Le jour où ça va péter, entre DOM THOM et moi, ça va vraiment péter. Une grosse explosion de film hollywoodien, avec de des scories en pluie au-dessus du bureau, une atmosphère de souffre et peut-être même des dommages corporels.
Qu’a fait DOM THOM aujourd’hui ? Troisième journée consécutive sur le seul et unique dossier qu’elle avait à préparer. Je dis « avait à préparer », et non « a préparé », et c’est à dessein. En ressortant le dossier de nos archives papier, et en y collant deux feuillets supplémentaires, hier, elle n’avait pas mis la barre bien haut, déjà.
Cet après-midi (autant dire 15h15, l’aprem était bien entamé), quand Monsieur Patron a fait un point avec nous sur les dossiers, je me suis aperçue que pour les trucs qu’il fallait ajouter elle a juste regardé dans notre documentation dans les fichiers partagés (documentation que j’ai intégralement mise en place, faut-il le rappeler, sans son aide bien que lorsque je l’ai fait, je ne connaissais rien aux dossiers puisque je venais d’arriver), et a pris les fichiers au pif, du moment qu’ils répondaient à une thématique donnée. Que les documents soient confidentiels ? Qu’ils soient obsolètes ? Peu lui importait ! Elle a tout fourré dans son dossier hier, et point barre.
Pendant le point de cet après-midi, donc, elle a exhibé son dossier, genre « j’ai fini vous voyez », avec un petit coup d’oeil vers moi dont l’un des dossiers n’avait pas l’air fini (oui mais en même temps je préfère demander avant d’imprimer qu’après) mais elle est repartie avec une liste de documents à éliminer ; et on nous parle d’économies de papier…
Vous vous en doutez, la crise de flemmingite ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Ce qui a été le programme de sa matinée a aussi intégralement rempli son après-midi : recherche d’emploi. Pour fifille s’entend. Et vas-y que j’imprime des offres d’emploi, des CV… et on nous parle d’économies de papier !
Moi pendant ce temps, bon… j’ai flâné aussi. Mais pas que. Disons que moi, vous ne m’entendrez jamais dire « attends je finis d’imprimer ces lettres de motivation » lorsqu’il faut emmener quelque chose en urgence à tel Directeur, ou répondre au téléphone. Voilà, je flâne, mais ma priorité reste le boulot !
Monsieur Patron était pendant tout ce temps en train de rédiger une copieuse synthèse à ajouter à son dossier, mais DOM THOM n’avait pas envie de l’attendre. Elle s’est donc carapatée à 17h15 pétantes, me laissant avec son dossier incomplet (et un consultant qui, venu cet après-midi squatter un ordinateur, avait besoin d’impressions couleur, chose que même ça DOM THOM ne peut pas faire tout en surfant sur anpe.fr !), dossier qu’ensuite il faudra porter dans les bureaux adéquats.
Ainsi, la finition et la livraison me restent une fois de plus sur les bras. Monsieur Patron m’ayant envoyé la synthèse, il en profite pour me demander où est son exemplaire à lui. « Euh… » je ne peux que balbutier, c’est ma faute, j’avais décrété qu’elle se démerderait toute seule avec son dossier. Mais en fait, ce double pour Monsieur Patron, elle ne l’a jamais fait. Donc c’est à moi, à 18h, de retrouver la joie des impressions multiples, de l’agraffage à la chaîne et toute cette sortie de joyeusetés, qu’elle n’a pas voulu faire ! Par-dessus le marché c’est à moi que Monsieur Patron fait gentillement la leçon « ça doit être systématique, je l’ai pas redit mais il faut me faire une copie à chaque fois, et pour le secrétariat aussi, enfin vous, bon, du moment que vous avez la liste des documents… mais moi je dois avoir une copie du dossier, parce que si Mme NuméroTrois appelle et me parle de la 3e fiche, je dois savoir de quoi il s’agit ! » Il ne le dit pas méchamment, mais… mais c’est à moi qu’il le dit, voilà, moi qui le fais. Moi qui ne suis pas coupable de la charrette dans laquelle je me retrouve.
Et bien-sûr c’est aussi à moi de faire la livraison. Livraison d’un dossier bâclé, où quand Monsieur Patron lui a dit de renommer les étiquettes, elle n’a même pas eu la présence d’esprit d’utiliser la même police ni la même couleur, ce qui fait que je suis obligée de prendre sur moi pour ne pas tout refaire ! J’y passerais la nuit et c’est hors de question, mais que les gens puissent imaginer que c’est moi qui rends un travail pareil à Mme la n°3 du ministère, ça me fait quand même bien ch*er.
Si j’entends la moindre remarque sur l’état déplorable de ce travail sensé avoir occupé 3 de ses journées, demain vous pouvez être sûrs que je lui règle son compte. On peut régler ça dehors au poing, ou alors je vais caffeter auprès de Monsieur Patron, mais là c’est marre.
Un jour je vais me la faire ! Je jure que je vais me la faire ! Et quand ça va péter, ça va péter pour de bon.