Seule et bien accompagnée

30 novembre 2008 à 22:59

Il y a trois mois, j’ai rencontré quelqu’un d’assez différent de mes connaissances habituelles. Si nous nous étions rencontrées au lycée, nous ne nous serions probablement pas adressé la parole, d’ailleurs. Trop différentes. Elle, du genre fêtarde, moi, du genre… moi. A l’époque les filles de nos genres ne se fréquentaient pas trop.
Mais dans les circonstances où nous nous sommes rencontrées, bizarrement ce sont nos rares points en commun qui nous ont rapprochées : notre cynisme. Et elle, étant celle qu’elle est, on s’est mises à se voir souvent.

Très.

Chaque fois qu’elle m’appelle, c’est pour faire quelque chose. Chaque fois. Aller à une expo, un salon, au resto, boire un verre (enfin, non, jamais un seul…), sortir. Une fois elle m’a appelée à cause d’un jeu video qu’elle acheté pendant que nous faisions du shopping ensemble, se jurant de ne pas y jouer plus de 30mn et donc me demandant d’aller chercvher la soluce pour elle sur internet.
Sinon, c’est pour faire quelque chose.

Les premières fois c’était marrant. On ne se connaissait pas bien, donc on gardait une certaine distance. Elle avait au départ proposé l’idée d’un resto par mois, et j’aimais bien ça : on se fait une bouffe et, le reste du temps, on s’appelle ou on s’envoie des mails. Parfait pour moi.
Ca me laissait du temps bien à moi, pour mes projets persos. J’ai vraiment, vraiment besoin d’avoir mes deux jours de weekend bien à moi, tranquille, dans le calme, un peu de musique, mes petites affaires… puis retourner affronter la mégère qui me tient lieu de collègue le lendemain et avoir mon sourire professionnel pendant une semaine, parce qu’il est hors de question que je fasse la gueule même si parfois j’en ai ras-le-bol. C’est important pour moi de pouvoir laisser mes états d’âme à la maison quand je vais au travail, et pour ça, j’ai besoin de me ressourcer le weekend.
Sauf qu’on n’a jamais respecté ce deal d’une fois par mois. Et le pire c’est qu’elle est de bonne compagnie, et que plus le temps passe plus on parle de choses et on devient proches, et on s’amuse bien, mais dés que je la vois deux fois dans la même semaine, je suis en overdose.

Donc voilà mon cas de conscience : comment garder la distance qui m’est nécessaire en ces temps qui me sont nerveusement un peu difficiles, si je dois sans arrêt gérer les envies de sortie de cette nouvelle connaissance ? C’est difficile de lui expliquer que, deux fois, c’est beaucoup pour moi. Que me trimballer dans un salon le weekend, ce n’est pas ma conception du retour au calme nécessaire entre deux semaines de boulot. Et que quand je vois trop les gens, je ne prends plus plaisir à les voir.

Tenez, ma frangine… on se voit une fois de temps en temps (on n’a pas convenu d’une fois par mois parce que, bon, on n’y a pas pensé, mais grosso modo c’est à ça qu’on aboutit), et c’est très bien. On s’appelle. On s’envoie un ou deux mails. Et puis on se fait un aprem ensemble une fois, et c’est très bien.
Chacune a sa vie, chacune peut gérer ses préoccupations sans être étouffée.

Le problème en ce moment, c’est que je voudrais être seule ET bien accompagnée.

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1 commentaire

  1. Jef (20six) dit :

    si tous les cyniques avaient autant de finesse qu’elle et toi, on vivrait sur une agréable planète

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