Je parlais de mes errances il y a quelques jours. J’ai peut-être bien trouvé…
Lorsque j’ai lancé Last Friends, je n’en savais que peu de choses, à savoir la musique du générique et la photo promotionnelle (qui justement me semblait bateau mais bien foutue). Mais comme je suis en période de quête effrénée de LA série qui puisse me toucher, je me suis tournée ces derniers jours vers plusieurs dorama (dont vous allez retrouver progressivement la critique ici, pour me faire pardonner de vous avoir délaissés si longtemps je vous dois bien ça) en désespoir de cause. Je dirais pas que j’ai cliqué au pif… mais bon, j’ai cliqué au pif. Je n’ai même pas lu un petit résumé, rien. Mais, me disant que puisque j’avais du mal à trouver mon bonheur de l’autre côté de l’Atlantique, j’allais opter pour le Pacifique, je n’ai pas cherché à m’ériger de nouvelles barrières.
Comme j’ai bien fait…
Première constatation : Dieu que c’est beau ! J’ai soigneusement évité d’en faire un article « La preuve par trois » car il me faudrait décupler le nombre de captures à pouvoir poster ! Je n’aurais eu que l’embarras du choix. Je ne dis pas qu’il y a eu un énooooorme travail esthétique, ou disons pas dans le sens où on l’entend sur beaucoup de séries américaines par exemple, qu’on félicite là pour l’utilisation massive de filtres, ici pour des cadrages de fou. Non, Last Friends ne s’embarrasse justement pas d’effets de style. C’est qu’on a autre chose à penser, môssieu ! Mais il n’empêche que visuellement, c’est plein de couleurs, de tableaux, c’est aéré, lumineux, vif… bref c’est pas un dorama filmé vite fait.
Je veux pas citer d’exemple mais je suis sûre que vous en avez tous au moins un ou deux en tête, de ces dorama qui jouent dans la catégorie « les films fait à la maison par votre chimpanzé malade ».
Rien qu’avec la scène d’ouverture, j’étais déjà à genoux (c’était de la triche cette scène d’ouverture). Ça ne s’est pas estompé ensuite : il y a un œil derrière la camera, et on va le remercier continuellement jusqu’à la fin de l’épisode, même si vous allez voir qu’en cours de route, on va avoir complètement autre chose à penser.
Et c’est là que tombe la seconde constatation : rha les chiens, ils ont décidé de nous attaquer le coeur à la machette ! On prend bien le soin, pendant la première partie du pilote, de nous faire tomber sous le charme radieux de Michiru, un personnage féminin assez transparent au départ (sur l’air de « gentille petite jeune femme toujours de bonne humeur et pleine de bonne volonté malgré un passé pas toujours marrant », bref la nana que dans n’importe quelle autre série, à plus forte raison un dorama, on aurait envie de latter à grands coups de bottes cloutées), mais qui par petites touches devient non seulement attachant mais aussi moins surfait.
Et lorsque le nœud de l’intrigue enfin se noue après de nombreuses scènes d’exposition (toutes nécessaires, je le précise), le poisson est ferré et on ne recule pas : on fait le grand saut en même temps que l’histoire.
Quoi ? Ça devient de la folie ? Mais absolument ! Et c’est ça qui m’a conquise : Last Friends, sous ses dehors si jolis et si printaniers, baigné de sa pluie si tiède et si revigorante, après ses scènes si urbaines et si charmantes… et puis avec sa petite intrigue genre « ah oui on va bel et bien encore vous filer un ou deux triangle amoureux, vous n’y couperez pas »… eh bien, Last Friends est en réalité d’une violence inouïe.
Derrière l’intrigue amoureuse classique se cachent des personnages écorchés vifs, chacun ayant son charme, ses travers et ses peurs qui se dessinent (et oui j’ai bien dit chacun sans exception), et à chaque nouveau coup dans l’estomac (celui du spectateur, évidemment, ne pensez pas que je me cantonne à une seule scène de ce pilote même si elle a beaucoup joué) on est à la fois au supplice et au délice. A chaque scène c’est un petit peu de ce petit monde de perfection qui s’effrite et mon Dieu que c’est bon.
Les personnages ont le cœur broyé et, même si par moment on se dit que, hm, j’ai pas déjà un peu vu ça quelque part ? Eh bien ça marche à plein régime, sans une fausse note et avec beaucoup de sensibilité. Si bien qu’on se fiche pas mal de qui sort avec qui, qui embrasse qui et qui a fait un bébé à qui, parce que franchement, ce qui importe, c’est bel et bien comment on peut en arriver à cette scène d’ouverture qui n’en apparaît, rétrospectivement, que plus ahurissante de calme et de sérénité. Comment ne serait-ce qu’un seul de ces personnages va-t-il survivre à autant de bassesses du quotidien, autant de mesquineries de la vie, autant de glaviots du Destin, moi franchement, ça me laisse à la fois toute frénétique à l’idée de voir la suite, et mortifiée.
Allez-y, prenez une hache et plantez-la moi dans le dos, que ça gicle et que ça sorte, qu’on en finisse !
Ou plutôt non, ne m’achevez pas avant que je n’aie vu la fin. Car Last Friends est exactement ce dont j’avais besoin : une série bien pensée, mais courte, où pendant quelques heures je vais m’abandonner, et où avec chacune de mes larmes coulera ici un peu d’amertume, là quelques regrets, céans un peu de haine. 11 épisodes et pas un de plus ou bien je crains que soit la magie ne fonctionnera plus, soit elle fonctionnera trop.
Et on ne veut pas non plus se priver de la joie d’espérer en une série moins tragique pour une prochaine fois, pas vrai ? Le téléspectateur aussi a le droit d’espérer en son petit coin de ciel bleu, après tout…
Bon mon commentaire est un peu tardif mais je tenais à te remercier car suite à ton post je m’étais dit qu’après tout moi qui n’avait jamais regardé de Dorama le moment était peut-être venu. Et j’ai été comblée!!! J’ai regardé la série d’une traite, je l’ai dévorée en 3 jours, j’ai vraiment adoré. Pour une première expérience elle a été plus que positive, ce qui me donne encore plus envie d’aller voir ce qui se passe du côté du soleil levant en matière de séries. Alors c’est certes un peu tardif mais je voulais te dire un grand merci pour m’avoir fait découvrir Last Fiends!!!