Avaler 1L d’eau de javel.
Sauter du haut d’un pont.
Me pendre.
Me jeter devant un train, ou un bus. Mais surtout un train, parce que j’habite près de la gare et j’ai des nouvelles chaussures.
Me tirer une balle dans la tête.
Me fendre le crâne avec une hache.
Me perforer les veines du bras une à une.
Ce ne sont que quelques unes des mille façons de mourir qui m’ont faites fantasmer pendant l’épreuve 90210.
Et j’ai persisté jusqu’au milieu du second épisode, alors imaginez ma détresse.
En même temps, je me désintéressais déjà de Beverly Hills quand j’avais l’âge-cible, alors maintenant…
Je pourrais vous dire pourquoi je fais de l’urticaire chaque fois que je regarde ce genre de trucs (et ce, toujours en espérant, ô surprise, ne pas avoir envie de vomir, cette fois, juste cette fois), mais franchement, mon commentaire serait indubitablement le même que la dernière fois que j’ai parlé d’un teen show… les acteurs suffisamment vieux pour être de MA génération, les histoires de coucheries, de sorties… tous les trucs qui n’ont en fait pas de sens mais qu’on fourgue aux ados, et chaque saison, on fait leur jeu et on leur sort de nouvelles cochonneries dont ils peuvent se gaver comme une oie du Périgord, et ça me fatiiiiiiigue.
Alors disons simplement que je vous ai prévenus, que j’ai craché ma bile, et qu’on est quittes sur ce coup, ok ?
. . .
Vous avez une minute ? Je vais quand même développer, qu’on n’y revienne plus.
Sans déconner… même moi qui n’ai pas été fan de la série « originale », j’ai trouvé qu’on ne ressentait aucune nostalgie. Quoi, vous pensez vraiment que le simple fait de nous faire revenir Kelly a suffit ? Alors ok, c’est peut-être une actrice charmante, cette Jennie, bien plus que ne l’a jamais été Shanen qui OMG n’est pas gâtée par les années, mais franchement, en-dehors de ça et quelques mineurs petits clins d’oeil, ce n’est qu’un teen show comme les autres. Comprenez : aussi inintéressant que peut l’être son public en général.
C’est d’un triste de s’attarder sur la vie amoureuse de ces ados comme si rien d’autre n’existait. Il n’y a jamais d’autre enjeu. C’est juste moi, mon ex et mon futur copain, dans ces séries-là. Le reste n’est jamais que prétexte et ça ne fait frissonner personne.
Pourtant l’adolescence, ce pourrait être tellement plus que ça, à la télévision ! Pour beaucoup d’entre nous ça n’a pas ressemblé à ça, pas vrai ? C’était plus dense, plus compliqué ! Je ne me regardais pas le nombril en attendant qu’un garçon le découvre aussi (en plus j’aurais pas forcément su quoi faire ensuite), je me posais des questions sur mon avenir, la personne que j’allais devenir quand tout ça aurait arrêter de changer perpétuellement, chaque matin, j’essayais de comprendre les adultes autour de moi, je me construisais des passions, découvrais que le monde ne m’était pas offert et faisais des expériences intellectuelles, artistiques, émotionnelles, allant bien au-delà de la simple quête de petit copain ou de popularité. Et j’étais entourée d’ados qui vivaient la même chose et on ne me fera pas croire que c’est ça, être un adolescent !
Depuis Angela, 15 ans, quelqu’un peut-il me citer une série qui ait vraiment su retranscrire tout cela ? Parce que si elle existe, donnez-moi vite le titre, je veux la voir, tout de suite, ici, maintenant !!!
Donnez-moi de véritables crises avec les parents, des moments où l’on est encore le bébé de la famille, des moments où on est adulte dans les yeux des autres mais pas dans les nôtres, des instants de grâce et d’innocence, des moments perfides qui façonnent les prémices de notre carapace, des révélations sur le monde extérieur, des révélations sur notre monde intérieur, faites-moi vibrer de ce qu’a vraiment été l’adolescence !
Et ne nous laissez pas garder comme souvenir uniquement nos petites historiettes de coeur ! Oui, elles comptaient sur le moment, mais non, elles n’ont pas autant fait pour nous que tout le reste de ce que nous affrontions !
Alors voilà, oui, voilà précisément pourquoi je ne peux plus regarder les teen shows sans un goût acre dans la bouche, ce n’est pas vrai, nous n’étions pas ces êtres affadis et dénués d’intérêt qu’on nous montre, ces petits personnages vides entrant dans leur case gentillette de l’ado cherchant son premier amour (ou ce qui se passe dans les voitures devant la grille), nous étions tellement plus !
