Trop facile

22 septembre 2008 à 19:05

Je perds la boule. Je n’arrive pas à me souvenir si je vous ai déjà parlé de Raising the Bar. Les tags me disent que non (hein que c’est utile, ces bidules ?). Je recouvre un peu de ma santé mentale. Très peu, vu la série dont je m’apprête à vous parler et qui me rend dingue…

Préambule : notez bien que je suis extrêmement bien disposée, sur le papier, à l’arrivée de cette série. Je n’ai qu’une affection modérée pour les séries policières, mais les séries judiciaires ont d’avance toute ma sympathie. J’allais y retrouver la délicieuse Jane Kaczmarek, en plus ! Et puis Gosselaar, même avec le cheveu long et gras, reste Gosselaar… un bon petit eye candy qu’on ne peut décemment pas refuser. Même si son jeu est pourri, il présente bien, quand même !

En dépit de tous ces a priori positifs (ou peut-être justement par leur faute), Raising the Bar a démontré que Bochco ne plaçait pas… non, attendez. Je ne vais pas m’amuser à ça. Pas de jeu de mot sur le titre (lui-même étant déjà un pun), ce serait trop facile. Ce serait entrer dans le jeu de la série. Non, je ne vous donnerai pas cette satisfaction, Môssieu !

Parce que franchement, c’est la raison pour laquelle je n’avais pas parlé de Raising the Bar plus tôt : cette série est simplement pathétique ! C’est une dramédie à la Kelley, mais sans le génie de Kelley… pour autant que je sache Bochco n’a jamais eu son génie lorsqu’il s’agissait d’intégrer dans une même série autant de folie que de raison. Bochco ne sait pas nous éberluer devant la fantaisie de ces personnages, et je le soupçonne d’en manquer beaucoup trop lui-même pour pouvoir faire illusion. Ce type a des qualités mais la démence n’en fait pas partie, or c’était une qualité essentielle si l’on voulait faire de Raising the Bar une vraie réussite.

Non qu’il soit nécessaire d’être Kelley pour faire une série à la fois judiciaire et déjantée, je suis sûre que d’autres peuvent le faire, et pas strictement sur le même modèle d’ailleurs, simplement il leur faudrait la même capacité que lui à sortir des poncifs du genre, et des rigidités habituelles des personnages. A les rendre réellement désaxés. Ici, les personnages de Raising the Bar sont d’une banalité affligeante, ils sont… beiges, oui, je pense que c’est le mot. Tristement passe-partout. Et ce n’est pas d’apprendre les coucheries des uns et des autres sur la fin (surtout que ça ne surprend personne, l’effet est entièrement raté) qui change la donne.
Celui de Jane Kaczmarek, effectivement, retient à peu près l’attention. L’actrice semble s’y donner avec délectation, et l’écriture semble lui offrir les seules opportunités d’originalité, mais tout ça manque de logique. Les personnages d’une bonne dramédie sont bizarres, mais on peut les comprendre ou compatir à leurs tribulations, bref se lier avec eux de façon à leur pardonner leur étrangeté, voire même la voir comme une qualité charmante. Ici rien de tout ça, dans Raising the Bar c’est en fait exactement l’inverse, les personnages sont on-ne-peut-plus normaux, mais ils semblent inconsistants. Comment voulez-vous vous lier avec eux dans ces conditions ? Et si on ne peut pas établir de lien avec toute cette clique, comment les supporter jusqu’au bout de leurs argumentations ? Comment espérer avec eux la relaxe du client ?

Le problème c’est que ni l’émotionnel, ni le rationnel, n’ont d’attrait ici. Les plaidoiries sont fades (bah oui mais quand on passe derrière d’autres séries du même genre, il faut savoir relever le défi !) et sans surprise. Pas un avocat, même Gosselaar qui pourtant semble avoir été désigné personnage principal, avec ce que ça semble comporter obligatoirement d’idéalisme et de passion (Alan Shore me manque…), que tout cela est prévisible, ne se revèle être spécialement brillant devant la Cour. Et c’est le personnage avec le plus de temps d’antenne, alors imaginez le peu de répondant en face ! Non, sérieusement, on essaye de faire quoi, ici ?

Tout cela n’a nullement empêché la série de très bien fonctionner et de faire partie des premiers renouvellements de la saison, pour une raison qui m’échape encore. Ca doit être ce même genre de motivation qui fait que les gens s’intéressent quand même à la suite de True Blood. Comme une sorte de papillon attiré par l’espoir lumineux de finir par voir une amélioration, j’imagine.
Eh bah brûlez-vous les ailes, si tel est votre bon plaisir, mais ce sera sans moi.

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1 commentaire

  1. Nakayomi dit :

    Ou l’art de ne pas motiver les gens (sur une série dont ils n’avaient pas entendus parler -comprendre par là qu’ils ont effacé de leur mémoire sélective pour un visionnage futur à l’orée d’une diffusion française-)…

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