Mon petit doigt me dit que ça va faire des heureux… Me voilà avec un post sur Roseanne pour vous, les petits loups, et j’espère que ça vous fera plaisir qu’il soit dans cette rubrique (parce que vous avez tous compris l’intérêt pour vous de cette rubrique, s’pas ?). Alors que la semaine prochaine sort un coffret regroupant les trois premières saisons de la série (vu que ma soeur n’a pas l’air décidée à me rendre la 1e saison que je lui ai prêtée, je pense que je vais me résoudre à faire l’acquisition de ce coffret), je me dis que ça ne peut qu’être le bon moment. Parés ? Go !
Certains diront que la voix de Roseanne est irritante. Moi je préfère dire qu’elle est… bien à elle. C’est un peu comme écouter Fran Drescher en VO, faut savoir à quoi on s’expose mais d’un autre côté ça fait totalement partie du personnage. On sent dés cette première interaction entre Roseanne et Dan qu’on a affaire à un couple qui se pratique vraiment ; dans le sens où ils partagent une même routine, ils se connaissent par coeur… mais ont une façon bien à eux de faire tenir tout ça quand même. Les scènes (et elles sont longues pour qu’on en profite bien) où ils sont seuls à l’écran sont de la holte-voltige, en ce sens, et le plus important, c’est qu’elles sont impeccablement écrites.
Dans combien de séries comiques avez-vous eu droit à des propos si tranchants et engagés ? Roseanne est un personnage brut de décoffrage ; ce n’est pas forcément une héroïne dont on tombe amoureux, mais elle a l’immense avantage d’être bien plus qu’une poupée de chiffons. On sent par exemple dans cette scène l’héritage du stand up, dont Roseanne Barr est issue, et le propos rageur et engagé, terriblement féministe (au sens le plus américain du terme), est l’une des choses qui sont saisissantes dans ce premier épisode : on vous fera rire, oui, mais on vous fera aussi réfléchir. Tant de sitcoms avec de l’eau dans la tête, juste pour rire bêtement (I’m looking at you, Wayans !) ! Mais heureusement, il y a Roseanne, Roseanne avec ses tripes, sa langue pas dans la poche, et ses textes enragés. Mon Dieu que c’est bon, on en mangerait (mais sans miettes de pain grillé dessus) ! Alors effectivement, Roseanne, ce n’est pas la série qui brille par la multiplicité de ses décors. Le pilote se déroule presqu’intégralement dans la cuisine des Conner, par exemple. Mais ce qu’elle n’a pas en tape à l’oeil, la série l’a, amplement, dans sa qualité d’écriture, oui je vais insister à ce sujet parce que c’est palpable, Roseanne est un sitcom très écrit. Il ne s’agit pas de faire du gag facile, il ne s’agit pas de jouer bêtement avec des gimmicks, il ne s’agit pas de se contenter de quelques phrases bien senties. Roseanne touche quelque chose, parce qu’elle décrit un couple très réaliste, une floppée de marmots turbulents et des situations, notamment sur le plan économiques, d’une grande vérité.
Roseanne, c’est le pragmatisme fait femme. Fait sitcom, devrais-je dire. Pas de romantisme malvenu, pas de jolie théorie ou de morale, non, on a les pieds bien ancrés en terre, et… et ça pue, parfois, faut bien le dire. L’argent manque, le travail et les responsabilités familiales prennent tout le temps, les frustrations sont multiples… En fait, vous savez, avec tous les trucs qu’on voit en ce moment aux infos, tout ça, je me dis qu’on n’est pas loin d’avoir besoin de rire de choses comme Roseanne. Rire de ce qui n’est pas drôle, du quotidien qui bouffe tout, de l’argent qu’on ne voit jamais vraiment alors qu’on se donne tant de mal à le gagner, des gens qui ne comprennent rien à rien, du partage des tâches, des enfants qui sont insupportables… Rire de tout ça, sans se mentir, mais sans dramatiser, et continuer cette drôle de vie aux côtés de ceux qu’on aime, même quand ils nous tapent sur les nerfs…
Vous l’aurez compris, pour moi Roseanne est résolument une série à part. Non, on n’en fait plus des comme ça ! C’est familial, mais pour une fois, familial ne veut pas dire gentillet… Pour plus de détails, n’hésitez pas à cliquer, hop ! Ici… vous verrez d’autres réflexions que m’avaient inspiré cet épisode et le suivant.
Qui sera le premier à prononcer le mot « Clooney » avec des étoiles dans les yeux en commentaire ?
Une très grande série : intelligente, anticonformiste et vraiment drôle !
Les thèmes de la famille, du chômage et de la mort y sont abordés de façon directe et celle-ci nous offre une galerie de personnages intéressants, pittoresques et attachants, loin des stéréotypes.
La scène du premier épisode de Sarah Chalke en Becky, dans laquelle la famille regarde le premier épisode de MA SORCIERE BIEN AIMEE avec le nouveau Jean-Pierre est savoureuse…
Malheureusement, la 7ème saison montre des signes de faiblesse et d’après ce que j’ai pu lire sur les 2 dernières années de production, ce n’est peut-être pas plus mal qu’aucune chaîne française n’ait songé à programmer celles-ci…
Puisque tu parles de Clooney, sa tante Rosemary était géniale dans le rôle de la grand-mère de Roseanne Conner !
Je n’ai hélas pas des souvenirs aussi précis que les tiens, mais j’y travaille ! Roseanne partage apparemment (pareil que toi, hein, c’est ce que j’ai lu) avec Une Maman Formidable (même production, d’ailleurs) des problèmes d’ambiance en coulisses qui ont considérablement porté préjudice à la série. Ce qui ne retire rien à ses qualités premières telles qu’on peut les découvrir au début.
Clooooooooooney, hiiiiiiiii ! *o*
(Bon, ça, c’est fait…)
Sinon, quand tu en avais parlé il y a quelques semaines, ça m’avait donné envie de revoir la série. Bien m’en a pris, parce que j’ai beaucoup aimé (même si George n’était pas encore là, hmm…). C’est vrai que c’est de la sitcom comme on en a rarement fait, et comme on n’en voit pas aujourd’hui, enfin, à ma connaissance.
Et même si je l’ai mise de côté, parce que j’ai je-ne-sais-combien de séries sur le feu, je me dis qu’un petit épisode de temps en temps, ça ne ferait pas de mal.
Oui c’est vrai que Roseanne est une série à part. Tellement ancrée dans la réalité, et pour autant, ça ne veut pas dire triste et déprimant et c’est ça qui est bon. Bonne nouvelle que la sortie de ce coffret, je vais le mettre sur une de mes listes pour Noël (ton post à ce sujet m’a bien motivée, là ).
Non, cela ne retire rien à ces qualité et si j’ai écris que ce n’est pas plus mal de ne pas avoir vu les saisons 8 et 9, j’avoue toujours revoir avec plaisir les 6 premières.
c’est vrai que des sitcoms familliales de ce calibre, on n’en fait plus et c’est bien regrettable. c’est sans conviction que j’ai tenté les nouveautés de cette année genre gary unmarried c’est sans saveur, attendue, creux. Roseanne c’était intélligent et différent, pas gratuit.