Sa Majesté des Hae

30 novembre 2008 à 0:06

En toute discrétion, mais non sans une certaine indignation, des voix s’élèvent çà et là par mail pour s’indigner contre le manque de vitalité de cette rubrique, Dorama Chick, que j’ai décidé de dédier aux fictions nippones. D’un côté, c’est mérité, puisque ça fait des mois que je n’y ai pas touché. Mais d’un autre côté, pour ma défense, dans l’intervalle, je vous ai quand même parlé de séries d’origine française (Flander’s Company), britannique (Benidorm), et même indienne (Arslaan), preuve que je ne reste pas non plus obstinément américano-centrée : je fais des efforts.
Mais j’admets bien volontiers que Dorama Chick a été un peu délaissée, aussi vais-je mettre un terme à cette période de disette avec un nouveau post !

Aujourd’hui, on va donc parler d’une série nippone qui n’est ni une comédie romantique, ni une comédie tout court, et ce n’est même pas un dorama axé sur une profession non plus (vous savez, ces dorama comme Aya Ueto en a le secret : hôtesse de l’air dans Attention Please, avocate dans Hokaben… elle nous aura probablement tout fait ; sauf actrice, diront les langues de vipères). Oui, de telles séries existent au Japon aussi, et je me fait forte de vous en présenter une aujourd’hui : Bokura no Yuuki.
Ah oui ya quand même juste un petit détail, un léger inconvénient, une défaut mineur, une clause en petits caractères, c’est que la série a plus de 10 ans, quand même.

Que se passe-t-il lorsque des enfants se retrouvent seuls sur une île déserte ? William Golding a déjà répondu à ça. Nous allons plutôt nous préoccuper de savoir ce qui se passe lorsque des enfants se retrouvent seuls dans une ville japonaise déserte, ok ?

C’est en effet le postulat de départ de Bokura no Yuuki, dont j’ai découvert le pilote il y a quelques semaines. Je vous avoue que c’est justement ça qui m’a attirée vers cette série : changer un peu des comédies et autres teen shows habituels, et s’essayer au dramatique, voire au thriller.

Et en l’occurence, Bokura no Yuuki est plutôt bon à ce petit jeu de guerre des nerfs, où tout commence quand un jeune lycéen nommé Takeru apprend qu’un important séisme a eu lieu à plusieurs kilomètres de chez lui, où réside un être cher. Il entreprend donc d’emprunter son vélo pour aller voir lui-même si l’être cher en question va bien, même si, rappelons-le, il y a eu un important séisme (il est un peu buté, Takeru, dans son genre).
Chemin faisant, il rencontre Yamoto (qui roule aussi à vélo… les Japonais ne partagent pas notre sens aiguisé du jeu de mot à la Patrick Sébastien), un étudiant lui aussi, qui a décidé d’aller aussi sur les lieux du séisme pour prêter main forte bénévolement aux secours. Le gentil petit.

Le pilote se divise en fait en deux parties.
L’une, un peu taquine et cocasse, avec un côté road movie, est de compagnie correcte : on y sourit une fois ou deux, et on laisse les deux personnages principaux s’installer dans leur fonction, c’est le rôle de cette première phase qui nous introduit à Bokura no Yuuki sans faire avancer l’histoire d’un milimètre. Car tandis que nous passons beaucoup de temps en compagnie de Takeru et Yamoto, justement, le mystère reste entier : on n’apprend pas grand’chose sur ce satané séisme, un séisme d’autant plus étrange que personne n’a le droit d’approcher son épicentre, et que l’armée a même été mobilisée pour s’assurer que les civils n’approchent pas. Bon, tous ceux qui ont vu X-Files auront compris que c’est louche…!
L’autre, plus sombre, dénuée de comédie ou presque, avec un côté post-apocalyptique, commence lorsque nos deux lascars entrent dans les murs de la ville sinistrée, pour s’apercevoir… Je vous le dis ? Eh bien, que tous les adultes ont disparu de la ville. Et que seuls les enfants sont encore sur place, maintenus en quarantaine par l’armée.

J’ai beau adorer Orange Days, chialer comme un bébé devant 1 Rittoru no Namida ou me régaler devant Lunch no Joou (trois dorama dont il faudrait que je vous parle, quand même, un jour, zut à la fin), je dois dire que je suis ravie d’avoir trouvé un dorama qui ne se gène pas ou si peu pour être sombre et angoissant, et s’engager dans une voie un peu différente de l’ordinaire. J’irai même jusqu’à dire que, même si c’est loin d’être la série du siècle, je la recommanderais volontiers aux non-initiés en matière de fiction nippone, car elle est plus proche des fictions occidentales que la plupart des autres citées précédemment.

Evidemment, Bokura no Yuuki est un peu inégale, et l’interprétation des deux personnages principaux (tous les deux étant interprétés par ceux qui sont en fait d’ordinaire des chanteurs à minettes, les KinKi Kids, et dont le talent d’acteur est à prendre en gardant cette donnée à l’esprit) est un peu rigide et parfois convenue, mais les efforts déployés pour instaurer une ambiance angoissante restent très louables.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

1 commentaire

  1. Nakayomi dit :

    Le pitch me fait un peu penser à Long Love Letter, avec une version un peu différente (ou alors un mix entre Long Love Letter et Jeremiah en fait)… En tout cas, c’est assez intrigant et ça pourrait être sympa… J’vais voir si je peux faire quelque chose tiens…

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