Aaaaaah, ça nous manquait ! Une flemmarde, une vraie ! J’ai bien cru que j’avais atterri dans le privé ! (ouh le vilain cliché… mais j’ai le droit maintenant que je suis quasiment fonctionnaire aussi)
Premier portrait de cette nouvelle ère : Prunille.
Prunille a un prénom fruité, sucré… pour assortir à son parfum. En fait c’est un prénom d’emprunt mais Prunille trouve ça hyper cool d’avoir un nom qui se mange en dessert. C’est vrai que quand on voit son vrai prénom…
Prunille est arrivée dans le service en même temps que moi, sauf qu’elle bénéficie du statut de conseillère qui veut dire, grosso-modo, qu’elle doit bosser d’arrache-pied environ 15h par jour et qu’elle est corvéable à merci le weekend. Bon en pratique, ça ne vaut que pour les autres conseillers (autrement dit mes patrons), parce qu’il arrive qu’elle décide de travailler de chez elle toute une journée… c’est ça, ouais…
Prunille connaît le patron de mes patrons, Monsieur Boléro, personnellement, et c’est grâce à lui qu’elle a eu le poste. Techniquement elle devrait en référer au conseiller principal du service, mais en vrai elle papote directement avec Monsieur Boléro. Et, non, ça n’a rien à voir avec le fait qu’elle entre dans du 36…
Prunille a passé ses deux premières semaines à nous dire qu’elle voulait être abonnée à la presse. Normal, faut se tenir informée quand on occupe un poste important. Juste un truc : ses publications à elle, c’est Paris Match et Gala. Tant mieux, il restera plus d’exemplaires du Monde pour les autres conseillers…
Prunille s’est réveillée au bout de trois/quatre semaines, pour dire qu’il FALLAIT qu’elle soit présente à toutes les réunions du service. Sauf que les réunions commencent tôt le matin et finissent tard, et bizarrement à ce moment-là elle a toujours des réunions à l’extérieur…
Prunille, on ne sait pas trop ce qu’elle a fait les deux premiers mois. Pour tout dire Blondie n’avait même pas le droit d’ajouter des rendez-vous sur son agenda. Et puis la semaine dernière, on s’est fait livrer du mobilier pour redécorer le hall d’entrée et on a compris…
Prunille, les seuls rendez-vous qu’elle nous demande de caler, c’est avec des femmes journalistes dans des petits restos super sympas… thailandais notamment, on y fait les meilleures réunions de travail…
Prunille, quand elle repère quelqu’un qu’elle connaît, elle commence par lui expliquer que hein, t’as vu où je travaille, dis, t’as vu ? Dis-le à Machin aussi, il doit pas le savoir. Et à l’instant, son interlocuteur lui a répondu avec un petit rire : « mais tout le monde sait où tu travailles »…
Prunille, parfois quand même, elle passe des appels. Elle parle fort pour qu’on voit bien qu’elle est très occupée. Parfois même elle s’énerve. C’est vrai ça, merde, si on ne peut plus compter sur son garagiste…
Prunille, elle ne reçoit pas de courrier, n’a jamais besoin de nous donner quoi que ce soit à faire, mais elle est toujours overoccupée. Ah si, pardon, elle a reçu un devis de son garagiste aujourd’hui. Bon, au moins ça s’arrange…
Ah Prunille ! Heureusement qu’elle n’est pas fonctionnaire ! Ca nous donnerait une sale réputation ça encore !