Et dire que ce n’est même pas encore Noël… pourtant voilà déjà un troisième post La preuve par trois en l’espace de trois jours (soit quatre en une semaine, mais on ne fait pas les comptes, n’est-ce pas ?).
C’est-à-dire aussi que, cette fois, je suis retombée sur une vieille pelote de laine, et je n’ai pas su résister. Starved fait partie de ces séries un peu trash que j’affectionne, justement parce que c’est un peu malsain (un peu ?!), pas forcément appréciable par tous mais définitivement couillu, et puis les acteurs sont bons (et je ne dis pas ça juste parce qu’Eric Schaeffer était dans Century City, ou si peu).
Je vous emmène dans un monde complètement pervers, où la nourriture y occupe une place démesurée… alors, c’est un conseil d’amie, ne mangez pas pendant la lecture de ce qui suit. Et encore moins une fois que vous aurez cliqué où vous savez.
Je n’ai pas de troubles alimentaires (enfin, euh… je ne crois pas ?!) mais je trouve qu’on compatit instantanément avec Sam dés la scène d’intro, où on peut voir ce pauvre bougre être complètement obsédé par son poids et sa silhouette. C’est la première chose à laquelle il pense au réveil et ça ne le quitte pas de toute la journée. Cette relation d’amour-haine avec la bouffe, qui conditionne tout ce qu’il fait (y compris son aventure avec la jolie Sarah), c’est hyper prenant. On y croit à fond ! C’est ptet aussi parce que le téléphage est un addict dans son genre, c’est vrai… mais ça fonctionne complètement. Et entre cynisme blasé et inquiète obsession, Eric Schaeffer nous permet de vraiment nous immerger dans ce monde complètement vicieux… en même temps il sait de quoi il parle, vous me direz.
Et n’allez pas dire que je ne vous avais pas prévenus ! Qu’on sache bien de quoi on parle : en soi, Starved n’est pas ce qu’on pourrait appeler une série « choc », elle n’est pas faite pour entrer dans la surenchère. On n’est pas dans la démonstration à coups de gourdin. En résumé, ce n’est pas une série de Ryan Murphy, c’est ça que je veux dire. Mais en même temps, la série ne se prive pas de quelques petites scènes un peu dures… à avaler, surtout si ça peut montrer l’absurdité de ces maladies alimentaires ; et on en a la preuve dés le pilote avec une exploration assez détaillée des moeurs alimentaires de chacun des personnages, comme dans la capture ci-dessus. Tout ça sans jamais vraiment s’éloigner d’une forme de comédie très pince sans rire, qui fonctionne à fond sur moi, je dois dire. Parce que franchement, le flic qui verbalise le livreur chinois en situation irrégulière juste pour lui confisquer son paquet de bouffe, c’est déjà énorme, mais après… nan, je n’en dis pas plus. Le charme et l’impact de Starved, c’est de se laisser surprendre par l’ampleur des dégâts chez les quatre protagonistes. Au juste, je ne sais pas lequel est le plus atteint, en fait !
Ce groupe de parole, c’est tout un poème ! D’ordinaire, ce genre de groupes, c’est plutôt un endroit où on s’épaule les uns les autres. On imagine bien les réunions des AA (sinon il y a toujours Rude Awakening… oui, quand même, j’étais obligée de citer Rude Awakening dans un pareil post !) avec les gens qui viennent dire qu’ils ont tenu le coup, ou qu’ils ont besoin d’aide, ou que c’est la faute de leur maman qui a jeté leur nounours à la poubelle quand ils avaient trois ans, ou je ne sais pas quoi. Eh bien là pas du tout, quand la fine équipe vient à ces réunions, c’est juste pour se flageller, se faire traiter de tous les noms, et se faire invectiver par la psy. Et vous pensez que ça marche ? Je ne suis pas convaincue… La psy, en plus, est un véritable régal. Je ne sais pas où ils ont été la pêcher, celle-là, mais elle est parfaite de bout en bout.
« It’s not OK ! ».
Bon, vous êtes prévenus, je ne vous propose pas une comédie familiale, aujourd’hui, c’est le moins qu’on puisse dire. A ne pas mettre devant toutes les paires d’yeux… Mais d’un autre côté c’est vraiment une série comme je les aime, avec à la fois humour grinçant, pitch complètement hors-normes, personnages impossibles à aimer ni détester, et bien-sûr un certain goût de la prise de risque (à défaut de prise de poids). Pas étonnant avec un pitch pareil que Starved ait fait râler les râleurs avant même d’être diffusée (le sujet est sensible, mais c’est aussi ça qui fait la valeur de cette série, non ?). Et donc pas très étonnant que ce bijou dégueulasse n’ait pas duré bien longtemps.
Bon, que dire d’autre…? A table ?
Je ne connaissais pas, ça a l’air génial ! (Et je commençais à me faire du soucis, ça faisait longtemps que tu n’avais pas cité Rude Awakening… )
La photo de la psy me fait penser à Steve Pemberton dans le rôle de Pauline Campbell-Jones dans l’excellente série britannique The League of Gentlemen…
Perso, je compte bien encore manger dans les jours à venir, donc je crois que je vais passer mon tour, hein… Faut pas m’en vouloir (en plus, ma crêpe frangipane de ce soir faite maison était très bonne, je voudrais pas faire comme le perso de la 2ème capture).
J’ai regardé le pilote, et c’est vrai que c’est quand même plutôt dérangeant comme série, l’ambiance est vraiment spéciale. Dommage que ça n’ait pas duré, cela dit. Ca paraît prometteur.