Et vous, ados d’aujourd’hui, de dix ans mes cadets, VOUS êtes plus. Alors exigez plus de vos séries ! Vous ne pensez pas que vous méritez d’être un peu mieux montrés à la télé ? Chais pas, moi, vous êtes censés être en période de rébellion, ça ne vous révulse pas qu’on vous réduise à ça ?
L’appel est lancé. Maintenant promis, je n’y reviens plus.
Je n’ai jamais été fan de la série (j’eu préféré Melrose Place en son temps), donc je vais pas franchement venir défendre son spin-off (sauf si Rob Estes est torse-nu, auquel cas ça méritait bien se sacrifice, mais j’pense pas ! )…
Maintenant, quant au problème plus général du teen-show, et plus particulièrement des dramas… Bon en fait, j’avoue, j’dois pas trop en suivre (j’ai suivi Dawson à l’époque, j’ai tenté Newport Beach sans jamais vraiment y accrocher plus que ça et… euh… Bon, là c’est tout ce qui me vient à l’esprit dans ce genre… Il me faut un élément motivateur… ).
Cela dit, le problème des acteurs n’est pas un véritable problème pour moi (d’autant plus que je trouve ça moins flagrant que dans un Bervelly Hills de l’époque). Après tout, même ailleurs que dans les teen-shows on a ce décalage… Qui devient peut-être juste moins flagrant ou moins grave avec l’âge… Même si ça peut ajouter une autre dimension à la série (ah bah tiens, si, j’ai vu Skins récemment tout de même, une série anglaise, avec de vrais ados -ou presque- dedans), mais après tout, si les scénarii suivent, ce n’est plus franchement un problème.
En plus pour le contenu, soit je suis complètement à côté de la plaque, soit je trouve qu’effectivement, même si y’a toujours quelque chose d’universel dans une série, sur ce genre de truc y’a quand même des spécificités bien marquées et pour moi l’univers lycéen américain est tellement éloigné de ce que j’ai pu connaître qu’à aucun moment je ne rechercherais à faire de comparaison avec (même dans les archétypes des personnages, mais après, je n’ai peut-être pas fréquenté les bons endroits, hein). J’ai aussi l’impression que c’est un petit moment d’évasion… Et qu’on a pas forcément non plus envie de se prendre des trucs graves en pleine poire en regardant la télé, qui reste avant tout un divertissement pour la majorité des personnes, et peut-être encore plus à cet âge-là.
Après, y’a sûrement moyen de faire divertissant et avec plus de profondeur, sans doute… Ou faire de la série « ado » pour adultes…
L’autre jour, je regardais justement « My So-Called Life » (ou plutôt je re-re-re-regardais xD) et je m’étais justement posé la question : est-ce qu’ado, j’aurais aimé cette série ? Et je crois bien que non. Parce qu’Angela et ses pensées, elles sont superbes, mais quand on a 15 ans, on a pas forcément envie qu’on nous rappelle que notre vie, elle est pas si géniale que ça.
Alors oui, moi, j’aimais bien « Beverly Hills ». Je n’étais pas fan-fan, mais je me rappelle que je faisais tout pour ne pas rater un épisode. Parce que comme le dit Nayakomi, peut-être qu’à cet âge-là, on n’a pas forcément envie de revoir sa vie dès qu’on allume la télé. Peut-être qu’on a juste envie de trouver Brandon super bôôôô et de savoir qui de Brenda ou Kelly, Dylan va finalement choisir. (Ou aujourd’hui, de savoir si Serena et Dan vont se remettre ensemble).
Juste un peu rêver, et oublier notre soit-disante vie.
Je suis d’accord avec Scarlatiine, d’une manière générale quand quelque chose va mal dans ma vie, je ne préfère pas le revivre au travers d’une série. Donc à l’époque j’aimais bien Beverly Hills et pas du tout Angela 15 ans. Et ça m’était complètement égal que ce ne soit pas réaliste, ça me permettait de m’évader de mon quotidien vraiment pas terrible…
J’ai regardé aussi le pilote de 90210 dans le seul but de voir ce qu’il allaient faire de Brenda… Le reste, je suis d’accord avec toi lady, c’est un teen show comme les autres. Mais après tout, c’est comme lire un magazine people chez le coiffeur, c’est pas parce que ça parle de gens qui sont complètement au-dessus de nos réalités que ça ne permet pas d’oublier son quotidien 5 minutes (enfin là 45) et puis ensuite, rien n’empêche de rentrer chez soi regarder un truc plus intelligent, voire lire un livre…