Comme vous le savez, mercredi dernier, j’ai remis la main sur mes épisodes de Brothers & Sisters, et j’ai réalisé que je pouvais maintenant voir la fin de la saison que j’avais bêtement laissée en plan. J’ai donc repris le pilote, repris tous les épisodes que j’avais vus, cagoulé comme une sauvage les épisodes de la première saison que je n’avais pas pu encore voir…
Et j’ai tout englouti, tous les épisodes, quasiment sans mâcher : le matin avant d’aller au boulot, le soir en rentrant, le weekend entre deux préparations de podcast… TOUT. LE. TEMPS.
Mardi après-midi, je me suis trouvée bêtement à considérer mon chez moi informatique, assise devant l’ordinateur, les épaules basses et le visage circonspect, tiraillée entre l’épuisement et la faim.
J’ai alors été bien obligée de constater que :
– j’avais fini la 1e saison en moins d’une semaine
– j’avais entamé la seconde dans la foulée
– j’avais épuisé mes possibilités d’espace disponible
– j’en voulais encore
Rendons-nous à l’évidence : j’ai boulotté 25 épisodes de cette série en moins d’une semaine, je ne suis toujours pas rassasiée, et je suis de nouveau dans cette situation où je dois sacrifier mon appétit pour de bêtes raisons techniques. Plus rageant ? Il n’y a simplement pas. L’histoire se répète, dramatiquement.
Evidemment, le plus simple serait d’aller racheter des fournitures pour faire de la place, mais je commence à voir les choses sous un autre angle.
Non, là, il va falloir sévir, de toute évidence. Parce que, si je regarde au-delà de cette dernière semaine de frénésie, que vois-je ?
Je vois que j’ai cagoulé toute la première saison de The Big Bang Theory (je ris pourtant, en moyenne, un épisode sur deux), et que je continue même à regarder la saison suivante pour des raisons que je ne suis pas certaine de saisir.
Je vois que j’ai cagoulé 3 saisons de Reba en 2 mois environ ; alors d’accord, la 6e était plus courte, mais quand même.
Je vois que je donne sa chance à The Mentalist pour encore un épisode ou deux, et, misère, peut-être même plus selon la tournure que ça prendra.
Je vois que j’ai l’air bien partie pour suivre Privileged cette saison.
Je vois que la tournée des nouveautés n’est pas encore finie.
Je vois que Samantha Who? reprend la semaine prochaine.
Je vois qu’il y a aussi Pushing Daisies, Dirty Sexy Money…
Je vois que sur Brothers & Sisters, je suis loin d’être tirée d’affaire !
Je vois que je ne suis, surtout, pas à l’abri que ma fringale se porte ensuite sur une autre série dont je pourrais me piquer de voir des saisons antérieures. Pour être totalement honnête, j’ai déjà fait du répérage et j’ai deux-trois petites choses en ligne de mire, de toutes façons.
Bon, on va être clairs, ce ne sont pas quelques CD qui tiendront le choc, de toute évidence. On dirait bien qu’en cet automne, je suis plus gourmande que pour le précédent ; que ma téléphagie se redéclare de façon vivace.
Je vais donc devoir, bel et bien, m’acheter une nouvelle pelote de laine dure pour ma cagoule. Il faudra bien ça.
C’est que, voyez-vous, ce n’est pas pour rien que l’opération COLLECTION se nomme ainsi : je suis strictement incapable de laisser perdre quoi que ce soit. C’est une complication téléphagique qui arrive, parfois… je ne comprends pas ceux qui régurgitent ce qu’ils ont avalé avec tant d’enthousiasme.
Tout ça a commencé vers 2001, je pense, au plus fort de ma maladie. J’étais une jeune téléphage influençable, et je suis tombée sous le charme d’un certain nombre de séries. Je les aimais tellement que je voulais pouvoir regarder, encore et encore, les épisodes. Jusque là c’est cohérent.
