Je pense qu’il y aura toujours un avant et un après The Fall. C’est bizarre parce qu’on arrive à presque 27 ans de téléphagie en se disant qu’on a déjà vu suffisamment d’images pour être plus ou moins blasée, et, en fait, non. Pour mon premier (et dernier ?) post à vocation à peu près cinématographique, je voulais donc parler de ce film qui m’a vraiment touchée au cœur. J’en ai déjà glissé un mot lorsque je vous ai brossé le parcours de Lee Pace, mais ce n’était vraiment pas assez à mon goût. Ce sont des films comme celui-ci qui me rappellent au bon sens, et me permettent de me souvenir que le cinéma ne mérite pas toujours mon plus royal mépris, simplement parce que je suis avant tout une téléphage. D’ailleurs, la télévision ne pourrait pas nous offrir The Fall.
J’expérimente donc une nouvelle forme de post, lançons-nous dans cette nouvelle aventure ensemble !
C’est quoi le nom du film ? The Fall
C’est plutôt quel genre ? Épopée initiatique.
Qui on connaît là-dedans ? Lee Pace, de Pushing Daisies. Et, en ce qui me concerne, juste lui.
Ça date de quand ? Le film a commencé à être tourné en 2004, il n’a été prêt qu’en 2006, date à laquelle il a commencé à être projeté dans divers festivals, mais il n’est sorti en salles aux States qu’en 2008. Je n’ai rien trouvé côté sortie en France.
En résumé, de quoi ça parle ? Une petite fille, Alexandria, s’est cassé un bras. Un jeune homme, Roy, s’est cassé les deux jambes. Tous deux tuent le temps dans un hôpital des années 20 en Californie.
Et ça finit comment ? Ni bien, ni mal. Mais de très belle façon quand même.
Pourquoi c’est bien ? On sait tous que la raison numéro un pour laquelle j’ai regardé ce film, c’était Lee Pace, donc ce sera de façon un peu prévisible l’une des raisons qui me l’ont fait aimer. Mais pas seulement. La petite qui joue Alexandria est par exemple très impressionnante. Et puis surtout, The Fall raconte en fait 3 histoires en une : celle de Roy et Alexandria, à l’hôpital, où se jouent pas mal de choses très dramatiques, celle du bandit masqué et de son équipe, dans des décors, wow, simplement somptueux (et ce, sans image de synthèse, peu d’effets spéciaux, que des décors naturels dans divers pays du monde, un vrai présent pour les yeux), et une troisième… une troisième histoire à demi-mots, mais sitôt qu’on donne toute son attention au film (où il se passe, quand, quelques petits détails… et évidemment son final), on s’aperçoit que cette troisième histoire est au moins aussi passionnante que les deux autres. The Fall est un film très humain, mais aussi magique, un peu morbide mais définitivement onirique, réaliste et fantaisiste, une magie de tous les instants. J’ai découvert ce film il y a environ deux mois, et je l’ai déjà regardé sept fois. Je crois que c’est assez révélateur, surtout venant de moi. C’est une telle obsession qu’un passage du film est devenu ma sonnerie de portable (moi qui met d’ordinaire toujours mon portable en vibreur… d’ailleurs j’aimerais tellement avoir plus d’appels, depuis deux mois !).
Pourquoi c’est pas bien ? Je peux concevoir qu’il y ait des passages qui rendent les choses assez indigestes. Dans ce flou artistique qui domine (parce que les lignes entre les trois différentes histoires se brouillent, la plupart du temps à dessein), on ne sait plus où donner de la tête ; bizarrement, d’un autre côté, il y a certaines longueurs dues au fait qu’on regarde avant tout Roy et Alexandria évoluer ensemble, tisser quelque chose, le but étant de ne pas juste montrer que Roy utilise Alexandria, mais que c’est plus ambigu, et pour l’ambigu, il faut du temps. Et surtout, stylistiquement, il y a quelques lourdeurs, comme cette étrange façon de mettre du ralenti là où on n’en avait pas nécessairement besoin (appelez ça l’héritage Matrix si vous le voulez, ou juste un peu de masturbation de réalisateur, on parle du mec dont le premier film était The Cell, quand même). Et puis évidemment, les habitués des blockbusters efficaces en seront pour leurs frais, les choses y sont loin d’être aussi lisses, oscillant entre conte fantastique pour enfant (parfois un peu linéaire) et scènes parfois assez dures (en général quand on commençait à se détendre), bref, je le sens, ça ne plaira pas à tout le monde.
Ah, les joies du cinéma ! Souvent, quand je regarde un film, j’imagine ce qu’il a fallu faire pour aboutir à ce résultat. Ici, je note surtout qu’une gamine de, quoi, sept ans, a dû embrasser Lee Pace, que plusieurs acteurs ont dû nager avec un éléphant, et que tout ce petit monde s’est baladé en Inde, en Espagne et probablement d’autres pays sublissimes. Je n’ai pas encore décidé de quoi j’étais la plus jalouse.
La réplique qui tue : Alexandria à Roy qui fait subir mille tortures à ses bandits imaginaires, vers la fin du film (c’est pas un spoiler si même la bande annonce du film en fait mention !) : « You’re making that up ». Une réplique simplement magique dans ce contexte !
