Attention, rupture fraîche

14 mai 2008 à 21:37

Tiens… bizarre. Je pensais que ça me prendrait plus de temps.
Ce week end, il m’est arrivé un truc de dingue : j’ai regardé un mec. Je veux dire : pas juste regardé. Je l’ai regardé avec ces yeux-là. Les yeux qui disent « guérie ». Merde alors.
Il ne va rien se passer. J’en suis pas à ce stade-là de toutes façons, faut rien exagérer et c’est même pas le sujet. Mais être capable de regarder un mec et me dire « miam », ça ne m’était sincèrement pas arrivé depuis des lustres, et ce, alors que la rupture est encore fraîche (deux fois fraîche, en plus).

D’ordinaire, quand un type m’a fait autant de mal, je les exècre tous, en lot, pendant des mois, je n’en regarde plus un seul ou juste pour les mépriser, et au bout de deux ans (en moyenne), en général l’envie m’a passé de m’y intéresser, à ces conneries, et c’est pile le moment où je retombe dans le panneau avec un mec qui irrémédiablement me fait entrer à nouveau dans le même cycle de félicité intense suivie d’une rupture à s’en tailler le coeur à la machette. Sur l’air de « finis-moi à la tronçonneuse, ça fera moins mal ».
Ce à quoi, depuis plusieurs semaines, mais trop tard, je jure qu’on ne m’y reprendra plus. Que les mecs, c’est fini.

Je m’étais trompée de cible. Le problème, ce n’est pas les mecs. Le problème c’est de les aimer. Je ne suis pas assez détachée de ceux avec qui je sors (la meilleure preuve c’est que la relation la plus épanouie que j’aie eu sexuellement, c’était quand on s’est remis ensemble avec G, et que j’étais moins investie amoureusement mais que je profitais à 150% de tout le reste… enfin, le temps que ça a duré).

Je relis des posts de ce blog qui datent d’il y a quelques semaines à peine, et on dirait que c’est celui d’une autre fille. Une fille qui a peur qu’on lui fasse du mal. Une fille qui n’est qu’une plaie béante.

Ce qui était étrange, ce week end, c’est qu’en regardant ce type, je me suis dit que, bon, d’une part, il ne me ferait jamais de mal puisque je ne comptais pas l’approcher, mais que surtout, si j’avais décidé de l’approcher, il m’en aurait fait de toutes façons. Ne fuyez pas, je vous jure qu’il ya progrès ! Parce que, ce qui s’est passé dans ma tête, c’est que je n’ai pas trouvé incompatibles la perspective de souffrir à cause d’un mec, et l’éventuelle possibilité d’en approcher un quand même. Au lieu de rester terrée dans mon monde en attendant je ne sais trop quoi (la mort lente froide et solitaire, sans doute), j’étais simplement déjà prête à reprendre le risque de repartir en guerre. Je ne l’ai simplement pas pris. Mais pas par peur.
Et ça c’est la nuance qui change tout.

« Alors en gros ça veut dire quoi ? », ai-je envie de me dire. Est-ce que ça veut dire que, contrairement à ce que je pensais, je vais effectivement repartir vers de nouvelles aventures ? Faut pas pousser, hein. Un pied devant l’autre. Mais je crois qu’il se passe un truc quand même.
Effectivement, comme je le pense depuis des mois, quelque chose est définitivement mort en moi. Mais je pensais que c’était ma capacité à fréquenter quelqu’un. Sauf que ce n’est pas vrai. Ce qui est mort, c’est juste ma capacité à aimer ! Et là aussi, ça n’a l’air de rien, mais c’est une sacrée nuance ! Je ne vais pas rester seule, simplement, bon, bah voilà, c’est net, je ne ferai plus jamais confiance, le dernier pour lequel j’avais fait l’effort a tout anéanti de ce côté-là… mais ça ne veut pas dire que je veuille rester seule et je viens de m’en apercevoir !
C’est pas une bonne nouvelle, ça, des fois ?

Il est là et bien là, le rêve de mener une vie « normale », il n’a pas encore sombré corps et biens. Ce qui est mort en moi n’a pas tué tous mes espoirs de passer de bons moments avec d’autres hommes, c’est ça qui me semble magique en cet instant précis. Alors d’accord, je ne m’attends plus à avoir des papillons dans le ventre, mais en tous cas je sais, au fond de moi, qu’il viendra un moment où je serai à nouveau prête à me lancer dans une nouvelle relation. C’est déjà bien. Je vois pas ce que je pourrais espérer d’autre, j’avais fait le deuil de ma vie amoureuse, moi ! Et pourtant, elle n’est pas morte. Juste en stase. Elle attend le moment opportun pour se réveiller, et même si elle ne sera plus jamais ce qu’elle a été, elle sera. Ça me soulage, d’une certaine façon. Ce n’est pas tout ou rien (pour une fois). Ne plus pouvoir accorder ma confiance à un homme ne doit pas signifier que je reste seule ad vitam aeternam, après tout. Ça n’empêche pas la tendresse, le sexe et la complicité, dans le fond.

