En son temps, j’avais bien aimé American Dreams, et il m’est arrivé de rire devant That 70’s Show. Il ya quelques mois je vous parlais aussi de Swingtown qui est appréciable. Mais de la même façon que je suis tombée amoureuse de Three’s company, je garde une préférence pour les retours dans le passé involontaires, ces voyages qu’on fait parce qu’on regarde une vieille série, et non parce qu’on nous emmène dans un passé forcément idéalisé.
Family Ties m’a permis ce voyage et je l’ai goûté avec la même joie que je goûte d’autres vieilleries d’un autre temps : avec le plaisir de se dire qu’il y a plusieurs décennies, la série était d’actualité.
Dans les grandes lignes, disons que Family Ties est à la fois un sitcom familial typique (querelles entre enfants et conflit gentillet avec les parents sont à l’origine de la plupart des dialogues), mais que la vraie originalité de ce show, c’est sa coloration politique, ou plutôt son arc-en-ciel politique. Les parents sont des hippies sur le retour, avec de bonnes vlaeurs démocrates, progressistes, et se voulant ouverts à la diversité, alors qu’en parallèle, leurs fils Alex est un républicain engagé et fier de l’être, avide de reconnaissance sociale et désireux d’arborer un certain niveau de vie.
Note : SeriesLive nous dit que c’est également le cas de Mallory, mais cet aspect ne m’est pas apparu comme flagrant dans le pilote. Au contraire, elle semble plutôt neutre voire apolitique, a contrario de son frère Alex, comme on l’a dit, mais aussi de la petite soeur Jennifer qui m’a tout l’air d’être une révolutionnaire en culottes courtes, comme papa et maman mais avec un caractère un peu teigneux en prime.
La bonne idée c’est donc évidemment de confronter cette palette d’opinions les unes aux autres, dans un bel esprit de melting pot comme on n’oserait même pas espérer d’en voir dans une fiction française aujourd’hui (c’était un tâcle gratuit, je le reconnais), chacun devant cohabiter avec les convictions des autres.
C’est d’autant plus intelligent que les parents ne se sont pas vu octroyer le rôle de conservateur aux dents longues : comme ce sont eux les plus cools, leur défi est à la fois de faire preuve de fermeté auprès de leurs enfants (notamment les ados), mais aussi, d’être des personnages très ouverts et tolérants en toute circonstance. Donc plutôt que d’avoir les parents typiques dont l’argumentation se cantonnerait à « tu ne sortiras pas, un point c’est tout, monte dans ta chambre », on a ici des personnages qui souhaitent laisser un espace de parole et d’opinion à leurs enfants, tout en essayant de leur transmettre quelque chose. C’est ce genre de choix (ainsi qu’un très bon casting) qui font de Family Ties une série qui va au-delà des poncifs de sitcoms familiaux.
Du coup, on l’aura compris, c’est la discussion qui règne en maître dans les rapports parents/enfants, loin des âneries autoritaires, voire arbitraires, à la Ma Famille d’Abord, cet archétype du sitcom familial raté et pitoyable.
Contrairement à ce que je craignais, les références vieilles de presque deux décennies n’ont pas été trop nombreuses ni insurmontables. Du coup, Family Ties est une série quasiment intemporelle, et je suis sûre qu’elle toucherait n’importe quelle génération.
Oh Seigneur, je vais devoir regarder la suite maintenant. Pourquoi y a-t-il tant de séries intéressante et seulement 24h dans une journée ?
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Family Ties de SeriesLive.
Promesse de ladyteriki tenue, Jérôme tout honteux, lui présente ses plus sincères excuses…