Patrons Invisibles, c’est le nom de la rubrique que je voulais consacrer aux conseillers qu’on ne voit jamais. Mais comme on ne les voit jamais…
Par contre, étrangement, on voit pas mal les conseillers des autres services.
Ce qui n’est pas étranger à la présence de la panière glucidique dans notre bureau, pour tout vous dire.
Ce midi, quand je suis arrivée, c’était un peu la folie. En plus, Blondie a entrepris de déjeuner dans son bureau (ô joie), donc je suis restée dans mon coin sans me faire remarquer, studieuse et bien appliquée.
Et puis, quand elle a filé chaparder une cannette de Cocu Colu dans le frigo des patrons, j’ai vite fait ajouté un sac plein de fraises Tugudu dans la panières – ma contribution hebdomadaire.
Je préfère faire ça à l’abris des regards : depuis la gueulante de la semaine dernière, je me dis que le faire de façon trop ostensible pourrait être interprété comme une tentative de léchage de bottes, voire même comme une provocation (Blondie l’a bien mal pris quand je lui ai fait des compliments sur sa ligne alors, bon, la prudence est de mise maintenant). D’un autre côté, ne pas contribuer alors que, comme tout le monde, il m’arrive de piocher dedans (quoique, cette semaine, si je l’avais fait j’aurais tout rendu aussi sec, mais c’est une autre affaire), ce serait encore pire.
Donc je complète la panière dans l’ombre, mais tout de même.
L’un des conseillers voisins nous rend visite tout-à-l’heure, et pioche dans mes fraises Tugudu qui débordent de la panière. A pleine poignée. Et dit « ah je n’achète pas des bonbons pour la panière pour rien ! ».
Là-dessus Blondie ricane : « ah, vous avez vu comment il est ? Il achète des trucs mais c’est lui qui mange tout ! »
Ok, mon sac de bouteilles de Cocu Colu acidulées que je gardais pour la semaine prochaine, je le verse dans la panière devant témoins, la prochaine fois.
C’est ça de bosser avec des hommes politiques. On n’a jamais le crédit de ses bonnes oeuvres.