La journée va être longue et chargée alors je vous la fais courte.
A 10h00, DOM THOM a appelé depuis le métro parce qu’elle avait eu un malaise et qu’elle allait être en retard. Elle se plaint d’avoir aussi fait un malaise hier matin et que du coup elle s’était rendormie. Je ne me rends pas bien compte de la différence avec les jours où elle ne fait pas de malaise et se rendort quand même, je dois dire… Trois quart d’heures plus tard, la voilà qui entre dans le bureau en murmurant dans sa barbe : « je vais fumer une clope, là, je suis pas bien j’te jure ».
Vous en tirez, je suis sûre, tous les enseignements : bonjour c’est pour les ploucs. La clope c’est pour les malades.
Une fois remontée de sa pause, elle a appelé des vieilles connaissances… toujours en se plaignant que ça va pas. Je lui dis d’aller au poste médical. Elle s’y résoud un peu avant 11h.
De retour quelques minutes plus tard, elle décroche son téléphone et aboie « Tu vas manger à quelle heure ? Faut que j’aille manger ». Ah ce n’était donc pas un malaise mais juste une petite faiblesse. Mais quelle surprise…
Comme la cantine n’ouvre pas tout de suite, elle décide de partir déjeuner à midi, mais ne s’inquiète pas du travail qui est à faire. Monsieur Patron nous transmet des documents pour l’agenda de la semaine, c’est son boulot, je n’y touche pas, je suis largement assez occupée.
Elle fait juste une fois son Willy en me regardant, effarée « Tu t’occupes des fiches machin là ? » comme si c’était la tâche la plus absurde qu’elle m’ait jamais vue faire. Il a fallu que je lui explique une fois de plus pourquoi je faisais ce boulot. Regard désapprobateur (pourtant que je sache, c’est bien moi qui m’en charge, qu’est-ce que ça peut lui faire ?)
Elle a ensuite été lire l’actualité sur Internet, commentant les économies annoncées aujourd’hui (6 milliards si je me souviens bien ?), en rouspétant « pff, ils parlent d’économie mais quand tu vois le gaspillage qu’ils font ». Je me retiens, naturellement, de lui envoyer dans les dents que l’économie de son salaire serait un bon début vu ce que ça rapporte à l’Etat. Passons, j’ai d’autres chats à fouetter.
Elle file à midi en prenant un air miséreux « bon bah, à plus tard lady… je vais manger, j’en peux plus ». C’est sûr, c’est atroce.
Cet après-midi, si jamais je la vois (ce qui n’est pas garanti), je pense qu’elle ne fera pas grand’chose de plus, donc je pense pouvoir vous souhaiter un bon weekend dés à présent, d’autant que ma journée est pleine de missions rébarbatives et de contrariétés (il faudra peut-être que je rappelle la repro pour leur réexpliquer que le cabinet du ministre c’est plus important que leur pot, je me réjouis d’avance d’avoir à passer une seconde fois pour la méchante assistante élitiste et supérieure).
Que DOM THOM se soit évanouie dans le métro pour avoir zappé son dîner hier soir devrait peut-être m’émouvoir, mais si elle n’avait pas une excuse par jour, ce serait quand même plus crédible…