Chose promise, chose due : la tant attendue (au moins par mon chat… pensez, ça faisait plus d’un an que j’en avais parlé) critique de Three’s company.
Bon, rappel des faits : j’étais émue à l’idée de penser que cette série était antérieure à ma naissance, qu’on y trouvait Suzanne Somers avant sa période aérobic, John Ritter avant la période où il n’était plus, et plein d’autres bonnes choses encore. Choses qu’on ne soupçonne pas nous autres, téléphages français, qui sommes passés à côté de cette série pour une raison tout-à-fait floue en ce qui me concerne, si une chaîne arrive à trouver une justification qui tienne la route, je veux volontiers l’entendre.
Bon, mais hormi ce doux sentimentalisme, qu’est donc Three’s company ? Encore une histoire de triangle amoureux ? Une vulgaire comédie sur les rapports de bons voisinages ? Une ode au papier peint maronnasse ?
Vous n’y êtes pas du tout. Three’s company est avant tout une série sur la libération des moeurs. Eeeeeh ouais !
Tout part dans le pilote d’une beuverie au cours de laquelle Eleanor, l’une des trois co-locataires du délicieux logement où se déroule l’intrigue (cf. papier peint maronnasse) enterre sa vie de jeune fille alors qu’elle est enceinte jusqu’aux yeux. Du moins l’apprend-on dans l’épisode car la série commence sur le lendemain de la fête. L’alcool n’a pas été parcimonieusement versé, les maux de crânes sont légion, et il y a un homme qui dort dans la baignoire. Nos délurées co-locataires restantes vont donc apprivoiser le bonhomme, qui, miracle, sait cuisiner (pas elles) et semble être un remplaçant parfait à Eleanor.
Ah oui ya quand même un hic, et il n’est pas juste dû aux lendemains de fête, c’est que le propriétaire des filles est un peu de la vieille école, alors l’emménagement d’un garçon ne serait pas super bien vu. Qu’à cela ne tienne, elles vont le faire passer pour gay ! Elles ont juste oublié de le prévenir. Ce qui ne l’arrange pas, vu qu’il craque volontiers pour l’une d’entre elles…
Ce qui est bon, dans Three’s company, bon déjà ça ne risque pas d’être la déco (glurps), mais c’est qu’on est dans les années 70, et qu’on y est vraiment. Ce n’est pas une série qui essaye de revenir à l’époque des pattes d’eph artificiellement (voir aussi That 70s show), en essayant de recréer dans un tube à essai audiovisuel l’atmosphère d’une époque et de ses moeurs, non Three’s company est une série qui a débuté en 1977 et qui est tout simplement de son temps ! Et là c’est intéressant !
C’est intéressant de voir des filles célibataires tentant de vivre ce qu’on qualifierait aujourd’hui de « normalement ». De voir une autre femme, Mme Roper, qui en dépit des apparences, est également plus libérée qu’il n’y paraît de prime abord lorsqu’on voit la vie qu’elle mène, et qui affiche une liberté de ton assez incroyable. Il y a aussi, bien-sûr, Jack, qui se retrouve dans la situation compliquée de devoir se faire passer pour gay en permanence auprès de M. Roper, et qui…
Oui, ça c’était puissant aussi. Pour paraître gay, Jack… ne fait rien. Il ne fait pas le maniéré. Il n’en rajoute pas dans les stéréotypes (ou très rarement). Il ne change rien, en fait, à celui qu’il est. Et, ce qui est dingue, c’est que la plupart du temps, le proprio n’en conclut rien ! Il essaye au contraire de respecter Jack pour ce qu’il est (enfin, ce qu’il n’est pas, quoi), et même s’il a vraisemblablement une opinion bien à lui sur l’homosexualité (parce que de la génération précédente), M. Roper n’hésite pas à le traiter d’égal à égal, sans trouver étrange que sa propre nièce embrasse goulûment Jack un soir dans son salon ! C’est sans aucun doute lui la pauvre victime… Ca vous fait pas du bien, à vous, de vous dire que dés les années 70, on pouvait être un homosexuel de télévision (même si là, c’était à temps partiel pour le personnage de Jack) sans en faire des tonnes et être spécialement flamboyant ?
Eh bah moi j’ai trouvé que ç’avait ajouté au plaisir de mon visionnage de la série. Sincèrement, ça a donné du corps à ce petit sitcom… qui autrement était quand même bien troussé, avec des dialogues souvent très finement écrits, ce qui ne gâche rien. Avec des comédiens très sympathiques, en plus ! Vraiment tout bon !
Bref, Three’s company, c’est bon, mangez-en, allez-y de ma part… même si pour ça il faudra peut-être enfiler votre cagoule.
Hmm, ça m’a l’air kitch comme j’aime … J’ai mis ma cagoule et ait été faire mes emplettes (oui, je sais, c’est mal ^^).
Merci pour ton blog (tes blogs, d’ailleurs) et pour ton humour et merci de me faire découvrir des séries dont je ne soupçonnais pas l’existence, honte à moi – huhu, les couettes blondes de la petite Cindy ^^