais pas être plus horrible… Mais je suis de nature curieuse, alors je vais peut-être y jeter un oeil… un jour de pluie, sûrement…
J’avoue que je me suis déjà posé plusieurs fois la question de voir ce drama… En fait… Hum je ne sais pas… Je ne suis pas non plus accro aux trucs un peu dépressifs à vrai dire… Du coup, c’est sur la liste des « à voir », mais va falloir que je sois bien décidé pour le coup (ce qui peut prendre un peu beaucoup de temps)…
Tiens c’est « marrant » ça, j’ai terminé ce drama dans la nuit du 29 ^^ J’avais envie de tester quelque chose de triste et totalement dépressif. Franchement, je suis un peu déçue du résultat, sans non plus avoir passé un mauvais moment, au contraire. Oui c’est clair que ça change des j-dramas en général (en bien) mais je m’attendais à mieux. Peut-être parce que beaucoup disent que s’il y a bien un vieux drama à regarder c’est celui-là parce qu’il est super chouette. Mouais… pas forcément convaincue. Il a quelques défauts qui m’ont par moment embêtée.