Machine à popcorn

22 juin 2008 à 0:13

La question qui m’étreint après avoir vu le pilote de Fringe (puisqu’apparemment il fallait en passer par là), c’est : à quoi sert Joshua Jackson ? J’aimerais bien avoir la réponse. A part à rameuter les ex-fans de Dawson qui ont aujourd’hui grandi (et sont donc pile dans la tranche d’âge pour regarder la série), je ne vois absolument pas ce qu’il vient faire là.

En fait c’est bien simple, on nous a présenté Fringe comme une série tournant autour de ce petit génie, mais la vérité c’est que c’est la (très) belle Anna Torv qui mène le jeu, aussi bien sur le plan scénaristique puisque le show entier dépend de son personnage, qu’au niveau du jeu puisqu’il n’y a pas une scène où son regard vert ne détourne notre attention de ses partenaires. Ya même eu un moment où je ne me suis pas réjouie de la présence de Kirk Acevedo (mais ça n’a pas duré, je vous rassure).
Complètement anecdotique (plus l’épisode avance et plus on se dit qu’il est juste l’enjeu masculin obligatoire de toute série dont le personnage central est une femme), son rôle ne prend un petit peu d’intérêt que vers la fin quand il a une idée pour compléter celles de son génie de père, et faire guérir John. Le reste du temps, il n’est qu’un passeport vers son patriarche, lequel est un personnage déjà suffisamment riche, et n’avait pas besoin d’être mis en retrait par la présence du petit grassouillet (je suis la seule à avoir ri ?).

En-dehors de cette interrogation qui, je dois le dire, me tord le cerveau en tous sens, il n’y a pas grand’chose à dire de Fringe. La qualité première de ce pilote, c’est son efficacité. Non, pas vraiment, puisque cet épisode fait en 1h20 ce que je suis sûre qu’on aurait pu faire en 1h, voire peut-être même encore moins, avec juste un peu plus de rythme, et moins de plans sur la lingerie noire d’Anna Torv (les Anna sont en chaleur en ce moment !).
Ce qui est rassurant, c’est qu’au moins, cette première rencontre avec Fringe affiche clairement la couleur : quand on voit qu’il faudra attendre très exactement 58 minutes pour qu’enfin on mette en place les éléments de la mythologie à venir, on sait qu’on a affaire à un nouveau X-Files qui fera hurler les impatients et délectera ceux qui aiment regarder un épisode qui ne leur en apprendrait pas plus que le précédent.

Donc, la qualité première de ce pilote, ce serait… sa propreté. Je ne trouve pas d’autre terme. Ah ça, c’est pas du travail de cochon : esthétiquement c’est pas mal foutu, les dialogues fonctionnent à tout moment (même si la langue de bois typique aux séries à complot fait rapidement son entrée dans le vocabulaire des protagonistes), ya de l’action à rythme régulier et tout et tout. On sent que celui qui est derrière cette série (et son simple nom suffit à intéresser les foules, la preuve par l’exemple : JJ Abrams… hop vous voyez, tout de suite, vous êtes déjà plus attentif à ce que je dis !) maîtrise son art, simplement en l’occurence, comme un peu souvent ces derniers temps, la série manque dramatiquement d’âme. Tout cela est bien propre, mais ça l’est trop.

A un moment, quand même, on a l’impression de patauger dans une grosse flaque de n’importe quoi : précisément lorsqu’entre en scène la vilaine méchante firme suspecte dont on aimerait bien connaître les secrets, mais on peut pas, puisque c’est le pilote. On se retrouve tout d’un coup dans un univers futuriste, là, comme ça, on a pas compris ce qui nous arrivait, et personne ne semble s’en émouvoir. Mais si du coup, Fringe est une série d’anticipation, comment se fait-il qu’on ne nous l’ait pas dit plus tôt ? Tout d’un coup, on se retrouve dans un univers où la technologie est super avancée, et on n’en savait rien ? N’y a-t-il que pour moi que ç’ait été déconcertant ?

Ouais, alors, bien-sûr, vous allez me dire que je suis encore en train de dire du mal d’une série. Mais pas du tout. Je ne dis pas que Fringe est mauvais. Je dis que Fringe est… popcorn.
Vous regardez ça pour vous donner une saine dose d’adrénaline, sans avoir à trop réfléchir ni trop vous mettre à l’épreuve, le genre de truc qu’on peut mater une semaine sur deux sans problème puisque de toute façon l’intrigue n’avancera pas d’un iota dans l’intervalle, c’est bien, voilà une série qui n’exigera rien de vous, mais il n’y a pas de quoi être absolument fan, ni sentir son univers bouleversé par ce qu’on vient de voir.
Ya des gens qui aiment bien ça, remarquez, regarder une série pour le divertissement pur, par exemple le soir en rentrant du boulot, pour s’abrutir gaiement. Et il n’y a rien de mal à ça. Mais chacun sa came, et moi c’est pas la mienne. J’attends un peu de stimulation de la part de ce que je regarde, fût-elle intellectuelle ou émotionnelle. Mais côté émotion on ne se prend pas au jeu ne serait-ce qu’un court instant, puisqu’il est visible comme le nez au milieu du visage qu’il n’y a aucun enjeu.

Si parmi vous, il y a des fans de popcorn, je vous laisse ma part, c’est de bon cœur. Toutefois attention, on a vite fait de passer au coca après… et le cerveau perd l’habitude d’être sollicité.

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Et pour ceux qui manquent cruellement de lecture…

1 commentaire

  1. Nakayomi dit :

    Comme tu es dure avec le pauvre Joshua Jackson… Même si c’est vrai qu’au final je suis d’accord avec toi sur son rôle (la love interest pue à plein nez, surtout avec la révélation finale)… Sinon, je me suis demandé où étaient passé les 10 millions de dollars (dans la lingerie fine d’Olivia ? Le nom incrusté des lieux ?)… Parce que visuellement, j’ai même pas trouvé ça très beau quoi…

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