J’ai relevé la tête drôlement vite, quand même. Ca m’étonne… et je ne sais pas trop comment l’interpréter.
Cette putain de rupture a moins d’un an (les deux putains de ruptures ont moins d’un an, parce qu’en plus yavait le facteur ô combien aggravant de la répétition !). J’ai pourtant passé les différents cycles habituels plutôt vite. Ainsi, la période « enflure, je savais bien que j’aurais pas dû accepter tes putains d’avances ya deux ans », la période « mais pourquoi sont-ils infoutus de me laisser dans l’état où ils m’ont trouvée ? « , la période « le seul l’unique », la période « ne m’abandonne pas complètement » (j’ai réalisé il y a quelques jours qu’elle était finie alors qu’elle était encore d’actualité le week end précédent), et la période « jamais plus jamais » (dont il est question dans ce post, donc), sont déjà derrière moi. Et là je suis déjà entrée dans la phase « tout est possible et je me plais à rêver ce qui se passerait si je rencontrais un mec bien ». J’ai peine à le croire.
J’imagine que la phase « c’est envisageable et je me prive pas d’en rêver mais on va ptet pas se lancer tout de suite » va durer plus longtemps du coup. Mais à vrai dire je n’en sais rien du tout.

Et si tel n’était pas le cas, je crois que ça serait un peu effrayant : est-ce que ça veut dire que je m’habitue à être lâchement abandonnée par des mecs sans courage ? Est-ce que je suis blasée ? Me suis-je endurcie à ce point ?
Est-ce de la pure inconscience ? N’ai-je donc rien appris ?
J’espère que cette rapide guérison laissera quand même une aussi grosse cicatrice que les précédentes. Pour que je n’oublie pas. Surtout, ne pas oublier. Avancer mais sans jamais oublier. Sinon tout cela n’aura servi à rien…

Mais pour le moment, j’ai l’impression que l’air envahit mes poumons, et j’ai envie de hurler que je suis vivante et qu’il est temps que j’en profite ! J’ai envie d’aimer la vie, enfin, d’aller dîner en tête-à-tête dans ce restaurant sur lequel j’ai lu un article, d’aller me promener encore et toujours sur ces quais de Seine où mon âme est restée, j’ai envie de me lover dans les bras d’un homme en regardant quelque chose à la télé, j’ai envie de me payer un week end dans un parc d’attractions à me dire que vu le prix des billets c’est dommage de ne pas sortir de sous les draps, j’ai envie de m’engueuler avec un mec pour me réconcilier ensuite avec lui, j’ai envie de pleurer dans ses bras puis de me moquer de ma sensibilité de nana avec lui… J’ai envie de mettre tous les ingrédients de ma vie dans un grand saladier et d’enfin y croquer à pleines dents tout un tas de légumes colorés ! Je veux enfin profiter des choses auxquelles je me suis interdite de penser ces dernières années…

Je veux vivre, je veux partager,je veux avancer, je sais que  ce n’est pas encore le moment et je ne vais pas me précipiter bêtement, mais…

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4 commentaires

  1. T dit :

    j’ai envie de me payer un week end dans un parc d’attractions à me dire que vu le prix des billets c’est dommage de ne pas sortir de sous les drapsj’ai envie de me payer un week end dans un parc d’attractions à me dire que vu le prix des billets c’est dommage de ne pas sortir de sous les draps

    Coincidence? Je pars justement en WE dans un parc d’ attractions avec une copine.

    Je suis content de voir que tu t’en sors mieux… Et je suis désolé pour la mauvaise nouvelle professionnelle.

    Tu sais ou me trouver

    T

  2. ladyteruki dit :

    Ah, promis c’est pas moi la copine. Mais effectivement, sacrée coïncidence.

    Et ya pas de mauvaise nouvelle, c’est plutôt l’attente des résultats qui me met dans cet état !

  3. T dit :

    Alors bonne chance, tiens-nous au courant

    Je dois y aller, a bientot

  4. T dit :

    Alors bonne chance, tiens-nous au courant

    Je dois y aller, a bientot

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