La scène qui tue : Je veux vraiment vous offrir un extrait du film, parce que selon moi, on ne peut jamais être convaincu par le simple usage de l’écrit quand le résultat est en images et en musique. Ce n’est pas pour rien que dans ce blog, je vous propose souvent plus que mes simples mots pour vous donner envie d’être curieux ! Mais d’un autre côté, le choix est rude, car entre les scènes visuellement sublimes mais pas nécessairement très attrayantes sur les autres aspects, les autres plus intimistes mais pas forcément compréhensibles hors-contexte, et celles que j’adore juste par goût personnel maintenant que je connais le film sur le bout des doigts… non, vraiment, c’est pas gagné de choisir. J’ai donc opté pour cette scène où, ayant été attirés dans un piège par un prêtre, les bandits sont attachés en plein désert en attendant la mort. Apparaît alors, pour la première fois, l’avatar d’Alexandria dans l’histoire, profitant que Roy est en train de sombrer suite à l’absorption massive de morphine pour s’arroger le rôle de la fille du bandit masqué, et le sauver par la même occasion d’une mort certaine. On ressent la désorientation du bandit masqué, le soleil de plomb et surtout on tombe sous le charme d’Alexandria, si ce n’était encore fait.
Une note ?
5 cagoules sur 5, ça semble même un minimum à mes yeux. Après, je ne démens pas être devenue totalement partiale sur le sujet…
Bilan : The Fall est un film superbe, vous y découvrirez un univers esthétiquement impressionnant, une histoire pas absolument philosophique, mais en tous cas particulièrement belle et envoûtante, deux personnages (et acteurs) d’une symbiose épatante, et évidemment, le plaisir de retrouver Lee Pace dans, en fait, deux rôles, tous deux très différents de la prestation que vous lui connaissez certainement dans Pushing Daisies. Je vous obligerais bien à le regarder, mais je ne peux pas. Par contre, je peux vous encourager de toutes mes forces. C’est l’affaire d’un cagoulage de deux ou trois heures, et ensuite vous verrez les choses autrement.
Pour être tout-à-fait sincère, je n’estimerai que ce post n’aura eu du succès que si vous répondez sur la forme de ce post comme sur le fond, ce qui implique que j’espère vivement qu’au moins l’un d’entre vous regardera le film. Je sais, j’en demande beaucoup. Mais sinon à quoi ça sert ?
Bon ça y est, je l’ai vu.
Dire qu’il y a un avant et un après The Fall, je n’irai pas jusque là personnellement. Mais c’est peut-être parce qu’en plus d’être téléphage (je dirais même avant d’être téléphage, chronologiquement parlant), je suis cinéphile. Et donc même si j’ai beaucoup aimé, j’ai vu plus boulversant (et de plus, le boulversement est très subjectif ).
Déjà le film commence très bien, à peine 4 secondes et là que vois-je ? David Fincher et Spike Jonze nous présentent ce film !!! Mais il fallait commencer par là ma chère lady Deux bons points, ça commence bien (parce que le coup du réalisateur de The Cell j’ai eu un peu peur…). L’intro en noir et blanc est superbe (faut pas me prendre par les sentiments avec la 7ème symphonie de Beethoven, c’est pas gentil, après je suis de parti pris…). Visuellement, le film est superbe il n’y a rien à dire, on en prend plein les yeux, pour le coup ça doit être encore plus impressionnant au cinéma. Après oui, il y a des longueurs mais pas tant que ça finalement. J’aime bien les histoires tordues donc les histoires emmêlées ne m’ont pas dérangé, au contraire. J’ai toujours trouvé que Lee Pace avait un petit côté très théâtral dans son jeu mais finalement ça colle plutôt bien ici (comme dans Pushing Daisies d’ailleurs). Bref, pour faire court (je ne vais pas faire un commentaire d’une page non plus, faut laisser de la place pour les autres), c’est un beau film mais si on se laisse volontiers bercer par l’univers coloré et onirique du film, je n’en resors pas chamboulée.
Sur la forme de ton post, c’est efficace, peut-être que tu pourrais ajouter une catégorie genre (puisque ladytelephagy est un blog de téléphage) si vous avez aimé telle ou telle série vous aimerez (c’est juste pour essayer de faire un lien scénaristique avec les séries autre que les acteurs).
Ah et concernant la petite qui embrasse Lee Pace, dans le même genre je me souviens qu’à l’époque d’Entretien avec un vampire, j’avais maudit Kirsten Dunst…
PS : Si tu veux des pistes cinématographiques pour te réconcilier avec le cinéma, fais -moi signe
freescully, et l’espoir renaît.
Comme je l’ai dit, je pense que la télé ne pourrait justement pas nous fournir un The Fall, donc j’y ai pensé, mais dans ce cas précis, non. D’un autre côté, je confesse que quand je choisis mes films (n’étant pas cinéphile et donc encore moins cinéphage), je pense qu’instinctivement, je cherche à regarder quelque chose de totalement différent de ce que je trouverais dans des séries, justement. Je vais essayer de creuser l’idée mais je pense que c’est un tantinet incompatible avec ma « méthodologie ».
Sur le reste je trouve que justement, Lee Pace est théâtral dans son rôle du Bandit Masqué, mais moins dans son rôle de Roy le cascadeur, où il est plus sombre, plus nuancé. D’une façon générale, c’est un garçon qui se destinait avant tout à la scène, cela dit, mais il sait être très subtil dans son jeu quand l’occasion s’en présente. Je vous parlerai peut-être de Soldier’s Girl, tiens…