En cette rentrée télévisuelle, tout le monde vous parle de True Blood, Fringe ou 90210. Il parait que ce sont les séries les plus attendues (et comme tout bon commercial le sait : la demande, ça se crée) de la saison, en-dehors de Dollhouse qui arrivera plus tard. Bah, moi, comme série de la rentrée, j’attendais notamment Privileged. C’est comme ça.
Et je ne l’attendais pas simplement parce qu’en ce moment, je m’envoie trois épisodes de Reba par jour et que l’actrice Joanna Garcia avait obtenu le rôle principal de Privileged. C’est sûr que ça ne gâche rien mais ça ne se limitait pas à ça. Non, c’est juste que je me suis dit qu’on aurait peut-être droit à, enfin, un peu de maltraitance sur tous ces gamins riches qui pullulent à la télé en ce moment. Qu’on allait mater tous ces petits péteux et les remettre à leur place d’ados pas finis.
Je ressors de ce pilote avec une vision beaucoup moins tranchée du sujet. Pas vraiment refroidie, mais pas complètement extatique non plus. Et, comme j’ai pitié de vos bourriques virtuelles qui doivent avoir les paniers pleins de True Blood, Fringe ou 90210, justement, bah je vous en parle en rubrique La preuve par trois, comme ça vous n’aurez pas d’excuse pour ne pas avoir jeté un œil à cette série dont assez peu de monde a parlé. Si vous n’avez pas encore compris l’astuce de cette rubrique, j’ai un email, ok ? Allez, on y va.
Première impression : bonne. L’intro était gentille et picotait un peu, ce n’était pas extraordinaire mais ça faisait une entrée en matière honnête. Seconde impression : excellente !!! Debi Mazar et Joanna Garcia dans la même scène ?! Faites entrer Fran Drescher et je suis une téléphage comblée ! Troisième impression : mais au fait, Debi et Joanna ont-elles vraiment tourné cette scène ensemble ? Regardez la façon dont c’est filmé : à aucun moment il n’y a de vraie scène avec ces deux-là. Comme si Debi avait été obtenue au dernier moment (en fait ce n’est probablement pas le cas, toutes les scènes de ce type sont, dans le pilote, filmées de cette façon scolaire, c’est même un peu irritant à la longue). Et puis quel est ce personnage horriblement larmoyant qu’est devenue Megan subitement, elle qui semblait si intelligente et sympa dans la première scène ? J’attendais un personnage sûr de lui, pas misérable et maladroit !
C’est en voyant cette scène affligeante que j’ai compris que Privileged n’allait pas juste être la bonne partie de rigolade que je m’étais imaginée. Mais notez que ça ne m’a pas découragée pour autant, ce n’est donc pas tragique.
Et c’est là, un peu avant la 9e minute, qu’est arrivé mon premier fou-rire. Déjà la chambre des filles est au-delà du descriptible, kitschissime comme dans mes cauchemars les plus fous, mais en plus, que Sage tire au taser, avec son bandeau sur les yeux, pour se rendormir pendant que Meg agonise sur le tapis angora, c’était divin. On sent d’ailleurs très bien, dés ce pilote, qu’on tient avec les frangines un duo bien pensé : j’ai trouvé Rose délicieuse, et Sage formidablement vénéneuse, et pour autant, ça ne les empêche pas d’être très dépendantes l’une de l’autre et d’avoir une relation intéressante. A ce titre, deux scènes-clés : quand Megan et Rose discutent de la fac, et quand Sage vient épingler Megan avec son sourire de pire garce de l’année (dans une scène qui a vraisemblablement été refaite si on en croit le trailer). Chacune des deux le fait pour une bonne raison, et la raison, c’est la relation entre les deux sœurs. Ce pourrait être intéressant de voir comment les deux vont évoluer, à la fois ensemble et séparément.
Le rôle d’Anne Archer semblait de prime abord purement anecdotique, un peu comme celui de Debi Mazar, à ceci près que c’est quand même Anne Archer et qu’on ne va pas la sous-employer, ce ne serait pas rentable vu qu’on a réussi à la booker, probablement à prix d’or, à la dernière minute (cf. trailer). Et puis, comme la majorité des personnages de la série, on s’aperçoit assez rapidement qu’elle est plus intelligente qu’il n’y parait. Et j’ai beaucoup aimé cette scène pendant laquelle Laurel et Megan semblent commencer à tisser un lien grâce à ce qui les unit : leur souhait de faire ce qu’il y a de mieux pour les deux sœurs, autant que possible. D’une façon générale et à l’exception notable de deux des personnages masculins (avec en tête, Marco le quota coloré, cuisinier de son état qui, comble du cliché, est forcément gay, sinon c’est pas drôle), tout le monde s’avère bien moins simpliste qu’on ne l’aurait pensé au départ. A commencer par Megan, qui se montre sous un jour moins optimiste lors d’une discussion sur la plage, puis ferme avec Sage Baker alors qu’on aurait juré qu’elle se laisserait impressionner. Il y a aussi les deux frangines, qui en dépit d’une superficialité affichée, et même revendiquée, sont toutes les deux très futées, Rose étant plus sensible mais aussi d’un tempérament curieux et ouvert, et Sage ayant ce type d’intelligence qui fait qu’on n’a pas envie de se la mettre à dos. Laurel, elle aussi, bien qu’elle clame n’accorder d’importance qu’aux apparences (et Megan en a pris bonne note : serait-elle également un peu vicieuse, notre petite prof ?), parvient à se montrer sous un jour complexe. Bref, c’est pas pour rien que Privileged n’est pas une comédie de 20mn : la série, sous ses dehors badins, a vraiment la possibilité d’offrir de bons personnages et peut-être même de bonnes intrigues.
Disons que je suis contente à 80% de ce que j’ai vu, ce qui n’est déjà pas si mal. Vous me direz où vous vous situez ; mais vu que vous attendiez probablement moins que moi de ce pilote, votre appréciation sera probablement plus clémente, non ?
Je ne serai pas aussi optimiste que toi sur ce coup-là. J’ai pas accroché du tout, même si j’admet qu’il y a plus de potentiel que dans 90210… Mais j’ai trouvé ça télescopé, déjà vu et franchement…je me suis ennuyée… Mais j’avoue que la scène du taser m’a fait rire mais c’est bien la seule…(ah non au début quand l’appartement brûle et qu’elle veut sauver une lampe, je me suis bien reconnu là et j’ai éclatté de rire…)