Hier, Monsieur Patron me demande de lui constituer un dossier avec des documents qui vont lui servir de support pendant les 10 jours à venir (et notamment pendant les trois réunions douloureuses qui l’attendent en compagnie de Dame Pintade), en triant les documents en question en deux sous-chemises thématiques.
Je m’exécute donc.
Consciencieusement.
Professionnellement pourrait-on dire.
A la suite de quoi Dame Pintade demande à voir ledit dossier pour voir les documents (si elle les a tous, s’ils sont mis à jour, s’ils sont dans l’ordre, etc…) et l’embarque avec elle hier soir. Bon, elle bosse avec Monsieur Patron, c’est son droit le plus strict.
Quand je lui demande aujourd’hui de me le restituer, elle me dit « ah oui par contre il manque telle fiche mais j’ai pas vérifié si c’étaient les dernières versions pour les autres fiches ». Donc en gros il ne manque pas « telle fiche », mais potentiellement bien plus, et je ne sais pas lesquelles puisqu’elles ne s’est même pas fendue d’une vérification.
Masquant déjà ma moue (me priver du dossier depuis hier soi-disant pour le contrôle, tout ça pour que je n’aie pas avancé d’un pouce après son intervention, c’est déjà un motif de meurtre mais bon), j’ouvre machinalement le dossier… et j’aperçois une seule sous-chemise. Je pose donc la question : où est passée la seconde ? Dixit : « ah non mais yen avait pas d’autre, yavait qu’une seule sous-chemise ».
Ecoute, ma grande, en toute logique, si j’ai mis des sous-chemises dans le dossier, c’est pour séparer le contenu en plusieurs parties, donc ça ne répond à aucune logique d’en mettre une seule.
Mais de toutes façons, même si j’étais illogique (ce qui n’est pas complètement infondé, après tout, parfois j’ai le cerveau qui tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, moi aussi), je sais bien ce que j’ai fait, quand même, ya moins de 24h et sur commande de Monsieur Patron, donc merci de ne pas me prendre pour une truffe.
Je sais quand même quand je fais mon boulot et quand je ne le fais pas ! (en l’occurrence en ce moment ya un truc bien précis que je laisse sciemment de côté parce que ya un peu d’abus, donc t’inquiète poulette, ou plutôt t’inquiète pintade, je tiens une checklist)
Ya quand même de meilleures excuses pour avoir saccagé mon boulot que « ah non je l’ai eu comme ça ».
Ah non, mais c’est un peu court, vieille pomme, vous auriez pu dire bien des choses en somme…
Par exemple, couillu : « étant placée hiérarchiquement à un échelon supérieur, je me moque ta sous-chemise comme si elle était la première », mais aussi, avisé : « j’ai pensé que cette réorganisation s’imposait », ou à la rigueur, pragmatique : « je lisais votre dossier sur le trône et j’ai eu besoin de papier »… ou bien-sûr, pintadesque : « j’étais tellement surbookée que je crains de les avoir mélangées », etc…