J’ai beau m’acharner à demander du boulot, à essayer de prendre des initiatives (pour autant que je sois capable d’initiative en deux semaines de travail en temps partiel), j’écope toujours de soupirs exaspérés de la part de Blondie, voire même de remarques carrément acerbes. J’ai le sentiment que son regard pèse sur moi quand je n’ai rien à faire, mais que précisément elle cherche à m’empêcher d’en faire plus, et lorsque je fais quelque chose, elle trouve systématiquement à redire, comme si j’étais censée tout maîtriser alors qu’elle m’infantilise. La frustration semble en fait augmenter de part et d’autre.
En général, ça se passe uniquement par soupirs appuyés, ou quand elle veut me corriger, sur l’air de « il faut que tu fasses ça comme ça, et ça et ça, parce que sinon, c’est très irritant pour celle qui passe derrière ». Avec le ton plus sec que le désert du Sahara, comme on l’imagine.
Je commence vraiment à me dire que ce n’est pas seulement mon complexe de persécution qui parle, mais que quelque chose va de travers dés le début. Ce qui ne peut pas être bon signe. Il faut que je redresse avant que cet état ne devienne permanent. Il faut que je me rende utile… mais pas trop, qu’elle ne pense pas que je viens le manger la blonde laine sur son dos.
Comble du malheur, j’ai oublié ce matin les réserves en vivres que j’avais achetées en vue de garnir le panier à glucides. Je suis sûre qu’elle a besoin de plus de sucres et de chocolat pour sourire. Oui, ça doit être ça.
ma méthode : un smarties, un dragibus et un extasy.
A avaler d’un seul coup.