Ce qui a commencé à l’être de moins en moins, c’est quand j’ai commencé à enregistrer le reste. Tooooout le reste. J’allumais la télé, et systématiquement, j’allumais le magnétoscope aussi (oui, c’était encore une ère où la VHS était fréquentable). J’enregistrais tout ce que je regardais (j’aimerais pouvoir prétendre que la réciproque était vraie). Je sortais de chez moi, je programmais 5 enregistrements. Je revenais, j’enregistrais encore.
Etonnez-vous après ça que je capitalise près de 800 VHS à la maison (et je ne m’aventure même pas à compter les DVD que j’ai achetés depuis que je suis passée dans le monde moderne).
Je suis extrêmement sentimentale avec mes enregistrements. Il m’est physiquement impossible d’effacer quoi que ce soit. Même, et c’est là qu’on touche à la psychiatrie, quand je n’ai pas aimé. Je n’ose même pas vous dire le nombre d’épisodes du JAG, ou des Ahem! du Bonheur, ou même… de 7 à la Maison, que j’ai. Et que je ne peux pas, non je ne peux pas, effacer.
De toutes façons, les enregistrements étant faits de façon quasi-industrielle (4 à 5h de programmes chaque jour), il peut très bien y avoir, sur une même cassette, un épisode de Charmed, puis un Buffy, puis deux A la Maison Blanche, puis un Ma Famille d’Abord, et ainsi de suite, ce qui rend l’effacement pour ainsi dire impossible, sous peine d’estropier l’épisode suivant.
Ah oui, il y a ça, aussi : quand il me manquait 5 ou 10 secondes d’un épisode (ne parlons même pas d’une minute), et qu’il repassait… je le réenregistrais. Idem quand la qualité de l’image ou du son ne me semblait pas optimales. Pareil lorsque la chaîne avait la bonne idée d’aposer un logo (genre Téléthon, Sidaction ou Dieu sait quoi d’autre). Donc il y a des épisodes que, oui-oui, j’ai en double. Et je n’efface pas celui de moins bonne qualité, pour les raisons énoncées plus haut. Je ne peux pas. Vraiment pas.
C’est comme ça qu’on en arrive à avoir certains épisodes d’Une Nounou d’Enfer en double, en triple exemplaire. De la folie douce. Et par là-dessus, j’ai acheté les DVD, jamais effacé une seule VHS.
Ah je l’ai faite tourner, l’industrie de la VHS, en mon temps, croyez-moi ! Pendant des années, j’ai acheté chacune de ces VHS (ouais, bon, d’accord, il m’est arrivé d’en récupérer chez des amis qui s’en débarrassaient, aussi), j’ai acheté en tout et pour tout cinq magnétoscopes différents (ça s’use vite ces machins-là, et le samedi, la Trilo était face à New York SVU, j’étais bien obligée d’en avoir au moins deux ; quelle tristesse, aujourd’hui ils sont tous tombés au combat). A la FNUC, c’est bien simple, j’achetais mes VHS vierges de 240mn par packs de 10 !
Je ne connaissais pas encore le cagoulage… Je passais beaucoup de temps, toujours à la FNUC, mais aussi dans d’autres grandes surfaces culturelles, chez les magasins de videos, à Gibert Jeune, à acheter des VHS, en neuf aussi bien qu’en occasion (comme ce coffret assez incroyable de T. and T. que j’avais dégoté, le pilote en plus !), ah je l’ai fait tourner le commerce !
Il m’arrivait qu’on m’appelle par mon prénom chez Gibert ; une fois à la FNUC, on m’a proposé un caddie pour faire mes courses… ah je les ai fait vivre, tous ces gredins !
Et je vous épargne aussi ma frénésie de DVD quand j’ai fait l’acquisition de la bête.
J’ai tout gardé, jamais rien revendu, ni effacé, ni jeté.
