Avant que nous ne soyons brutalement séparés par ma déconnexion, nous avions pu évoquer Invasion Planète Terre à l’occasion du jeu des génériques. Un timide (encore lui, toujours le même) m’a fait savoir qu’il était curieux de voir le pilote, et me voici donc de retour avec un post La preuve par trois pour… eh bien, faire ce que font les posts La preuve par trois, évidemment.
Mais d’abord, un peu d’histoire : lorsque j’ai découvert Invasion Planète Terre, j’ignorais qui était Gene Roddenberry, je ne savais rien de Star Trek, et j’étais peu encline à la science-fiction. Pour moi la SF, c’était SPACE 2063… bon, plus une série de guerre que de SF pure, donc. Tiens d’ailleurs, qui parmi vous n’a jamais vu SPACE 2063 ? Levez la main, je ferai peut-être quelque chose pour vous.
Bref tout était à faire, mais à ma décharge, j’avais quelque chose comme 17 ans.
Je suis tombée sur la fin d’un épisode, en clair le midi sur Canal+, et Invasion Planète Terre m’a alors frappée pour son côté… politique. Les manigances du Synode me fascinaient bien plus que les skrills et autres vaisseaux inter-dimensionnels. Mais c’est là que le germe de la téléphagie, probablement dormant depuis les années où je suivais chaque samedi les aventures de Mac Gyver (pour ma défense, là j’avais 10 ans), s’est réveillé… faisant de moi une sorte de Cylon de la télévision. J’ai commencé à tout enregistrer, à tout regarder, tout décortiquer, me repasser certaines scènes intéressantes et même à essayer de transcrire les épisodes. Dans les mois qui ont suivi, j’ai acheté le coffret de la première partie de la première saison (je n’avais pourtant pas d’argent de poche), je me suis abonnée au fanclub, j’ai entamé deux fanfictions (dont une parodique), bref, lâchage complet.
Alors Invasion Planète Terre, même si aujourd’hui, je ne la regarde plus de la même façon, ça reste un classique (on va pas dire culte, pas vrai ?). Je vous prie donc de prendre ce post avec le plus grand respect, ce sont les reliques de mon adolescence que je vous offre aujourd’hui. Ca ne fait jamais que 10 ans, dans le fond.
Je crois que ma passion pour le violet vient de cette époque-là. Tout dit, en permanence, « violet ». Evidemment la série n’est pas ultra-lookée avec des filtres de couleur à la CSI, et on s’autorise lorsque nécessaire d’autres couleurs (notamment dans l’une de mes scènes préférées de ce pilote dont je parlerai plus bas), mais ça reste une série violette, quoi. Vous avez vu les intérieurs des Taelons ? Bon, quand même.
Cette parenthèse ayant été faite, il faut quand même dire que la différence entre VF et VO est ici très frappante. Da’an est interprété(e) par une femme, mais doublé(e) par un homme. Le travail sur la voix est donc très impressionnant en VO, moins ambigu en VF. Mais dans les deux cas, Da’an évoque la douceur, le calme, la sérénité… et j’avoue que moi-même, je suis tombée dans le panneau la première fois, et n’ai pas saisi à quel point Da’an était trop gentil pour être honnête. Plus tard dans la série, à l’arrivée de Zo’or, consacré vilain méchant officiel, Da’an gagnera encore plus en ambiguité, devenant le gentil Taelon avec des intentions incompréhensibles et des gestes parfois manipulateurs… un bon personnage, jusqu’à ce que tout foute le camps en saison 2,5/3. Quelque chose d’hélas récurrent dans cette série.
Une série avec un héros marié ? Nan mais ça va pas la tête, tu y as vraiment cru, ma jolie ? Eh bah bien fait !
Toute jalousie mise à part, la mort de Kate est un excellent élément dans ce pilote. Autour de lui, s’articulent tous les ingrédients qui feront de Boone un personnage tiraillé par les évènements. Rappelons d’abord que Boone a décliné l’offre d’emploi de Da’an au prétexte que lui et sa femme voulait fonder une famille… et pouf, a plus femme ! Ca tombe quand même drôlement bien. Donc Boone entreprend de bosser pour Da’an et donc la Résistance lui main le grappin dessus… et le sieur devient agent double, au prix de quelques souffrances physiques en prime ; voilà comment le sacrifice du doux agneau blond va conditionner les tribulations de Boone… Tout ça pour dire : les blondes ça n’attire vraiment que des emmerdes.
C’est pas violet, mais c’est résolument ma scène préférée de ce pilote. Touchante, et en même temps très révélatrice sur la personnalité de Boone. Qu’on peut aussi reluquer à loisir, comme le monde est bien fait, dans cette scène esthétique.
Après avoir rappelé à Marquette qu’il n’est dupe de rien, et que son travail d’agent double est avant tout un travail d’agent triple puisqu’il est bien décidé à discerner la vérité, sans servir totalement ceux qui pourraient lui mentir, qu’ils soient Taelons ou Résistants, Boone se recueille sur la tombe de son épouse… puis s’éloigne d’un air décidé et résigné. Boone, comment vous dire ? C’est ze héros. C’est donc normal qu’il reste, aux yeux de tous, le vrai personnage central de la série, même en n’ayant en fait été présent qu’un peu plus d’une saison.
Message personnel : si tu ressembles à Kevin Kilner et que tu es célibataire, tu m’intéresses.
Dans ce post nostalgique, je dois bien avouer que je n’ai pas réussi à prendre du recul. Je n’avais plus vu ce pilote depuis un ou deux ans, mais je l’avais regardé tant de fois avant, que je pense ne plus être capable de le considérer avec objectivité. Est-ce un bon épisode ? Pour la série, résolument. Dans l’absolu, c’est plus difficile à dire. La production est léchée, mais probablement imparfaite. Tous les acteurs n’ont pas le même niveau (on notera aussi l’absence tragique d’Augur dans ce pilote). Globalement tout n’a pas forcément bien vieilli.
Mais Invasion Planète Terre, ça reste Invasion Planète Terre. Forever.
Ce qui explique qu’il y ait plus d’endroits où cliquer que d’habitude, dans ce post…
Moi, je lève ma petite mimine, je n’ai jamais vu Space 2063 !!! Mais il faut dire que j’ai de sérieuses lacunes en matière de séries SF. Ce n’est pas le genre que je préfère de premier abord donc, je botte souvent en touche devant la possibilité de regarder un épisode de série SF… Tu conseillerais quoi à une réfractaire au genre pour commencer ?
*lève la main timidement*