Alors c’est pas côté cagoulage que je vais changer ma démarche. Je les ai, je les garde, mes épisodes, et précieusement ! Et vu que mon pouvoir d’achat (a contrario de tout le monde) a augmenté depuis que je ne suis plus au chomdu, et que je vais jusqu’à acheter des DVD qui ne plaisent pas vraiment (comme récemment avec Damages) simplement parce que je suis passée dans une FNUC et que j’avais mon chéquier (avec le DVD de Roseanne, ça faisait un chiffre rond en plus !), j’aurais tendance à penser que je suis quitte avec l’industrie des anti-cagoulages.
Après tout, ma rechute leur profite autant qu’à moi.
Je me dis juste qu’à un moment, il faudra envisager d’acheter l’appartement de ma voisine, pour le stockage. 15m² de séries télé, c’est pas le rêve ?!
Ahem… Hum… Quand même, hein… ^_^; Je me trouve plutôt du genre « conservateur » (pas de musée, hein, mais « qui conserve »)… Mais bon, là, j’suis battu très très haut-la-main… >_ Oui, c’est peut-être une hérésie, mais quand j’ai remplacé par de la meilleure qualité, forcément (que ce soit les vhs par les dvd ou autres)… D’ailleurs, niveau vhs, j’en ai eu pas mal, mais vu la place que ça prenait, ben j’faisais plus dans l’économie (j’enregistrais même pas en intégrale certaines séries, juste les épisodes qui me plaisaient plus comme pour Dawson par exemple)…
Mais j’me pose une question quand même… Doit-on t’admirer ou s’inquiéter ??! lol
Tu fais peur, quand même ^^ Enfin, moi aussi, j’ai des VHS avec pleins d’épisodes de séries dessus, mais pas 800, quand même… Un peu comme Nayakomi, je ne gardais que les épisodes qui me plaisaient le plus.
(D’ailleurs, en parlant de VHS et de « Une Nounou d’Enfer », ça me rappelle la fois où j’ai failli tuer ma soeur parce qu’alors que j’étais en voyage scolaire en Allemagne, elle avait oublié d’enregister un épisode en deux semaines… hum… je me fais peur, moi aussi xD)
ouah
Là tu m’impressionne mais tu m’efraie un peu aussi… 5 magnéto à toi toute seule et moi qui me rendais malade quand je partais en vacances en demandant gentillement à mon frère de m’enrigistrer mon épisode de Buffy (ce qu’il n’a jamais fait biensur, j’avais beau le lui rappeler constamment et lui faire des enregistrements quand lui me demandait…). Sinon pour les séries qui me plaisait moins je faisias pareil que les autres: je selectionnais et n’enregistrais que mes épisodes préférés mais il fallait que je soit devant mon poste afin de ne rien raté et de pouvoir couper la pub, quand même
Une question à poser
Je pense que, nous, les seriephages, sommes tous très dépendants de tout ces séries. En tout cas, ton article était sympa à lire.
Je me permets de te demander d’ailleurs quelle est ta methode pour « cagouler » des séries comme Pushing Daisies par exemple, dont je n’arrive pas à trouver les épisodes ?
En attente de ta réponse, bonne soirée
J’ai connu cela aussi…
Et voui, je suis passée par là et je compati. La seule chose à faire c’est de prendre ton courage à deux mains et d’effacer… une fois que tu as les dvds!
Les premières fois c’est dur, mais après y’a de la place ^^
En lisant l’anecdote entre parehtèses de Scarlatiine, ça m’a rappelé qu’il n’y a pas si longtemps j’ai eu des envies de meurtre quand ma mère oubliait régulièrement (c’est à dire qu’elle enregistrait une semaine sur 3) de m’enregistrer The West Wing sur Série Club et qu’elle me disait après « Oh mais tu les as déjà vus de toute façon c’est pas grave » alors que 1. non je ne les avais pas vus et 2. quand bien même oui c’est grave quand on est téléphage!!!!
La téléphagie étant une maladie encore orpheline, on ne peut souvent compter que sur soi-même, en effet…